La mystérieuse note

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Après environs dix minutes de vol, Eïwanne et moi arrivons dans la grande cour luxueuse de ma tante Jasmine.

Des nuages ont couverts le ciel bleu, donc il faisait plus noir que d'habitude.

Je me perche sur une petite branche, près de la lisière de la cour.

-Et voilà. Je vais te transformer en humaine, et tu devras de rhabiller petit à petit lorsque tu grandis. J'ai laissé ton linge d'humaine dans ce petit bac de plastique, à pied de l'arbre.

Je regarde vers le sol et aperçoit le bac en question. C'était un bac de plastique gris simple, sans couvercle.

-D'accord. Je suis prête.

-Attends, m'appelle Eïwanne alors que je m'apprêtais à descendre au sol. Prends cette petite cloche.

Elle me tends une cloche argentée, et je la prends à deux mains. Elle était assez grande, mais je sais qu'elle sera minuscule lorsque je serais sous forme d'humaine.

-Si tu as besoin de m'appeler, sonne cette cloche. Sinon, tu devrais être capable de te changer seule en fée, maintenant que tu as déjà été une fée. Mais assure-toi de demander à ta tante avant de venir dans mon royaume. Je ne veux pas me faire chicaner par ta tante si tu viens sans permission.

Elle me fait un clin d'oeil et je souris.

-D'accord.

Je descends de l'arbre, Eïwanne derrière moi, et me pose sur mes vêtements dans le bac de plastique. Je me cache dans mes vêtements pour enlever ma petite robe, puis j'entends la voix d'Eïwanne à l'extérieur.

-Es-tu prête?

Je respire un bon coup pour me calmer, puis je crie ma réponse.

Je l'entends ensuite marmonner des incantations. Je me sens grandir petit à petit, et m'empresse de m'habiller en même temps que je grandis.

Finalement, à la fin de ma transformation, je me tiens debout dans le bac de plastique, la petite cloche fermement serrée dans ma main et ma petite robe violette dans l'autre.

Je lève ma tête vers le ciel, mais Eïwanne a déjà disparut.

Je soupire de tristesse. Nous avions même pas fait nos vrais adieux. Puis, une pensée me traverse l'esprit. Peut-être que c'est parce qu'elle ne pensait pas que ça serait la dernière fois, mais bien la première fois qu'on se voyait.

Un petit sourire s'étire sur la bouche.

Puis, je me penche et ramasse le bac de plastique. Je m'avance vers la maison et ouvre la porte d'entrée.

-Jasmine? je crie.

La maison est étrangement immobile et silencieuse. Normalement, Jasmine serait venue vers moi pour me donner un câlin, et mes parents m'auraient demandés comment aurait été mon escapade - ou peut-importe ce que Jasmine leur a donné comme exemple - , non?

-Jasmine? Maman? Papa?

«Peut-être sont-ils aux toilettes? Ou partis dans la forêt?» je me demande.

Je ne m'inquiète pas trop pour le moment, et décide d'aller dans ma chambre. Puis, je pense à quelque chose. L'armoire. Je pose ma petite cloche d'argent dans la même paume que celle qui tenait la petite robe. Je me dirige vers ma grande maison de poupées et cherche dans les chambres de mes poupées l'armoire de bois aux poignées de rose. Je la trouve finalement, et ouvre les petites portes. Miraculeusement, elles s'ouvrent à nouveau comme quand j'essayais de me cacher de Gloria. Je pose délicatement la petite cloche d'argent et ma petite robe à côté de la cloche d'or. Elle m'intrigue toujours, mais je sens que je vais avoir des réponses à mes questions dans pas longtemps, alors je patiente encore un peu. La clé n'est pas ma priorité pour le moment.

Puis, je décide d'aller prendre une douche pour me remonter un peu le moral. Je me sens déprimée pour le moment, et je fait que Jasmine ou mes parents ne soient pas à la maison n'aide pas mon état. Je commence à m'inquiéter.

Je sors de la salle de bains, et la maison est toujours aussi silencieuse.

Je commence à lire et je me perds dans l'histoire. Je ne vois pas le temps passer.

Je remarque soudainement qu'il est rendu plus tard que huit heures du soir, alors je descend me faire une sandwich ordinaire, puisque Jasmine n'a rien laissé à manger pour souper.

Je vais me coucher par la suite.

Le lendemain matin, je me réveille brusquement suite à un cauchemar. J'avais rêvé que Ludvig était venu pour prendre ma tante et mes parents, puis qu'il me disait que je devais me rendre et lui donner... ma mémoire devient floue et j'abandonne. Si je continuais à penser ainsi, j'allais avoir un mal de tête.

Je descend les escaliers pour aller me faire un déjeuner dans la cuisine silencieuse. Je commence sérieusement à me demander où ma famille est passée. En me dirigeant vers la cuisine, j'aperçois une petite note sur la table dans le salon. En m'y approchant, je ramasse la lettre dans mes mains et commence à lire les grosses lettres noires grossièrement écrites:

                                                                                  Olive Daigle,

                                                               Je détiens ta tante et tes parents.

                                    Rejoins-moi dans la grotte derrière les rivières grondantes d'ici

                          la fin de l'été, pour que je puisse récupérer quelque chose qui est mien.

               Ne perds pas ton temps avec tes petits copains, sinon je vais disparaître avec ta famille, 

                                                      tout mes prisonniers ainsi que Jonas.

                                                                    C'est ta seule chance.

                                                                                      -L.

Olive DaigleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant