Je te retrouverai...

Chapitre 7

Voilà maintenant deux semaines que j'ai intégré l'unité de police. Les journées sont longues mais les cas de disparitions ont été pour la  plupart résolu. Il faut dire que dans la majorité des cas, il s'agit de la fugue d'un enfant capricieux qui au bout de quelques heures, à quelques pâtés de maison, se rend compte que finalement il fait peut-être trop froid dehors et que la nuit il ne fait pas bon vivre dans les rues de New-York. J'aimerais leur dire à ses enfants, qu'il devrait remercier Dieu ou qui bon leur semble, chaque jour, chaque minute, chaque seconde de leur existence d'avoir un toit sur leur tête et de la nourriture dans leur assiette. Évidemment,certaines fugues cachent des problèmes familiaux, parfois des violences, des persécutions et ceux-là je les comprend.

J'ai parcouru de fond en comble le dossier de Chris et rien, non rien ne me permet de faire avancer l'enquête, encore moins de la rouvrir.

Je retrouve là mon propre témoignage. Mot pour mot je relis ce que l'adolescente en pleur bafouillait entre deux sanglots. Ce fut les lignes les plus dures à étudier. Alors je les ai survolées, le souvenir de ce jour étant encore gravé dans ma mémoire, comme si c'était hier.

Je me revois crier sur les agents de police, résigné dans leur conclusion, enfermé dans leur idée qu'il s'agissait d'un vagabond et qu'un vagabond par nature ça s'enfuit. Je leur ai juré qu'il m'aurait prévenu, qu'il ne serait pas parti sans me le dire et pourtant personne ne m'a prise au sérieux.

Je comprend qu'il ne porte pas de nom, qu'il soit non identifié, ses compagnons de rues l'appelaient tous Jo. M'avait-il mentis ? Ou peut-être étais-je la seule à le connaître vraiment ? Je ne le saurais peut-être jamais.

J'ai tenté de retrouver ses anciens amis pour les interroger de nouveau. Mon statut me le permet officiellement aujourd'hui et je dispose du matériel de la police. Malheureusement, ils ont tous déserté eux aussi. Aucune des adresses de foyers qu'ils avaient indiqué autrefois ne les accueillent aujourd'hui. Même rentrer leur nom dans les bases de données n'a rien donné.

Mon dernier espoir c'était Linda. Mais Linda je la connais depuis 8 ans maintenant et c'est comme une deuxième mère pour moi. Si elle savait ou était Chris, j'en serais la première informée.

-Ça avance ta petite enquête personnelle ? Demande Greg tout en raccrochant le téléphone encore un peu nerveux de sa conversation houleuse.

Même si la plupart des cas de disparition est résolu, il n'empêche qu'un grand nombre de mineur âgé entre 15 et 17 ans ont mystérieusement disparu depuis le début de l'année, tous de la même manière.Toute l'unité est sur l'affaire et c'est bien pour cette raison que Greg est de plus en plus à cran. Le chef demande des résultats et les résultats tardent trop.

-Pas trop mais.. Ça va venir, je le sens bien. Je mens.

Son visage se penche un instant. Les yeux verts de Greg me sondent, il réfléchit. Il attrape une de ses boucles blondes et la tortille un instant avant de passer une main entière dans sa chevelure. Un sourire éclaire son visage.

-Tu sais quoi ? C'est pas bon de se pencher trop longtemps sur un cas. Parfois il faut se changer les idées, partir sur autre chose pour éviter de patauger. Tu n'en seras que plus lucide la prochaine fois. Alors...que dirais-tu de m'accompagner pour notre première escapade entre coéquipier ?