Chapitre 9

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A la fin de la journée, je demandai à Julie et Alice si elles ne savaient pas où je pourrais trouver des livres de cours. Je ne voulais absolument pas donner satisfaction à Cal. Elles me conseillèrent d'aller à la Bibliothèque, près du Marché, ils avaient tous les manuels et c'était plutôt calme pour travailler. Jon était déjà parti sans m'avoir prévenue ce qui m'étonnait encore une fois. Lorsque je passais devant le secrétariat, j'hésitais. Ils avaient probablement des livres à disposition mais je n'avais pas forcément envie de me faire remarquer alors que les cours avaient à peine repris. Je ne souhaitais pas non plus demander l'emplacement du casier de Cal et de toute façon je n'avais pas son code. La Bibliothèque me semblait la meilleure solution.

Je récupérai mon vélo lorsque je sentis qu'on m'observait. Je me retournai et vis Brian et Amberly qui me fixaient. Ils me sourirent. Mais pas de ce sourire charmant qui sonnait parfois comme une invitation à prendre un chocolat chaud. Leurs sourires à eux étaient particulièrement gênants. Je ne pus m'empêcher de grimacer. Mais qu'est-ce qu'ils avaient à me regarder ces deux-là ? Je me rappelai les paroles d'Alice à propos de Brian. Il n'allait pas agir aussi bêtement ? Espérons que c'était uniquement de l'intimidation. Malgré tout, je ne traînai pas. Aussi vite que cela m'était possible, j'enfourchai mon vélo et détalai à toute vitesse, dans une belle démonstration de self-control.

Après avoir ralenti et repris mon souffle, je me surpris à ignorer les panneaux directionnels ce qui était un exploit pour moi. J'avais une idée plus précise du plan et des lieux des Balconniers. Je connaissais bien le centre avec son Marché, sa Bibliothèque, ses restaurants et magasins, mais je savais maintenant qu'il y avait une forêt qui bordait la ville à l'est, où de grands chemins piétonniers avaient été aménagés. Et des champs s'étalaient du nord à l'ouest.

En bas de chaque résidence pratiquement, on trouvait des restaurants, des boutiques et d'autres commerces. La ville bouillonnait d'activité ce qui changeait radicalement des petites animations de mon village.

Quinze minutes plus tard, j'arrivai à la Bibliothèque. Je trouvai à l'accueil, un gars d'une vingtaine d'années qui avait clairement l'air de s'ennuyer. Il soupira quand je lui demandai de m'inscrire. Il me rentra dans leurs données avec la lenteur d'un paresseux – ce qu'il était – et au bout de dix minutes je pus enfin accéder aux livres.

L'accueil de la Bibliothèque ne payait pas de mine mais quand j'ouvris la porte qui permettait d'accéder aux bouquins, je fus étonnée de découvrir une immense salle. Elle prenait toute la superficie de l'immeuble. Il y avait de grandes fenêtres légèrement opaques et des centaines d'étagères croulaient sous les livres. Au milieu de la salle, de grandes tables éclairées par de petites lampes étaient alignées, mais je distinguais aussi des box individuels.

Je ne savais pas où chercher. Je remarquai un écran numérique non loin de moi qui indiquait le plan des lieux. Quand j'arrivai à MATÉRIEL SCOLAIRE, je mémorisai le numéro de l'allée et des étagères correspondantes. C'était pratiquement au bout de la salle. Lorsque j'atteignis enfin les lieux, je me mis en quête de mes livres. J'aurais peut-être dû demander au secrétariat finalement car au bout de quelques minutes, je ne trouvais pas ces fichus bouquins.

— Hum... Je peux t'aider ?

Je me retournai et me retrouvai en face d'un garçon de mon âge. J'avais l'impression de l'avoir déjà vu... Mais où ? Soudain, ça me revint. C'était le fameux gars qui discutait avec Amberly la semaine dernière. Ses yeux bruns me regardaient sincèrement et je me rappelai qu'il m'avait posé une question.

— Euh oui, dis-je, j'ai perdu mes livres de cours et je sais qu'il est censé y en avoir ici mais je ne les trouve pas...

— Perdu ? me demanda-t-il en levant un sourcil.

Tu paries ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant