7- Sentiments Naissants

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Lord Edmund Sedgwick était de retour au château après son équitation matinale...

Arrivé aux écuries. Il mit pied à terre et établit lui même sa monture.
Edmund s'occupait toujours de son cheval Tonnerre. Cet animal avait fort mauvais caractère et pouvait se montrer dangereux.
Tonnerre était en effet jaloux de l'affection que son maître ( Edmund ) portait à son autre cheval, Blacks un hongre ébène au tempérament très doux.
Tandis que Edmund flattait l'encolure de blacks qui guettait une caresse, il dut tenir Tonnerre à distance pour l'empêcher de mordre blacks.
Puis il brossa Tonnerre, démêla sa crinière blanche, nourrit les deux chevaux et s'en alla vers la fontaine pour asperger d'eau claire ses mains et son visage.

Puis, il gagna les collines..

- Bonjour madame dit une voix au timbre familier.

Kathleen sursauta, arrachée à sa rêverie.

Edmund se tenait non loin de là, debout près d'un Menhir, et ce qui captivait la jeune femme une seconde plutôt s'évanouit :
Le rythme doux de ressac, au pied de la colline, le parfum enivrant des roseraies et des fleurs sauvages.
Tout cela n'existait plus.
Seul comptait soudain la présence de cet homme trop séduisant...

Sans attendre d'y être invité, il se rapprocha.

- Que faites-vous ici ?
Questionna-t-elle

- Je suis venu me recueillir un moment, cela m'est arrivé plusieurs fois depuis notre 1ère rencontre sur cette butte.

Kathleen ouvrit les yeux
- Alors vous êtes déjà revenu ? Seul?

-Oui
Je trouve cet endroit paisible et étrangement attirant.

Une rafale de vent souffla.
Cependant Kathleen porta les mains à sa nuque pour retenir ses cheveux.
Mais Edmund posa doucement ses doigts sur les siens pour l'en empêcher.

- Laissez, murmura t-il
Votre chevelure est si belle. C'est un crime de l'attacher!

Tout en parlant, il enroula une mèche flamboyante autour de son index. Kathleen s'écarta vivement, feignant d'être agacée.
Mais il avait suffit que la main d'Edmund effleure sa joue pour qu'un frisson délicieux la parcoure tout entière...

- Quelque m'intrigue, Dit-il calmement.
- L'autre jour j'ai entendu Lena Wilhem, ( jolie femme de 21ans, taille élancée, chevelure brune, yeux marrons, visage ovale avec un teint laiteux ) dire que vous êtes né sur les collines et les menhirs de Thornbeck.

- Les murmurantes, bien sur.
Mais Lena parlait de ma véritable naissance...

Elle se dirigea vers l'une des pierres et la caressa avec un mélange de tendresse et de respect.

- Expliquez-moi, insista t-il
Je ne comprend pas bien.

Kathleen hésita un instant, puis lui conta son histoire. Edmund l'écoutaient sans la quitter des yeux.
Quand elle gagna la pente et s'arrêta près du plus haut menhirs, il l'a suivit.

- Meg possède un don de voyance. Reprit Kathleen
Le jour où je suis né, ma mère accepta l'offre de meg qui consulta sa coupe.
Elle y a vu la rangée de tombes alignées sous les dalles de la chapelle.
Il en avait deux de plus, ma mère et la mienne.

Elle posa une main sur la roche magique

- Elles se sont placées là, chacune d'un côté. Meg m'a fait passé par ce trou rond et Rosalind( sa mère ) m'a reçu de l'autre côté dans ses bras.
C'est pourquoi je dois la vie non seulement à mes parents , mais aussi à Meg et la prêtresse.

Elle regarda Edmund, s'attendant à ce qu'il éclate de rire. Mais il n'en fit rien.

- Je vois
Dit-il simplement

- Vous ne vous moquez pas, messire.
Voilà qui me surprend.

- Votre père vous a t-il tenu rigueur d'avoir coûté la vie à son épouse ?
Il paraît que cela arrive assez souvent.

- Mon père m'a toujours tendrement aimée.
Je ressemble beaucoup à ma mère , en a juger par ses portraits, et je suppose qu'il avait un peu l'impression de la revoir en moi
Il ne m'a jamais adressé le moindre reproche.

- Dans ce cas, le fait que vous ne soyez pas marier à votre jeune âge ( Dix-huit ans ) ne vient pas de ce qu'il vous a négligée ?

Observa Edmund pensif
Kathleen s'enflamma

- Je n'ai que dix-huit ans, et encore de nombreuses années devant moi pour faire des enfants !
Si mon père ne m'a pas fiancée, c'est que je m'y opposais.

- Les hommes vous déplaisent donc tant?

- Nullement, mais je leur préfère ma liberté.

Edmund la dévisagea un moment en silence
- Je crois que vous exagerez
Dit-il doucement
- Un bon époux aurait compris votre besoin d'indépendance.

- Croyez-vous messire ?
Ce n'est pas ce que j'ai pu observer sur la plupart des couples mariés.
Les femmes sont tous le temps grosses ! Elles s'affaiblissent et se fanent avant même que leur corps refuse de concevoir.
Presque toujours elles meurent avant leur mari.
- Ce triste sort m'effrayait, et je crois que mon père l'a compris.
C'est pourquoi il ne m'a pas obligée à me marier.
Sans doute souhait-il m'épargner une mort trop précoce, comme celle de Rosalind, ma mère.

- Je pense surtout qu'il a aimée de façon excessive et déraisonnable. Je crains

- Comment cela
S'écria t-elle offusquée

- En voulant vous protéger, il vous à également empêchée de connaître l'amour.
- Bien des femmes sont prêtes a risquer leur vie pour donner un enfant à l'homme qu'elles aiment.
Et, Dieu merci toutes ne meurent pas !

Kathleen le considéra avec curiosité
- L'amour entre époux vous paraît donc si répondu ?

- Trop peu sans doute, mais il existe.
Vous parliez de vos parents, apparemment se sont beaucoup aimés.
Il en était de même pour les miens.
- Quand ma mère est morte en fièvre, il y'a quelques années, mon était désespéré.
Depuis sa santé s'est altérée et il est devenu un vieillard avant l'âge.

Cet aveu ému la jeune femme

- Sans doute se plaisait-ils, et on t-ils la chance d'obtenir la permission de se marier ?
Dit-elle

- Non, ils ne s'étaient jamais rencontrés avant leurs fiançailles.

- Pour ma part, dit Kathleen
Je n'ai jamais vu des époux s'aimer tendrement.
Vos parents ont eu de la chance, voilà tout.

- Leurs unions n'a pas été conclue par intérêt, leurs deux pères étaient amis, comme les nôtres.

Kathleen se détourna un instant, Edmund se demanda à quoi elle pensait. Puis il dit:

- Nous aurions pu connaître la même chance, si le destin s'était montré plus prévisible.

- Si j'avais été plus docile, voulez-vous dire ?

Au loin, Edmund aperçu son ami Roberts avec Lena Wilhem se promenant côte à côte l'un de l'autre. Une certaine complicité régnait entre eux.
Edmund n'avait jamais vu son ami aussi joyeux qu'à présent.
Roberts regardait la jeune femme avec affection, amour ? Il ne saurait le dire.


Photo de Lena Wilhem en média.

Une Ardente Attirance [ Terminé ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant