Fille de lune T2: Lune de sang

2 Tornade

Bonne lecture :)

En rentrant à la maison je pensais que j'aurais la chance de pouvoir dormir quelques heures mais ce ne fut malheureusement pas le cas. Ma grande sœur Violette courait partout dans la maison, téléphone en main et semblait sur le point d'exploser. Après la petite dispute que je venais d'avoir avec Maddy je ne rêvais que de calme. Seulement, en voyant l'état dans lequel était sa fille, mon père me jeta un regard désolé et parti s'enfermer dans son bureau. Le traitre ! Ma mère était repartie en voyage juste après la cérémonie et ne serait de retour que dans trois jours, je ne pouvais donc pas non plus compter sur elle.

-Je me fiche de savoir ce qu'il s'est passé dans les bons, j'ai commandé des pivoines !

Oh ciel ! Il y avait encore un problème avec l'organisation du mariage ! La dernière fois que je m'étais retrouvé coincé avec ma sœur dans cet état elle avait bien failli m'assassiner. Elle m'avait demandé de l'aider à choisir entre deux parfums pour la pièce montée et lorsque je lui avais suggéré de faire une moitié avec chaque parfum elle m'avait regardé d'une telle manière... Brrr j'en frissonnais encore ! Sur la pointe des pieds je tentais de monter les escaliers pour trouver refuge dans ma chambre, mais je ne réussis même pas à monter les trois premières marches.

-Regan !

Oups, démasquée.

-Tu tombes à pique, j'ai besoin de ton aide.

Huston nous avons un problème, je répète, nous avons un problème !

-Ne t'inquiète pas je ne vais pas te redemander de choisir mon gâteau, j'ai bien compris que tu avais très mauvais goût, poursuivit-elle en me tirant vers la cuisine.

Si je n'avais pas vécu ici toute ma vie j'aurais douté qu'il s'agisse de la cuisine. Ma sœur avait investi les lieux. Catalogues de robe de mariée, magasins de bouquets de fleurs, plan de table de la réception et j'en passe trainaient sur le comptoir. Violette déplaça une pile de feuille, visiblement tout ce bordel avait un sens, et me tendit deux morceaux de tissus. Le premier était rose et doux et le deuxième couleur bronze et soyeux.

-Ce sont les échantillons que j'ai choisis pour ta robe de demoiselle d'honneur, expliqua ma sœur avant que je n'ai le temps de demander, mais j'ai du mal à prendre une décision finale.

Cela me rappelait étrangement l'épisode du gâteau...

-Je suis sûre que si tu prends ton temps tu finiras par choisir, tentais-je.

-Non, j'ai encore beaucoup trop de choses à faire, je ne peux pas « prendre mon temps ». C'est pour TA robe alors choisis.

Je mimais d'examiner les deux échantillons avec beaucoup d'intérêt après un soupir et suppliais de tout mon être que quelqu'un me vienne en aide. Dans tous les cas je n'aimais pas les robes et en plus j'étais quasiment sûre que ma décision ne plairait pas à ma sœur. J'avais le choix entre ressembler à une fraise tagada géante ou bien porter une robe qui ferait ressortir à quel point j'étais pale comme la mort. Le bonbon géant ou la morte ? Dilemme...

-Celui-là n'est pas mal, hasardais-je en me préparant au pire.

Violette inspecta l'échantillon d'un œil expert et à mon grand étonnement (et soulagement) elle hocha vigoureusement la tête.

-C'est le bon !

Soulagée je m'apprêtais à m'éclipser quand je la vis me tendre une nouvelle feuille.

-Bien, maintenant voyons...

Le téléphone de ma sœur répondit à ma prière silencieuse et je profitais d'un moment d'inattention pour disparaitre. Une fois la tranquillité de ma chambre retrouvée, je m'affalais sur mon lit et récupérais mon téléphone que j'avais laissé sur ma table de nuit. Mon cœur fit un bon lorsque l'écran afficha un nouveau message mais mon excitation retomba au plus bas lorsque je vis qu'il ne s'agissait pas de la personne à laquelle je pensais. Lucas, mon meilleur ami, me proposait un cinéma en fin de journée. Ma première réaction fut de décliner son invitation mais après mure réflexion je préférais ne pas trop trainer à la maison tant que ma sœur serait en plein préparatif dans notre cuisine. J'acceptais donc volontiers et filais sous la douche en abandonnant mon téléphone derrière moi. Il vibra une nouvelle fois mais je ne pris même pas la peine de regarder. De toute façon il n'y avait que deux options, soit je venais de recevoir un message de confirmation de mon ami soit il s'agissait d'Hex. Etant donné la façon dont nous nous étions séparées Maddy et moi ce matin je ne m'attendais pas à recevoir un message tout de suite, quand à Nathan... Un flash-back du mois de Mars ce fraya un chemin dans mon esprit alors que je laissais couler l'eau sur mon visage. Lui dans son costume et moi dans ma robe bordeau. C'était le soir de son anniversaire, le soir où il m'avait demandé de sortir avec lui. J'avais cru que mon cœur allait sortir de ma poitrine lorsqu'il m'avait posé la question mais j'avais quand même eu le courage de lui répondre. Un millier de question m'avaient traversé l'esprit, si bien qu'il c'était crispé en ne me voyant pas répondre. Son regard d'acier était devenu glacial en croyant que je m'apprêtais à le repousser mais j'avais fini par ouvrir la bouche. Malgré toutes mes incertitudes, il y avait eu une chose que je n'avais pu ignorer, la façon dont mon cœur s'emballait en sa présence. Cela avait suffi à balayer mes doutes et du bout des lèvres j'avais soufflé « oui ». Nathan c'était alors détendu et sans plus de cérémonie, avait attrapé mon visage en coupe pour m'embrasser. Après ça nous étions retournés à la fête pour nous amuser. La soirée avait été agréable, bien que légèrement tendu étant donné que tous les loups de la meute ne m'appréciaient pas vraiment. Puis la bombe était tombée. Nathan partait le soir même pour l'Espagne afin de régler une affaire avec la meute locale au nom de son père. Il m'avait promis de revenir d'ici quelques jours, sauf que les jours étaient devenus des semaines puis des mois. Nous étions maintenant en Juillet et je n'avais pas de nouvelles. Pendant les premiers temps j'avais utilisé notre lien pour savoir s'il allait bien puis j'avais fini par arrêter. A quoi bon puisque de toute façon il ne pensait pas à moi. Je sortis de la douche les doigts complètement fripés. Ce petit retour en arrière m'avait fait perdre la notion du temps et je dus me dépêcher de me sécher les cheveux et de m'habiller. J'enfilais un short en jean et un débardeur kaki, attrapais ma bourse et mon téléphone avant de dévaler les escaliers.