Chapitre 23

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— Ellis... Elliiiis... Ellis !

Je me réveillai en sursaut. Je grognai en apercevant la tête satisfaite de mon frère.

— Ellis ! Regarde ce que ton gentil frère d'amour t'a apporté ! chantonna-t-il en me montrant un verre. Oh non c'est pas vrai ! Du jus d'orange ! C'te chance que tu as !

J'avais comme un air de déjà-vu. Ouais. Mon frère se foutait de ma gueule. Je me redressai tant bien que mal et prenait le verre d'un air suspicieux.

— Tu as craché dedans ? demandai-je.

— Ça se peut, sourit-il.

— C'est encore meilleur alors.

Et je portai le verre à mes lèvres en souriant. Je savais très bien qu'il n'avait pas vidé sa fosse buccale dans mon verre. Bien que l'envie de l'engueuler pour m'avoir réveillée me démangeait fortement, je laissai couler. Nous étions samedi matin et j'étais de trop bonne humeur pour perdre mon temps avec lui. Il se plaça confortablement sur mon lit.

— Tu vas rejoindre tes amis pour la fête ?

— Cette après-midi, répondis-je. Ce matin je reste avec les parents.

— Pareil.

Jon se leva.

— J'ai la dalle. Je retourne à la cuisine.

— Puisque tu es si dévoué ce matin, tu ne m'apporterais pas un petit truc ?

Il haussa un sourcil.

— Je préfère encore lécher le fond de mes caleçons. Mes caleçons sales.

Argh, il était immonde.

— T'es vraiment dégueulasse, grimaçai-je. Mais en attendant, c'est quoi ça ? ajoutai-je en levant mon jus d'orange.

— Je te l'ai apporté seulement pour que tu ne me fasses rien une fois que je t'aurais réveillée. Ce n'était pas du tout par charité.

Il me narguait ouvertement. Et ça, ça cachait quelque chose.

— Apparemment tu ne sais pas caresser quelqu'un dans le sens du poil mon cher frère. Et je vois derrière toutes ces paroles ton envie flagrante pour que je me venge.

Il me sourit franchement et un éclat machiavélique brilla dans ses yeux. Bingo.

— Tu sais que je n'attends que ça.

Nous avions beaucoup discuté tous les deux depuis que Brian avait été dénoncé. Je retrouvais peu à peu mon frère donc je ne l'embêtais plus comme j'avais pu le faire par le passé. Je voulais lui laisser le temps de revenir vers moi. Ce qui était exactement en train de se passer. Notre traditionnel jeu de revanche éternel semblait se remettre sur les rails. Je devinai donc que ça lui manquait. Et à moi aussi à vrai dire.

Mon frère quitta ma chambre et je le suivis peu de temps après. Je débarquai dans la cuisine où mes parents prenaient leur petit-déjeuner.

— Ça y est ? Notre petite marmotte est levée ? plaisanta mon père.

Je levai les yeux au ciel mais l'embrassai sur la joue puis je m'attablai avec ma famille. Je pris une tranche de brioche que je tartinais de confiture à la fraise. Je ne m'en lasserais jamais tellement c'était bon.

— On fait quoi ce matin ? articulai-je du mieux que je pouvais.

— Nous n'avons pas de planning précis, on se balade et on profite, répondit ma mère.

Tu paries ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant