Chapitre 3

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Au fond du commissariat, je repère un bureau près de la fenêtre ou un petit écriteau porte le nom « Thomas ». D'un pas assuré je m'y avance, slalomant entre toute cette agitation. Un homme est assis sur l'une des chaises faisant face au bureau. Malheureusement,lui, est de dos, le regard perdu sur la vue de New-York, visiblement au téléphone. Il m'est impossible de mettre un visage sur son nom.

-Les analyses montrent quelque chose? Un ADN ? Une composante qui nous mettrait sur une piste ? Merde ! Il ne peut pas avoir disparu comme ça. Il y a eu une infraction quand même. La porte a été défoncée. Tu ne vas pas me dire que vous n'avez pas même relevé une emprunte de pas, une fibre de vêtement ? Refaites analyser la zone, vous êtes sûrement passé à côté de quelque chose ! Je te rappelle dans 3 heures.


Le dit Thomas pivote sur sa chaise et enfin nos yeux se croisent. Il doit avoir une trentaine d'année maximum. Sa chevelure blonde boucle sur son crâne et son teint pâle témoigne de son état de fatigue avancée.


-Je peux t'aider ?


Sa voix est lasse et soupirante. Il a l'air sympa mais je crois qu'aujourd'hui n'est pas son jour.


-Je suis Dany, Dany Denver.


Un sourire dessine ses lèvres torturées. Je devine qu'il a du rassembler tout ses efforts pour être polis vu la discussion que je viens de surprendre.


-Oui, Denver ! Je t'attendais ! Je suis l'officier Thomas mais appelle moi par mon prénom :Greg.


Il me tend sa main et d'un geste assuré je lui empoigne.


-Sacré force. Il murmure tout sourire, comme s'il devinait mon besoin d'égalité.


Bon j'y suis peut-être allé fort mais je ne veux pas que mon statut de femme l'incite à me ménager. Je n'ai rien d'une faible. Je suis gonflée à bloc, je boue de l'intérieur, j'ai besoin d'action,d'adrénaline, besoin de le retrouver.


-Et si on allait déjeuner ? Je suppose que le long discours de Johnson t'as creusé l'estomac. Je me rappelle mon premier jour comme si c'était hier et je peux t'assurer qu'après cette torture matinale rien ne vaut un bon repas pour se remettre d'aplomb pour l'après-midi. Et puis, rien de mieux pour apprendre à se connaître,on va quand même passer la majorité de notre temps ensemble maintenant !


Lui qui paraissait frustré il y a encore quelques secondes, semble maintenant débordant de joie de vivre.

Je suppose que l'ancienneté forge le caractère et qu'à force d'enquêtes, on apprend à se détacher du travail.


-Avec grand plaisir, je répond avec un sourire non feint.


*******************


-Cet après-midi, tu dois choisir une affaire non résolue c'est bien ça ?


Je hoche la tête tout en dégustant grossièrement mon hamburger et mes frites. J'ai beau être une femme, prendre soin de moi en dehors de mes heures de travail, je ne m'encombre pas de manières et encore moins de distinction. Voilà maintenant 8 ans que je ne cherche plus à satisfaire mes parents en étant la fille modèle qu'ils ont mit tant de temps à vouloir façonner. Lorsque je l'ai rencontré plus rien n'avait de sens. Alors que chaque soir je retrouvais mon foyer trop grand, plongée dans une ambiance stricte, cadrée où seule la discipline et le savoir vivre régnait en maître, lui crevait de froid, tiraillé par la faim, l'ennuie et le désespoir. Comment jouir de son confort quand la seule personne qui vous écoute,vous comprend, ne connaît même pas la chaleur d'une cheminée, n'a jamais vécu la satiété, pas même le moelleux d'un matelas et encore moins la sécurité. Je sais que j'aurais du chérir ma vie en la comparant à la sienne mais non, au contraire, je la détestais.


-Tu avais faim dit donc ! Sourit Greg.


-Je ne dis jamais non à un bon hamburger ! Je m'esclaffe tout en me débarbouillant le visage de ma serviette rappeuse.


Voilà ce qui me fait plaisir, un repas simple et rapide. Les restaurants nobles et chics, peu pour moi.


-J'aimerais te poser une question si tu permets. Murmure mon coéquipier tout en avalant une gorgée de son soda.


-Tout ce que tu voudras. Je répond, sincère. Je n'ai rien à cacher et encore moins à mon coéquipier.


Je lui adresse un sourire l'incitant à poser la question qui sans l'ombre d'un doute, vu son claquement de pied incessant contre le carrelage du fast-food, lui brûle les lèvres.


-Denver, ton nom, ça à un rapport avec le juge Denver ?


Je m'y attendais. Je ne suis ni étonnée, ni surprise. Je pensais seulement que cette interrogation viendrait plus tard mais Greg est direct et j'apprécie ça chez lui.


-C'est mon père. Je préfère te dire tout de suite que je n'ai reçu aucun traitement de faveur. Bien au contraire. Je répond, amère.


Ses yeux s'écarquillent un instant avant de reprendre constance.


-Il est...

-Sans pitié ? Je le coupe.

-C'est à peu près ça. Il ricane.


<3<3<3<3

Encore un chapitre???

lol... Je peux pas résister. Je me dis qu'un seul chapitre ça ne donne pas forcément envie d'aller plus loin pour vous et peut-être que ça ne vaut pas le coup de suivre l'histoire du coup je préfère commencer avec un peu plus :) En espérant que ça vous plaise.

Gros bisou etttt Oui, je l'avoue, je vous dis à tout de suite lol


Je te retrouverai...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant