Chapitre 34

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Lorsque je me réveillai le lendemain matin, une peur panique me bloqua la poitrine. Les mauvais souvenirs de la veille m'étaient revenus en mémoire. Je respirai plusieurs fois pour me calmer. Je me levai et me dirigeai vers la salle de bain que je partageais avec Jon. Je me penchai au-dessus du miroir. Ma coupure était rouge, en voie de guérison, et je semblais moins fatiguée qu'en rentrant de la Soirée. Malgré tout, j'avais une tête à faire pleurer le premier bébé venu.

La trahison de Joshua m'avait réellement blessée. Physiquement d'abord, mais elle avait surtout atteint mon amour-propre. Je me haïssais d'avoir été avec lui ne serait-ce qu'une seconde. Un frisson me parcourut l'échine. Je rentrai dans la douche et fit couler l'eau chaude qui me détendit malgré tout. En sortant de la salle de bain, je vis que j'avais reçu un message sur mon portable. Un message de Cal.

Bonjour beauté fatale, j'espère que tu as réussi à dormir malgré tout ce qui s'est passé. J'aimerais t'emmener dans un autre endroit que j'aime bien, cette aprèm, ça te dit ? Si tu préfères rester chez toi, ça me va aussi.

Ce message me redonna le sourire. Il ne m'avait pas quittée non plus lorsque j'étais rentrée avec mes parents la veille. Ces derniers n'avaient absolument pas hésité à me poser davantage de questions.

— Donc... c'est ton petit copain ? avait demandé ma mère.

— Oui.

— Depuis quand ?

— Deux heures.

— Ah. En effet. Mais... tu ne m'avais pas trop parlé de ce Cal... s'était-elle vexée.

— Erika, était intervenu mon père, elle n'avait pas forcément envie d'en parler.

Je l'avais remercié du regard.

— Maintenant nous le savons, avait-il continué. Et... je l'aime bien, il n'a pas l'air d'être un petit con.

J'avais alors sorti un petit rire contre mon gré. S'ils savaient... Ils m'avaient regardée bizarrement et j'avais alors approuvé de la tête, peut-être exagérément à mon goût. Il valait mieux qu'ils ne sachent pas ce que nous avions fait durant le défi.

Je répondis aussitôt au message de Cal.

Salut beau gosse ! Je vais beaucoup mieux et ça me tente carrément cette petite sortie.

Super ! Je viens te chercher vers 14h, c'est bon ?

Parfait ! Je dois prévoir quelque chose ?

Non, tu ramènes juste ton joli petit cul, je m'occupe du reste.

Mon joli petit cul et moi te disons à tout à l'heure alors.

Au cours de la matinée, je fis passer le temps en dessinant, maintenant que j'étais en vacances. Et surtout, je savais ce que je préparerais à Cal pour sa défaite. Ce n'était pas extraordinaire mais ça aurait au moins le mérite de me faire rire et de faire rire les autres. Peut-être pas Cal, mais c'était le jeu et il s'y plierait malgré tout. Je m'occupai donc de sa « surprise » pour le lui donner tout à l'heure.

Un peu avant de manger, mon frère vint dans ma chambre. Il se vautra sur mon lit sans aucune élégance.

— Ça va ? me demanda-t-il.

— Ça va mieux. Je repense souvent à hier soir, mais ça devrait aller. Ce que j'aimerais en revanche, c'est ne plus voir leurs visages. Je crois que je pourrais piquer une crise et ça ne serait pas beau à voir.

Tu paries ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant