-Bien,ici, c'est la salle des archives. Toutes les affaires résolues se trouvent sur votre gauche. Les affaires non résolues du côté droit. Évidemment, c'est ce qui nous intéresse. Vous avez toute l'après-midi pour choisir celle qui vous parle. Une fois chose faite, vous irez faire la photocopie du dossier chez Irène à l'accueil avant de le ranger à sa place aux archives. Ensuite, vous pourrez rentrer chez vous et vous pencher dessus.
J'ai le sentiment que cette pièce est mon salut, la clef de toutes ses années de frustration, d'inquiétude et d'acharnement inutile. Alors que mon petit carnet de cuir ne contient que des informations futiles, cet endroit, lui, représente le seul espoir de le retrouver. Il détient peut-être les secrets qui me hantent chaque nuit, les éléments clefs pour lesquels l'adolescente désespérée que j'étais aurait sûrement donné sa vie et pour lesquels celle que je suis aujourd'hui sacrifierai sa carrière sans l'ombre d'un doute.
Peut-être avait il une famille, je ne l'ai jamais su. Mais il avait des amis ou du moins des compagnons de rue, qui eux autant que moi on signalé sa disparition auprès de l'unité de police de l'époque.
Alors c'est une certitude, il a un dossier.
Dans cette pièce poussiéreuse, immense et sombre, un petit classeur porte son nom, mais lequel? Comment trouver Chris alors que je ne connais que ce surnom. Était-ce au mois un diminutif de son vrai prénom ? Christophe ? Christopher ? Christian ? Peut-être m'a-t-il même indiqué un nom au hasard. Sa façon à lui de contourné son destin. Peut-être que la rue a changé sa vie autant que son identité.
Peut-être porte-t-il le nom de John Doe au côté des cent autres non identifiés dont la disparition n'est autre que celle d'un fantôme.
Alors que toutes les nouvelles recrues s'attellent à dégoter un dossier croustillant, je reste sur le seuil en sachant que seulement 4h00 me sont offerte pour trouver celui que je redoute et qui, je le crains,ne comportera qu'une page blanche, vide.
Je m'avance alors au hasard, le classement étant par ordre alphabétique, malheureusement seul le nom de famille compte alors je les passe en revue, un à un, me focalisant uniquement sur le prénom de la victime.
Au bout de 3h30, rien n'est concluant. Alors que tout mes camarades ont déjà déserté, je me retrouve seule, transpirante, la gorge sèche et le pouls en rage priant pour que son nom de famille porte la lettre Z. Je suis tombée sur des prénoms dont le diminutif pouvait être le sien mais jamais la description physique ne concordait. Quand ce n'était pas l'âge, c'était la taille, le sexe ou encore la chevelure. Rien ne mentionnait ce qui est pourtant chez lui un signe distinctif, un caractère unique, ses yeux vairons.
Alors pour la dernière demie-heure, après avoir décortiqué chaque lettre de l'alphabet, je me penche sur les victimes non identifiée,celle que j'appelle, les fantômes. Mon fantôme.
Les 10 dernières minutes, un dossier attire mon attention. Je crois rêver. Mon pouls qui n'avait de cesse de cogner contre ma poitrine redouble d'effort et atteint une cadence que je ne lui croyais pas capable.Les mains tremblantes, je parcours les feuilles retenant les éléments clefs.
Homme âgé d'environ 19 ans, sans abris, sans famille reconnue, disparu le 16 Février 2009. Aucun élément de preuve d'enlèvement, ni de décès. Affaire classée sans suite. Les dépositions et témoignages portent à croire qu'il s'agit d'une fuite volontaire de l'individu.
Je sens poindre en moi les larmes que je retiens depuis des années. Il est hors de question que la forteresse s'effondre alors je ravale mes sanglots, impassible.
Le 16février 2009. C'est lui...
Malgré le peu d'élément dont je dispose, j'attrape le dossier sans ménagement et me dirige d'un pas précipité à l'accueil. Irène, une grande dame d'une quarantaine d'année photocopie les pages d'une lenteur insoutenable. Alors que je voudrais m'enfermer à double tour dans ma chambre pour détailler chaque mot de cette affaire, je me retrouve stoïque, à contrôler chaque nerf, chaque muscle pour qu'ils restent en place.
Perdue entre l'excitation de peut-être enfin toucher au but, et l'effondrement à l'idée qu'il ait pu m'abandonner de sa seule initiative, je ne tiens plus en place.
Mais comme toujours, avec le plus grand sans froid dont je sais faire preuve, du moins en apparence, je garde la face. Polie, courtoise et amicale, je remercie Irène et signe la feuille attestant de mon implication dans cette enquête pour enfin rentrer chez moi.
<3<3<3
Coucou :)
Je poste la suite de "je te retrouverai" :)
Petit chapitre, je vous l'accorde mais je ne m'arrête pas la. D'autres parties suivent tout de suite :)
Bisousssssssss :)
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Je te retrouverai...
RomanceIl y a 7 ans, un matin d'hiver, sur le trajet du Lycée, Dany, 15 ans, rencontre Chris. Alors qu'elle vit au sein d'une famille surprotectrice, dans un cocon aisé et strict, lui, vit dans la rue avec pour seule et unique compagnie sa couverture troué...