Le Monde Magique De Mestréa

Chapitre 4

- Ingald !, criai-je tandis que je rentre dans la maison.

Aucun bruit ne répond à mon appel. Je me dirige vers la chambre que nous partageons actuellement, Ingald et moi, après avoir refusé qu'il agrandisse sa maison. Je sais, ce n'est pas raisonnable pour deux adolescents de partager la même maison, mais c'est bien le cadet de mes soucis. Lorsque je pénètre dans la chambre, je découvre Ingald endormis sur la chaise du bureau, plusieurs listes entre les mains. La première indique une suite d'entrainement, sans doute pour moi. Je ne m'y attarde pas, trouvant cela démoralisant. La seconde ressemble à une liste de plantes. Alors que j'allais me pencher plus en détails dessus, Ingald remua dans son sommeil, ce qui me fit rebrousser chemin. Après tout j'avais tout mon temps pour découvrir l'univers qui m'entouraient. Je vais chercher une couverture que je dépose sur les épaules d'Ingald, avant de me coucher. Lorsque je me réveille le lendemain, Ingald était encore absent. Cette fois, au lieu de faire tout le tour de la maison, je sors directement dehors. Je le retrouve en train de lever l'épée qui m'avait servi d'entrainement. Je garde mes distances, observant chacun de ses gestes. Il soulève l'épée, tourne avec, la repose. Fais des pompes avant de re reprendre l'épée. Cette fois, lorsqu'il tournoie, il me remarque.

- Si tu étais réveillé, tu aurais pu me faire un signe, me dit-il tandis qu'il s'approchait de moi.

J'acquiesçai sans rien dire de plus. Il me regarda, avant de regarder dans la même direction que moi.

- Oui oui, ne t'inquiète pas, je vais t'apprendre à te balader en forêt.

Je me levai heureuse. Ingald rentra à la maison pour se désaltérer un peu avant d'en sortir. Pendant ce temps, je m'étais échauffer. Il m'attrapa les mains et me mis des bandages.

- C'est pour éviter que tu te blesses.

- Merci.

Il me fit signe de le suivre.

- Essaie de ne pas te faire trop distancer cette fois !, me lança-t-il avant de se mettre à courir.

Je partis beaucoup plus rapidement que la fois précédente. Les rondins approchaient de plus en plus. Ingald sauta par-dessus, en posant un pied sur l'arbre pour pouvoir se propulser assez haut et ainsi ne pas avoir à hisser les 1m20 qui s'approchait dangereusement de moi. Je tentai de faire pareil. Je mis le pied, glissa un peu, sauta, retomba de façon déséquilibrer mais continua ma course. Ingald, qui s'était retourné, explosa de rire. Il slalome entre les arbres avec beaucoup d'aisance. Soudain, je remarque que les arbres ne sont plus pareils.

- Ingald ! On s'éloigne !

- Mais non ne t'inquiète pas, il y a quelque chose que je veux te montrer !, me cri t-il sans se retourner.

Nous arrivons au niveau d'un haut mur gris/blanc d'au moins 20 mètres. Ingald saute, attrape une pierre, saute pour attraper la suivante et continue de grimper avec facilité. Moi je ne me complique pas la vie et choisit la sécurité en escaladant comme sur un mur d'escalade, à tâton. Lorsque je m'approche du sommet Ingald me tend la main avant de me hisser.

- C'est étrange qu'il ne te soit pas venue à l'idée de voler.

- Mais tu voulais que je grimpe pas vrai ? C'est pour ça que tu m'as mis les bandages.

Il se tordit de rire.

- Tu as tout compris ! Et maintenant voici ta récompense, me dit-il en me montrant la vallée en contrebat.

Les montagnes verdoyantes sont fleuries, le ciel est bleu, le paysage paradisiaque. Soudain mes jambes lâchent lorsque je vois ce que me montre réellement Ingald. Au loin j'aperçois des sangliers, cerfs, chevreuils, renards. Tous ces animaux banals se mélangeaient avec des dragons dans le ciel ! Je restai bouche bée.

- J'en conclus donc que ça te fait plaisir

- Si tu savais ! répondis-je, des étoiles dans les yeux

- Allez, finissons de t'entrainer pour que je puisse me remettre au travail

- D'accord !

Chaque jour, Ingald m'emmenait dans la forêt où nous faisions la course. Je voyais à vue d'œil que je m'améliorais. Bientôt, il me fut possible de le toucher, alors pour me venger, je le plaquai au sol et il tomba dans la boue. Ça me fit bien rire, jusqu'à ce qu'il me fasse soulever 50 fois l'épée. Comme il me l'avait promis, il m'entrenera pour me défendre et attaquer. Dans un premier temps, je devais essayer de le toucher avec mes lames et je peux vous promettre que ça fait vraiment ridicule quand c'est la personne désarmée qui vous en met plein la figure. On renouvelle deux trois fois la pratique avec plus ou moins du succès. Ingald me donne ensuite de parfaite réplique de mes lames en bois polies, et s'équipe lui aussi de ses couteaux et de son épée. Je me rappelle avoir protesté en disant que c'était injuste qu'il ait une lame aussi grande mais il m'avait tout simplement répondu que le monde est injuste. À côté de ces cours intensif de défenses venait s'ajouter la pratique de la magie (cela comportait surtout les questions rhétoriques à propos de la magie et comment l'invoquer mais aussi et surtout l'expérience de vol avec les ailes), qui m'enchantaient réellement. Nous faisions aussi beaucoup de parcours en forêt; qui était devenus un vrai plaisir car cela me permettait de voir de temps en temps des animaux. Au bout de trois semaines, un mois peut être, Ingald conclut que je devais enfin être prête.

- Pour faire quoi ?, demandé je tandis que je m'étirais après les combats acharnés que je venais d'avoir.

- Pour être ma coéquipière dans le vol pardi !

- Et si je ne le suis pas .

- Que fait tu quand un monstre remarque que tu lui fais les poches ?

- On s'excuse et on lui parle, répondis-je de bute en blanc.

- Euh non mizumi, il est plutôt conseillé de courir. Après il est vrai que tu me ferras gagner du temps, puisqu'il sera en train de te déchiqueter.

Je n'écoutais déjà plus ce que me disait Ingald, déjà heureuse a l'idée de pouvoir enfin m'approcher de monstres.