Magia

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- Adelaïde, derrière toi! je hurle.

Adelaïde virevolte sur elle-même pour esquiver quelque chose qui vole vers elle.

Je peux alors avoir une scène claire du combat qui se défile devant mes yeux.

Magia, une des partenaires de l'Empereur Ludvig, se bat contre plusieurs fées dans mon groupe. Khrystelle, Abygaëlle et Delilah sautent tout autour d'elle, l'étourdissant. Elles lui passent des cordes autour des bras et de la taille pour l'immobiliser. Bizarrement, Magia est de la même taille qu'une fée ordinaire.

Elle a la même apparence que la dernière fois que je l'ai vu, le mois dernier. Mêmes cheveux noir cendre, même peau bleue et deux petites cornes qui sortent sur les côtés de sa tête. Ses yeux rouges lancent des éclairs aux fées qui la retiennent, puis ses yeux croisent finalement les miens.

- Toi! rugit-elle. Tu nous as menti, toi et ta petite morveuse d'amie! Tu croyais vraiment nous berner en nous disant que tu t'appelles Émeline?

- Ça a bien fonctionné, non? Vous ne savez toujours pas qui je suis.

- Ma petite, nous sommes allés dans la tribu Provlyn et savons que tu n'es pas qui tu prétends être. Maître Ludvig a bien des hypothèses, et l'une d'entre elles est que tu t'appelles Olive Daigle.

Je la regarde calmement, déterminée à ne pas me laisser trahir. Elle a dit que ce n'était qu'une hypothèse, alors pourquoi devrais-je m'inquiéter?

- C'est une hypothèse bien farfelue, je réponds calmement. Mais je crains que vous n'ayez la mauvaise personne.

Les traits de notre ennemie se crispent et elle se débat de plus en plus vigoureusement en rugissant comme une démente. Je lui souris et m'approche d'elle.

- Dis donc, Magia. Tu sembles bien inoffensive lorsque tu es aussi petite que moi.

Je lève mes deux mains et les posent brusquement sur les côtés de sa tête. Elle hurle et se débat, mais tombe au sol comme une poupée de chiffon quelques instants plus tard.

Mes amies me regardent avec un drôle d'air.

- C'était quoi, ça? demanda Khrystelle.

- Seulement un petit sort d'évanouissement, répond Adelaïde à ma place. C'est un faible, elle sera évanouie seulement quelques minutes. Si elle avait utilisé un sort plus puissant, elle aurait été dans les pommes plusieurs jours.

Je hausse les épaules.

- Il faut l'apporter à l'infirmerie pour la surveiller.

Puis, un souvenir me saute à l'esprit.

- Kio!

Je me retourne rapidement et cours vers la petite clairière où j'ai blessé, sans le vouloir, ma professeure.

Mais, à ma grande surprise, Kio est debout et me regarde accourir, une expression d'abasourdissement dans les yeux.

- Olive, quel sort as-tu utilisé pour me guérir? Je... Je n'ai même plus mal aux côtes, là où j'avais ma blessure permanente.

Je fronce les sourcils.

Je m'approche d'elle et retire la bande de gaz violette. Je souris lorsque je vois que sa peau n'a laissé qu'une fine cicatrice blanche qui apparait comme une étoile sur sa peau brune.

- Je ne sais pas, mais au moins la blessure est guérie. Je suis tellement désolée de t'avoir frappée, Kio, je lui réponds.

- Ce n'est pas grave. Les actions sont pardonnées lorsque tu arranges les conséquences. Tu m'as blessée, oui, mais tu m'as guérie.

Olive DaigleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant