Chapitre 18

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Dimanche matin, on se réveilla alors que la matinée était déjà bien attaquée. De vraies marmottes. Je n'avais pas très bien dormi pourtant, car j'avais beaucoup cogité. J'avais pensé à Jon en particulier mais aussi à Cal. J'avais tourné en boucle les mêmes questionnements, les mêmes inquiétudes, dans un soliloque interminable.

Poussant un soupir, je me traînai telle une larve jusqu'à la salle de bain et je ne fus pas étonnée de voir de gros cernes orner mes yeux. Je me lavai le visage à l'eau fraîche et rejoignis Sierra dans la cuisine. Nous prîmes un petit-déjeuner rapide avant d'aller nous balader un peu dans une rue commerciale à quelques rues de chez moi. Au départ, je n'étais pas très emballée mais Sierra avait le don de me faire oublier mes problèmes et elle y parvint avec brio durant notre séance shopping.

En milieu d'après-midi, nous partîmes en direction du Coffea. Des nœuds s'étaient progressivement formés dans mon estomac au cours de la journée. J'angoissais à l'idée de revoir Cal. J'avais une attitude purement puérile, mais malgré tout, mon corps n'en faisait qu'à sa tête.

Alice m'avait envoyé un message pour me prévenir qu'elle était sur place et qu'elle avait réservé un petit coin pour notre groupe. Quand on arriva sur la terrasse, Julie et Erik avait rejoint Alice entre-temps.

— Coucou, les saluai-je en m'avançant.

— Salut tout le monde, ajouta Sierra.

Mes amis nous répondirent et je m'installai avec Sierra sur un canapé trois-places à côté de Julie. Une serveuse nous apporta les cartes.

— Je te conseille la tarte aux pommes, dis-je à Sierra.

— Celle dont tu me parlais au téléphone ?

— Celle-là même.

— Je viens de recevoir un message d'Hannah, annonça Alice. Ils ne viendront pas avec Travis.

Quelques minutes plus tard, George et Cal débarquèrent. Mon palpitant se mit à battre frénétiquement. Cal me fit un faible sourire et je sentis qu'il y avait toujours un malaise. Qui n'avait pas lieu d'être car aux dernières nouvelles, nous nous chamaillions plus que nous nous aimions. Cependant je savais que tout avait changé depuis la veille.

Ils s'installèrent en face de nous. Je jetai un œil à Sierra qui m'envoya alors un message silencieux. « Il se passe un truc que je ne comprends pas ? ». Je secouai imperceptiblement la tête et me concentrai sur la serveuse qui venait prendre nos commandes. Cette fois-ci je pris un simple jus d'orange et un clafoutis aux cerises. Pour changer un peu. Sierra m'écouta et prit la tarte aux pommes.

Alors que je discutai avec Julie et Alice, et que j'avais oublié la présence de Cal, je sentis son regard sur moi. Je tournai les yeux instinctivement et, en effet, ils rencontrèrent les siens. Mais Cal les détourna très vite alors je fis de même.

Merde alors. Et s'il pensait que j'étais jalouse de la brune d'hier – ce qui était vrai d'ailleurs – et qu'il ne savait pas comment réagir avec moi ? Encore une question sans réponse qui s'ajouta à la longue liste de celles que je m'étais posées cette nuit. Une irritation certaine me prit subitement. Et si j'arrêtai de me prendre le chou comme ça ? Je verrais ce qui arriverait par la suite. Pas la peine de s'imaginer des scénarios à la con, qui commençaient sérieusement à me mettre les nerfs en pelote.

Alléluia, les pâtisseries arrivèrent à ce moment.

— Ça a l'air trop bon ! s'écria Sierra à côté de moi.

Elle se jeta, comme moi la dernière fois, sur sa tarte aux pommes. J'attaquai aussi ma part de clafoutis. Une extase encore une fois. Quoique, j'avais quand même une préférence pour la tarte.

Tu paries ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant