Chapitre 8

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Nous étions lundi. Était-il utile de préciser que j'avais la boule au ventre ? Non. Le dimanche, je n'avais cessé de me torturer l'esprit. Une vraie malade mentale. J'avais non seulement pensé à la revanche que Cal me préparait mais aussi à ce qu'il aurait peut-être prévu pour ma possible défaite. Je n'avais moi-même toujours aucune idée pour lui. Je devrais peut-être attendre de le connaître un peu mieux. La défaite n'en serait que plus humiliante si elle était en lien avec sa personnalité. Tu es diabolique Ellis.

J'arrivai au lycée seule. Mon abruti de frère était parti sans moi et je ne savais absolument pas pourquoi. Il n'aurait pas été mon bouclier à proprement parler, mais sa présence m'aurait rassurée.

Ce fut donc en étant peu confiante que je mis un pied dans l'enceinte du lycée. J'inspectai les alentours avant de comprendre qu'il n'y avait aucun piège. Après un bref moment de soulagement, je rentrai dans l'établissement. Mais au moment de monter les escaliers, j'entendis un brouhaha de l'autre côté du couloir. Plusieurs personnes étaient réunies autour de je ne sais qui. En m'approchant, je crus reconnaître mon frère au centre de toute cette attention. Comme par hasard. Mais qu'est-ce qu'il faisait ? Il avait un carnet à la main et prenait des notes en écoutant ses camarades.

— Je parie sur ta sœur ! Je l'ai vue à la plage plonger dans l'eau sans même s'arrêter ! cria une fille.

— Moi je parie sur Cal, annonça un garçon à la peau très mat, je parie même qu'il va faire quelque chose aujourd'hui !

— Du calme les gars ! Je n'arrive pas à tout noter, s'exclama mon frère en levant la tête. Il m'aperçut enfin. Ellis ! Tu veux aussi parier sur toi ?

Il se dégagea des autres en leur demandant de venir le voir tout à l'heure.

— Mais qu'est-ce que tu fous ?! m'énervai-je. Je croyais que tu ne ferais ça qu'avec tes copains.

— Mais ce sont mes copains !

Je haussai un sourcil, totalement blasée. Il essayait vraiment de me prendre pour une nouille.

— Annule ça.

— Je ne peux pas, dit-il, moqueur.

Patience, viens à mon aide.

— Et pourquoi pas ?

— Parce que pratiquement la moitié de l'école a pris des paris. Tu ne voudrais pas que ton frère perde de l'argent ?

Je m'étranglai presque. La moitié de l'école ? Ça ne faisait qu'une semaine que les cours avaient repris ! Les gens étaient fous.

— Mais ce n'est qu'un stupide pari ! m'exclamai-je.

— Justement, tout le monde aime les stupides paris. Et puis si vous avez un public, cela vous aidera à vous départager non ?

Pour une fois, la balance commença à pencher de l'autre côté.

— Tu sais quoi ? Fais ce que tu veux, abandonnai-je. Et merci de m'avoir attendue ce matin.

— Je devais arriver plus tôt pour demander un truc à un prof. Allez, j'y vais !

Et il s'éloigna avant que je puisse rajouter quoi que ce soit. J'allai ensuite en cours sans croiser Cal une seule fois. Peut-être n'avait-il rien prévu aujourd'hui...

A la pause déjeuner, je passai par mon casier avant d'aller manger, pour échanger quelques livres de cours. Sauf que ce n'était plus mon casier. Mais celui de quelqu'un d'autre. Enfin si, théoriquement c'était bien mon casier, mais les affaires à l'intérieur n'étaient pas les miennes. C'était le bon code, je ne m'étais pas trompée. Mais qu'est-ce que... ? Ding ding. Tout s'éclaira. Cal. L'emmerdeur de première. Je pouvais désormais affirmer que nous étions quittes.

Tu paries ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant