Chapitre 21

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Quand j'arrivai à l'appartement, mes parents et mon frère étaient rentrés. J'appris alors que le directeur avait bien appelé les parents de Brian pour qu'ils soient au courant. Mon frère avait réexpliqué en détails ce que Brian lui avait fait subir. Le directeur et mes parents s'étaient mis d'accord sur la décision à prendre. Ils avaient décidé de ne pas prévenir la police. Les parents de Brian, en relation avec l'école et une aide sociale, se pencheraient sur le cas de ce dernier. Le directeur s'engagea à surveiller tout ça de près sans pour autant promettre de donner des détails à mes parents, en raison du secret professionnel. Mais au final, nous étions tous soulagés. Le fait que l'école soit aussi impliquée y était pour beaucoup.

Je rejoignis mon frère dans sa chambre mais je restai à l'entrée. Il était sur son lit en train de lire.

— Je peux ? lui demandai-je en désignant son lit.

Il hocha la tête, posa son livre et me fit de la place. Je vins m'y installer confortablement.

— Comment tu te sens ?

— Bien, répondit-il laconiquement.

— Et en version honnête ?

Il esquissa un demi-sourire. Je voulais vraiment savoir comment il prenait toute cette histoire et qu'il sache que j'étais là s'il avait besoin.

— J'ai peur pour la suite. J'ai peur de le croiser quelque part. J'ai l'impression de le voir partout. Ça va beaucoup mieux, mais je ne suis pas totalement à l'aise non plus.

— Moi aussi ça me fait peur.

Je me tus.

— Tu regrettes Simsé ? repris-je.

Il n'hésita pas une seule seconde.

— Non. Je suis bien ici. Et c'est pas ce gros con qui me fera partir.

Je souris. Une question me trottait dans la tête depuis un petit moment.

— Jon, qu'est-ce qu'il... qu'est-ce qu'il te faisait exactement ? Tu n'es pas obligé d'en parler...

— Ça ne me dérange pas.

Il me raconta alors en détails ce que Brian lui avait fait subir. Je retins ma colère de nombreuses fois pour ne pas interrompre Jon. Si ça ne tenait qu'à moi, je serais déjà dehors à la recherche de cette pourriture qui portait le nom d'humain. Mais je finis par me calmer, par échanger avec mon frère. On discuta longuement de ses agressions. Je ne savais pas si ça le soulageait – j'espérais que oui – mais moi, ça me permettait d'accepter les faits, de les intégrer et d'y faire face comme je pouvais. On finit par aborder des sujets plus légers et par regarder un film. Qui fut un navet monumental. Mais il permit de faire monter notre jauge de bonne humeur car on rigola à en pleurer. Je me sentis de nouveau plus proche de mon petit frère.

Plus tard, on mangea dans une bonne ambiance puis je fis mes devoirs, j'avançai un peu sur ma robe et je mis au point mon plan pour jeudi. Nous étions à égalité avec Cal mais plus pour très longtemps.

Le lendemain, je croisai Joshua en arrivant au lycée. Il paraissait sérieux.

— Je peux te parler ? me dit-il.

— Bien sûr.

On s'éloigna dans un coin un peu plus tranquille. Joshua semblait sur le point de m'annoncer une nouvelle importante.

— Deux autres élèves sont allées témoigner contre Brian. Deux filles, des sœurs. Ça date de l'an dernier apparemment. Je me rappelle qu'elles étaient également nouvelles.

Tu paries ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant