...................................................................La pièce était recouverte d'un voile noir. J'avais les mains ligotées. Le sang sortant de mes nombreuses plaies. J'étais assise sur un lit. Mon corps ne bougeais pas, ne se débattait pas. Non. Juste des spasmes par-ci par-la me tiraillaient les muscles. La douleur se ressentait même à chaque respiration alors bouger pour moi était impossible.
Quelques bleus longeaient cruellement ma tête pour attérrir sur mes bras. Ma jeunesse se voyait sûrement à chaque partie de mon corps et donnait une pitié encore plus forte à ma situation. La fatigue de mon corps et de mon coeur était profonde. Mes yeux,si livides, avaient été vidés de toute ignorance.
Malgré cette jeunesse apparente, mon esprit n'était guère jeune. Non celui-ci avait bien vu des choses que même une femme de cinquante ans n'aurait pas vues. Oui, j'avais déjà compris, à cette époque, le pouvoir de la vie et la facilité de la mort. Un coup. Vlam. Et tu n'es plus de ce monde, aussi simple que ça.
Des bruits se firent entendre. Ceux-ci résonnait dans la pièce dans un rythme régulier. Mes yeux s'ouvrirent de surprise. Quelqu'un toquait. Ainsi, pour la première fois, je décidai de bouger de moi-même. Pourquoi ? Sûrement parce que mon esprit avait gardé cette curiosité infantile que tout enfant a en eux. Ma carcasse s'approcha donc de la porte enfin plutôt se traina vers celle-ci. Arrivé à destination, mon oreille s'aimanta à ce bout de bois froid pour mieux entendre. Une voix vint me susurrer à l'oreille...non en fait deux voix.
- Rika ? Tu es là ? Tu vas bien ma chérie ? Papa et maman sont venus te chercher.
Ma voix ayant perdu l'habitude de parler, je ne pus leur répondre que par des larmes chaudes, touchantes, brûlantes d'affection. Ma mère, m'ayant sûrement entendu, continuait à parler.
-Ton père vient d'ouvrir la porte.
Je pus constater que ma mère ne m'avait pas menti au vu du bruit venant de la serrure. Heureuse de les revoir, mon corps se jeta littéralement sur la poignée bien que les cordes sur mes mains me gênaient affreusement. Cependant, lorsque je voulus l'ouvrir, mon père m'arrêta.
-Attends ma chérie, on entend du bruit. Tu restes ici, on va voir ce qui se passe.
Mon action s'arrêta ainsi dans sa lancée. Mon corps restait longtemps devant cette simple porte me séparant de mes parents. Ils étaient venus...mes parents...pour me sauver. Le temps passait si lentement. De frénétique tremblement survinrent. Elles s'installèrent sur tout mon corps. Était-ce par peur ? Sûrement. Cependant, cette dernière avait rapidement laissé place à une impatience incontrôlable.
Prise d'une euphorie, ma main attrapa cette poignée. Un son grisant définit cette action. La porte était assez ouverte pour me permettre de voir grâce à mon oeil gauche. Celui-ci s'efforça donc à observer ce qui se passait en bas des escaliers.
Néanmoins, mon cerveau ne put retenir que des images. Comme ci, instinctivement, il m'empêchait de comprendre la totalité de la situation et réduisait ainsi mon intelligence pendant un court instant. Deux hommes. Mes parents. Une épée. Une femme transpercée. Du sang. Un homme au sol. Du sang. Des rires espiègles. Du sang. Des hommes rouges. Mes parents rouges. Une épée rouge. Une femme transpercée rouge. Un homme au sol rouge. Des rires espiègles rouges. Un décor rouge. Un monde rouge. Un coeur...un coeur...rouge sang.
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Les Méandres De Mon Âme
AcciónUne âme saine repose dans un corps sain et un esprit sain.