BONUS : partie 3

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Comment imaginer que l'odeur si caractéristique de la campagne aurait cet effet sur moi ? Alors qu'autrefois elle me faisait devenir chèvre, aujourd'hui, je n'avais jamais rien senti d'aussi bon. Elle symbolisait toute mon enfance. J'adorais ma nouvelle ville mais ce sentiment qui s'insinuait en moi à la descente du train, c'était tout bonnement revigorant. J'avais un sourire de dix mètres de long qui ne me quittait plus.

— C'est dingue comme l'odeur ne m'avait pas manqué, remarqua mon frère.

Et voilà comment toute la magie disparut. Quant à Cal, il observait les alentours d'un air curieux. Le trajet s'était bien passé, mes parents et lui s'entendaient presque trop bien. Cal dut sentir mon regard sur lui car il tourna la tête dans ma direction. Ses lèvres s'étirèrent et il m'adressa un clin d'œil.

— Ellis ! Jon ! cria une voix d'enfant.

Je me retournai pour voir débarquer en courant, ma cousine de huit ans, Tina. Je m'étonnai de la savoir ici mais je la pris avec force lorsqu'elle me sauta dessus. Tina habitait avec mon oncle et ma tante, la sœur de ma mère, dans l'ouest du pays. On ne les voyait que trois ou quatre fois dans l'année, pendant les vacances généralement. Je déposai Tina au sol – elle pesait son poids cette petite – et vis arriver ma grand-mère. Tina se jeta sur mon frère à son tour.

— Bonjour maman, dit ma mère en l'enlaçant.

— Vous avez fait bon voyage ? demanda Mamou après avoir fait la bise à mon père.

— Très bien, le trajet est passé très vite.

— Bonjour Mamou, la saluai-je à mon tour. Tu vas bien ?

— Oh, c'est plutôt à toi que je devrais demander ça ma petite chérie, souffla-t-elle en me prenant le visage délicatement.

— Ça va... Mieux en tout cas, répondis-je honnêtement.

Elle me contempla encore quelques secondes avant de couvrir mon frère de baisers. Mamou était le surnom que nous lui avions donné, Jon et moi, lorsque nous étions tout petits et depuis c'était resté.

— Qu'est-ce que tu fais là Tina ? demanda mon père en la prenant dans ses bras.

— Je suis en vacances chez Mamou !

— C'est elle qui a réclamé, ajouta ma grand-mère, Georgia et Matt étaient là pour quelques jours, ils repartent demain.

Enfin, elle remarqua Cal qui s'était tenu respectueusement à l'écart. Elle lui fit un grand sourire et lui claqua la bise tellement fort qu'il grimaça légèrement.

— Bonjour à toi aussi mon grand ! Appelle-moi Anita, épargne-moi les « madame », on n'est pas dans une de ces familles de culs-pincés beaucoup trop courtoises. Mets-toi à l'aise, personne ne t'en voudra.

Ouah, Mamou était en forme. Heureusement, Cal ne se sentit pas offusqué par ce discours et éclata de rire.

— Bien madame, répondit-il avec grand sourire amusé et taquin.

— Je t'aime bien toi ! fit ma grand-mère. Bon allez, on se rentre, j'ai laissé une tarte aux pommes refroidir.

Toute ma famille se mit en route, Cal prit ma valise et nous les suivîmes nous aussi. Il se pencha vers moi.

— Tout s'explique.

— Quoi donc ?

— Ta passion pour la tarte aux pommes, ta grand-mère... Elle me fait beaucoup penser à toi d'ailleurs.

Tu paries ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant