Tu paries ?

Chapitre 25

Le lundi suivant, Brian n'était pas revenu au lycée. Je n'allais pas pleurer son absence. C'était préférable autant pour lui que pour nous qu'il ne soit pas là. Bonjour l'ambiance dans l'établissement.

Mon frère avait pleinement retrouvé sa joie de vivre et avait même sympathisé avec les deux sœurs. J'étais moi-même beaucoup plus rassurée. Mais je ne savais absolument pas s'il allait revenir et si oui, quand. Quoi que Joshua ait pu dire. Amberly n'avait de cesse de me lancer des regards noirs dans les couloirs. Qu'elle se fasse plaisir, car moi aussi j'imaginai divers scénarios où sa tête finissait inévitablement dans un mur et ça, bordel que c'était bon.

Le lycée se préparait également au gros événement de samedi : la rencontre de surf. Des banderoles et des affiches avaient été posées pour soutenir notre équipe. J'en avais même peintes quelques-unes. Une bonne ambiance commençait à se propager dans l'établissement.

Mardi, il faisait excessivement chaud pour un début de mois d'octobre et nous n'en pouvions plus. Nous étions attablés à la cafétéria, essayant d'effectuer le moins de mouvements possible, qui nous auraient liquéfiés immédiatement.

— Haaaa, j'en peux plus, soupira Erik, je pète de chaud !

Il avait carrément enlevé son t-shirt, dévoilant un ventre musclé par le surf. Je voyais Alice qui essayait de le lorgner discrètement. Malheureusement pour elle, Erik avait retiré son t-shirt exclusivement pour ses yeux verts. Il l'avait donc prise la main dans le sac.

— Tu veux toucher ? lui dit-il. Ou même lécher, c'est comme tu préfères. Les deux me vont.

Je vis alors Alice prendre son verre d'eau à moitié plein et le lancer sur Erik. Ce dernier se redressa très vite sur sa chaise, amusé.

— Ah ouais ? Tu veux jouer à ça ?

Alice partit dans un rire nerveux. Elle se leva brusquement et se précipita dans la cour. Erik la suivit immédiatement une bouteille d'eau à la main. Deux secondes plus tard, on entendit les cris d'Alice et le rire d'Erik. Dans la cafétéria, des élèves s'esclaffèrent face à cette scène et certains commencèrent à s'amuser avec l'eau également. Quand je tournai la tête vers notre propre table, je surpris un échange silencieux de regards entre George, Cal et Travis.

Les filles et moi nous comprîmes.

Aussi vite que je le pus, je pris ma bouteille d'eau et je fuis en direction de la cour. J'entendis les chaises racler et un cri. Je tournai la tête une seconde. C'était Hannah, tenue fermement par Travis. J'avais aussi eu le temps d'apercevoir que Cal venait dans ma direction. Au moment où je sortais dans la cour, j'entendis la cuisinière hurler.

— Pas à l'intérieur ! Les batailles d'eau dehors !

Je perçus des pas précipités derrière moi puis je sentis l'eau froide dans mon dos. Je me retournai instantanément. Cal prenait une pose de beau gosse.

— Je vise tellement bien. Des talents d'arroseur professionnel. J'ai peut-être trouvé ma vocation finalement.

Je souriais mais pas pour la raison qu'il imaginait. J'avais remarqué que Julie arrivait discrètement derrière Cal. Il ne semblait pas l'avoir vue, trop occupé à chanter ses propres louanges. Soudain, elle lui vida sa bouteille sur la tête en hurlant à la victoire puis partit remplir sa bouteille dans les toilettes. Je me rapprochai de Cal qui secouait ses cheveux bruns gorgés d'eau. Je me mis sur la pointe des pieds et lui tapai sur la tête.

— C'est ce qu'on appelle un arroseur arrosé, me moquai-je.

Et à mon tour, je vidai ma bouteille sur lui. Mais avant que je ne puisse la vider entièrement, il me la subtilisa et m'aspergea d'eau.