Tu paries ?

Chapitre 16

Samedi matin, Jon dévoila la vérité aux parents.

— Oh mon Dieu, dit ma mère en se précipitant vers mon frère, les larmes aux yeux. (Puis elle se tourna vers mon père). Il faut aller porter plainte Philip.

Mon père semblait très inquiet également. Il réfléchit un instant.

— Attendons d'abord, répondit-il, à notre grande surprise. Il faut d'abord que Jon en parle au directeur de l'école qui préviendra les parents de Brian. Il faut qu'ils soient au courant. Nous verrons par la suite si nous devons porter plainte. Nous ne sommes pas seuls dans cette histoire.

— On ne s'est pas battus depuis un moment maman, la rassura Jon. Ce qui l'intéresse surtout c'est l'argent que je peux me faire avec les paris...

— Les paris ? demanda ma mère.

Aïe... Jon avait choisi de négliger ce détail durant son explication. Et il venait de faire une légère bourde... Mais ma mère semblait réellement anxieuse à cause des coups... Mon frère me jeta un regard pour avoir ma permission, que je lui donnai sans hésitation. De toute façon il avait déjà commencé à vendre la mèche donc autant tout révéler, y compris mon défi.

— Ellis a défié un garçon de l'école. Cal. C'est un type chouette, rajouta-t-il en voyant mes parents froncer les sourcils dans ma direction. Il est drôle, il ne ferait de mal à personne.

Mes parents continuaient cependant de me fixer. Merde, je ne savais plus où me mettre alors je m'expliquai.

— C'est un ami, c'est juste un jeu. On ne fait rien de mal.

Ma mère plissa les yeux, plus soupçonneuse qu'inquiète puis reporta son attention sur Jon qui avait repris la parole. Dieu merci, ça devenait gênant.

— Et moi j'en ai profité en lançant des paris sur le gagnant potentiel avec mes potes, sauf que ça a pris de l'ampleur et que tout le monde s'y est mis. Malheureusement ce connard en a eu vent aussi et il veut tout l'argent que je pourrais me faire. A la limite, ça je m'en fiche. Mais il a menacé de s'en prendre à Ellis.

— Raison de plus pour aller en parler au proviseur, dit mon père. Et l'idée des paris, c'était très bête Jon mais... j'ai été jeune moi aussi donc je ne vais pas insister. Je veux également que vous restiez le plus souvent ensemble et que vous ne vous isoliez pas. Je viendrais à l'école lundi soir à la sortie, pour en parler avec votre directeur.

— Pourquoi ne pas y aller avec lui le matin ? demandai-je.

— Pour être le plus discret possible. J'appellerai le directeur après que tu lui auras parlé Jon, et je lui demanderai un rendez-vous lorsque tous les élèves de l'établissement seront sortis, y compris Brian. Pour discuter plus calmement des mesures à prendre dans ce genre de situation.

Nous hochâmes tous la tête, y compris ma mère qui avait recouvré son calme. Je laissai mon frère seul avec mes parents pour qu'ils puissent en discuter tranquillement. Je devais aller chercher Sierra à la gare de toute façon. Mon frère était plus apaisé, et par conséquent, moi aussi. Mais j'étais encore sous le choc. Sans déconner, Brian avait carrément un grain. Je pris mes affaires et j'informai mes parents que j'allais retrouver Sierra.

La gare se trouvait au nord de la ville, j'avais donc pris le tramway pour m'y rendre plus rapidement. J'étais même arrivée en avance. Je rentrai dans la bâtisse dans laquelle je n'avais pas mis les pieds depuis notre arrivée aux Balconniers. Je me rappelai encore avoir été nostalgique mais également très excitée d'arriver dans la ville. Au final, je ne regrettai pas notre déménagement même si certaines choses de Simsé me manquaient énormément.