Chapitre 18

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Le félin nous suivis jusqu'en bas. Ingald tentait de le faire fuir, mais se résignait petit à petit à accepter la présence du gros animal qui lui montrait les dents. Vouloir être discret était désormais impossible. Ingald m'avait proposé de voler pour distancer l'animal, je lui avais dit en rigolant qu'il ne pourrait plus voler avant le lendemain. Il était donc ronchon. Je le consolai en lui disant que l'animal sauvage finirait par s'ennuyer et partir; il ne sembla pas convaincu.

- Ingald ! De toute façon le plus important est de retrouver les autres. Au pire Choupie servira de protection.

- T'appelle une panthère des ténèbres, qui peut te tuer en une fraction de seconde Choupie toi ?

- C'est le seul truc qui t'inquiète ?

- Je disais ça comme ça.

Ingald fit apparaître un animal trapu aux longues oreilles, tandis qu'au moment au j'allais faire une invocation, Choupie me mit un coup de tête.

- Oui. Je monte sur toi.

Je m'appuyai sur le dos de l'animal pour m'élever avant de monter en califourchon. Ingald s'était déjà élancé sans m'attendre, je le rattrape grâce à la rapidité de l'animal.

- Tu me fais la gueule Ingald ?

- Pourquoi tu dis ça ?

- Peut-être parce que tu ne m'attends pas et que tu te barres comme ça.

Ingald allait dire quelque chose. Il se contente de me regarder avant d'observer à nouveau l'horizon.

- Peut être. C'est rien.

Je soufflai. La route continua en silence. Les bêtes nous regardaient de loin, n'osant pas s'approcher. Sans doute à cause ou grâce à Choupie. À plusieurs reprises, j'avais demandé qu'on puisse s'arrêter pour que je puisse jouer avec eux; puisqu'il ne montrait aucune hostilité. Ingald se contentait de me jeter un regard noir, sans rien dire. Bientôt, nous rejoignons une route de pierre bondée de personne. Certains étaient sur de magnifique étalon, avec des vêtements aux couleurs vives. D'autres carrément dans des carrosses. Les derniers, plus modestes, se trouvaient à pied. Ils étaient soit dans les mêmes atouts que ceux sur les chevaux, soit avec des habits plus ternes. Ingald me regarda avant de descendre de sa monture et de la faire disparaître. Je fis de même. Les personnes qui avaient vu que nous avions fait disparaître nos montures nous regardaient bizarrement mais bientôt la foule nous submerge à nouveau et nous nous retrouvons obligés d'avance tandis que la foule nous pousse. Si toutes les villes précédentes étaient magnifiques en architecture, celle-là sortait tout droit d'un conte de fée. De l'or ornait le château qui brillait au loin, les toits des maisons étaient roses pales, les pavés étaient tantôt marbrés, tantôt bleu. Les enfants se précipitaient dans les rues pour faire les fous. Je rigolai lorsque l'un d'eux se heurta à moi, et s'excusa en bafouillant.

- Ne t'étonne pas de cette ville Mizumi. Qu'est-ce que ça va être quand tu découvriras le pays des dieux.

- C'est encore plus beau !?

- Bien plus spectaculaires au moins.

Je poussai un soupir d'émerveillement. Les odeurs du marché qui se trouvaient dans la rue que nous traversons emplissaient mes narines. La foule était certes aussi nombreuse qu'à l'extérieur mais je n'y faisais déjà plus attention. Soudain, une personne pressée en capuche me mit un coup dans l'épaule, ce qui me valut de pousser un petit cri.

- Désolée ..., s'exclama la personne sans relever son capuchon.

Je l'attrape alors par le bras; ayant reconnu sa voix.

- Ailinn ! Ne t'enfuis pas comme ça !

Ailinn compris alors que c'était nous et se retourna dans notre direction.

- Ouah mec on a eu de la chance de te retrouver dans cette foule. Ou sont les autres ?, demanda Ingald.

Ailinn regarda alors autour de lui comme s'il venait de se rendre compte qu'il les avait perdus.

- Sérieusement ?, finit par dire Ingald.

- Ils étaient pourtant juste derrière moi.

- Et le message par brume ?, demandait

- ça fonctionne pas ici Mizumi, me dit Ailinn.

- Ils ont la même tenue que toi ?, demandais je alors.

- Oui pourquoi ?

- ça va pas être dur de les retrouver alors, dit Ingald.

Je regardai autour de moi. En effet, personne ne portait de capuchon. Après avoir convenu d'une heure et d'un lieu de rencontre, nous nous éloignons. Chacun fait le tour de la ville. Le félin m'avait abandonné, je ne sais à quel moment. Mais dans une telle ville, cela aurait sans doute provoquer la panique. Je profite du fait de n'avoir personne sur le dos pour visiter la ville. Les odeurs se mélangent tout autour de moi. Des odeurs épicées, des odeurs de pâtisserie: des odeurs alléchantes en général. Soudainement, je me retrouve sur une place où personne ne se trouve; a part deux personnes plus loin. Je m'en approche, pensant reconnaître les cheveux lilas de Nyalen. À ses côtés, un autre garçon aux oreilles de félins, nu. Quelque chose m'interpelle lorsque mon regard et celui de Nyalen se croisent

- Est-ce que c'est un homme ?, demandais je en m'approchant alors que ma question me sembla idiote.

- En principe non, répondis cette dernière.

Je la regardai sans comprendre.

- Lui c'est un vrai animal. Il s'est jeté sur moi lorsqu'il m'a vu sans même que j'eus le temps de comprendre pourquoi.

- Ooh.

Je venais de comprendre ce qui m'avait interpellé. Il avait le même pelage que le félin qui nous suivait depuis ce matin. Je tentai.

- Choupie ? C'est toi donc ?

La panthère des ténèbres maintenant homme me regarda, avant de se jeter sur moi et de me lécher la joue. C'est à ce moment-là que les garçons décidèrent de se manifester au bout de l'arène, au complet.

Le Monde Magique De MestréaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant