Chapitre un: le rendez-vous (réécris)

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Huit ans plus tard, New York.

La berline noire avance péniblement sur l'avenue principale de la ville, pour cause d'embouteillages. Rien d'inhabituel en soi pour la grosse pomme, mais agaçant pour moi à quelques minutes d'une rencontre primordiale pour l'entreprise dans laquelle je travaille.

Je passe vivement la main dans mes cheveux replaçant la masse brune sur l'arrière de mon crâne et tourne la tête en direction des buildings qui défilent lentement sous mes yeux.

Je regarde ma montre une nouvelle fois et essaye au maximum de ne pas laisser transparaître ma nervosité grandissante. L'interlocuteur avec lequel je communique au téléphone le remarquerai tout de suite et je ne le veux surtout pas.

" Je reviens dans deux jours, le temps de finaliser le contrat avec Stark Industrie et à mon retour, je passe directement te voir à ton bureau. " Dis-je essayant d'effacer le stress dans ma voix.

" Bien sûr, ma chérie. Je suis content que tu rentres enfin ! Deux mois sans te voir, c'est long."

Je souris malgré moi, il me manque également.

"Mais dis moi. Il me semblait qu'Anthony Stark avait annulé votre rendez-vous? Alors comment..." Il se coupe conscient de sa bourde, mais trop tard.

Je souffle, il m'exaspère, encore une fois il s'est débrouillé pour fouiller mes e-mails.

"Il me semblait qu'on était d'accord, tu arrêtais de m'espionner et j'arrêtais de jeter tes cigares cubain à la poubelle?"

Je suis plus irritée que réellement fâché. Il reste l'homme le plus important pour moi, mais j'aimerais bien qu'il arrête de s'immiscer dans mes affaires, ça me donne l'impression qu'il n'a aucune confiance en moi.

"Je ne t'espionne pas Gracie, je m'inquiète juste."

Le mot est faible, j'ai lutté pendant des années avec lui pour qu'il accepte enfin de me laisser sortir sans gardes du corps.

"Si tu veux savoir quelque chose tu n'as qu'à me le demander papa, au lieu d'infiltrer ma messagerie électronique comme un viel hacker en manque."

"Très bien, je ne recommencerai plus."

Son ton bougon me fait rire intérieurement sachant d'avance qu'il ne tiendra pas cette promesse. Pour autant je change de sujet n'ayant pas spécialement envie de me battre pour ça aujourd'hui, mais je compte bien lui en toucher deux mots en rentrant.

Nous parlons alors de nos projets respectifs pour la société pendant une quinzaine de minute avant que le sujet ne dérive dangereusement vers un jeune homme de nôtres connaissances.

"Oui je sais qu'il est gentil et charmant oui, mais franchement papa, je n'ai pas le temps pour ça." Dis-je impatiente d'en finir avec cette discussion.

"Tu n'as jamais le temps pour les hommes ma chérie, tu crois que ton vieux père ne remarque rien?" Demanda-t-il.

J'ai bien conscience qu'il a raison et que le manque de temps n'est qu'une excuse. Seulement les relations amoureuses ne sont pas faites pour moi ou plutôt c'est moi qui ne suis pas faites pour ça.

La première fois que je suis sortie avec un homme la rupture m'a laissée un vide difficile à digérer et depuis je ne dépasse pas le stade des relations sans lendemain. Mon père le sait et si il essaye de me trouver un parti ce n'est pas tant pour le faite d'avoir un gendre, mais bien parce-qu'il espère combler ce vide et ainsi, pense-t-il, me rendre heureuse. Cette conversation me met mal à l'aise car elle est insoluble.

"Papa.." Il m'interrompt brusquement.

"Peter vient manger à la maison ce week-end, ça me feras plaisir de te compter parmi nous. Tu peux faire un effort?"

Bruised HeartOù les histoires vivent. Découvrez maintenant