Olive Daigle

La pièce blanche

Je me réveille plus tard dans une immense pièce blanche, étendue dans un lit aux couvertures douces.

Je dois cligner plusieurs fois des yeux avant de pouvoir voir clairement.

Des cadres étaient accrochés sur les murs de la pièce, et d'autres lits étaient alignés à côté du mien.

Je bouge mon bras droit, mais arrête mon mouvement en plein milieux. Une vive douleur me fait serrer les dents. Je me souviens soudainement de tous les détails de mon duel contre Améline. Je ne ressens rien en particulier, puis je ne souviens de son regard vitreux. Elle n'était pas elle-même. Quelqu'un ou quelque chose la contrôlait.

- Ahh! Tu es réveillée, mon enfant! s'écrie une voix à ma gauche.

Je tourne la tête et aperçoit de trop près une tête avec des cheveux violets prune, un violet plus bruns que mes cheveux.

Je recule et essaie de m'éloigner, mais mes côtes me font terriblement mal.

- Je vais aller chercher la reine, avant qu'elle fasse une crise cardiaque! Elle demandais toujours des nouvelles de ta blessure, c'était fatiguant! Alors, pour t'expliquer un peu ton rétablissement, nous avons nettoyé et bandé ta coupure. Je dois dire qu'elle était bien profonde...

L'infirmière continue de papoter en essorant une serviette blanche.

Je l'ignore et essaie de me rendormir. Ma blessure m'élançait et je me demandais si c'était permanent, ou si je pourrais à nouveau voler, courir, marcher ou me battre comme avant.

Je crie après que je sente à nouveau une vive douleur. En baissant les yeux vers l'infirmière, je remarque qu'elle a relevé mes couvertures et mon chandail, et qu'elle a ôté le pansement par-dessus ma blessure.

J'écarquille mes yeux face à ma blessure béante, mais ne ressens pas le besoin de vomir contrairement à certaines personnes. En fait, ma blessure me fascine. La peau était parfaitement déchirée aux extrémités, et du sang séché avait formé des croûtes autour de la plaie.

- Ahh, ça s'est améliorer, sourit l'infirmière. Maintenant que tu es consciente, ta magie devrait opérer et guérir ta blessure.

Quelques instants après qu'elle aie prononcé ces mots, une enveloppe gazeuse violette couvre ma grosse coupure, et la douleur disparaît. Je soupire d'aise.

Les portes de l'infirmerie s'ouvrent brusquement et plusieurs fées en entrent, Eïwanne en tête et Adelaïde suivant de près. Ensuite, je reconnais Kio et toute mon équipe de combat, sauf Améline et Paéline. Il y avait aussi d'autres fées que je ne connaissait pas, probablement venues du village.

Il y avait beaucoup trop de fées. Ma tête tournait tellement que j'en avait mal au coeur.

Je fait alors semblant de m'évanouir pour que les fées partent, en j'entends avec satisfaction la voix stridente de l'infirmière crier après les visiteuses:

- Sortez! Qu'est-ce que vous ne comprenez pas? Vous ne pouvez pas entrer cinquante à la fois dans une infirmerie! Regardez-là, elle viens à peine de se réveiller! Ce n'est pas pour rien qu'on interdit trop de visites ici! Allez, ouste!

- J'ai le droit de rester, Lorie, intervient Eïwanne. Je suis reine, et cette fille est sous ma...

- Ici, ma chère reine, c'est moi la souveraine. Et je dis tout le monde dehors!

Il y eût plusieurs grognements de frustration, mais au bout de quelques minutes, le silence était revenu dans la salle. J'ouvre les yeux, et me retrouve devant une fée aux yeux et aux cheveux lilas.