Antoine Griezmann
30/08/16Je suis violemment éjecté de la chambre dans laquelle je suis retenu depuis un certain temps par une dizaine de bras et je m'écroule au sol. Des rires féminins fusent dans mon dos et les larmes que je retiens depuis prêt d'une heure désormais se mettent à couler sur mes joues. J'entends la porte se refermer juste derrière moi et les voix s'affaiblissent au fur et à mesure que le danger s'éloigne. Je reste là, allongé sur le sol, les vêtements en lambeaux, des traces de griffures et de morsures visibles partout où le tissue manque pour recouvrir mon corps. Et dire que j'avais eus envie d'aller à cette soirée en boîte pour me remonter le morale...
Je venais de perdre le titre de meilleur joueur européen de la saison face à Cristiano Ronaldo, cela fait trois fois désormais qu'il me bat cette année. J'étais rentré en avion avec beaucoup moins d'enthousiasme qu'à l'aller et en voyant mon air désespéré, Paul avait proposé qu'on aille à une soirée oublier tout ça avec l'Équipe de France. C'est vraiment la pire journée de ma vie. Je me redresse avec efforts, mon corps encore irradié par la douleur et la gêne de toutes ses mains le parcourant fut prit d'un frisson. Je ne cherche même pas à ravaler mes sanglots ou même mes larmes, je les laissent couler en espérant qu'elles chasseront l'enfer que je viens de vivre. Je titube vers la salle principale, là où j'avais laissé tous mes camarades sur le terrain et surtout mes amis. Ils ont dû s'inquiéter mais on m'a prit mon téléphone, ma montre, ma ceinture et même mes chaussures ! Je marche sur le sol froid en évitant le plus de monde possible, la tête baissée pour ne pas qu'on me reconnaisse. Mon regard embué par les larmes cherche désespérément un visage familier.
Je les discerne enfin en train de rire et de boire à la table la plus éloignée, celle que l'on a choisit pour rester assez discret. Je vois Hugo jeter de temps en temps des regards aux alentours. Est-il entrain de me chercher ? Et bien il va bientôt me trouver. Son regard fini par se poser sur moi et les expressions qui défilent sur son visage en décomposition font redoubler mes larmes. J'entends un bruit de verre se casser, certainement celui qu'il tenait dans la main quelques secondes plus tôt. Je baisse la tête, ne pouvant pas supporter son regard.
- Hugo : "Antoine mais qu'est-ce qu'il t'es arrivé ?!" S'écrit le capitaine qui est déjà sur moi, me prenant dans ses bras pour me consoler et me cacher du regard des inconnus.
- Antoine : "Je...j'allais...elles...j'ai..." Je sanglote encore plus fort, incapable d'aligner deux mots.
Je sens les mains de Hugo passer dans mes cheveux et sa voix qui me chuchote de me calmer. Les autres se sont approchés et me regarde avec mille expressions différentes : la colère, la pitié, l'incompréhension, la peur, la compassion et le regret. J'ai envie de leur expliquer mais je ne peux pas, je n'y arrive pas, pas maintenant. Je vois Paul murmurer quelque chose à l'oreille de Hugo et ce dernier hoche la tête en simple réponse, m'entrainant vers la sortie. Il appelle un taxi et on se glisse sur les sièges arrièrent avec Paul qui refuse de me laisser seul, même s'il y a Hugo. Le taxi démarre en direction de l'hôtel où nous logeons en ce moment. Je commence à me calmer jusqu'à ce que plus aucune larmes ne coulent, seul mes sanglots et mes yeux rouges trahissent l'état dans lequel j'ai quitté la boîte. J'entends la voix de Paul à ma droite qui m'interroge avec une douceur et un sérieux inhabituel chez lui.
- Paul : "Antoine, dit nous ce qu'il s'est passé."
Je pousse un soupire et observe par la fenêtre le paysage nocturne défilant devant mes yeux. Serais-je capable de décrire ce qu'il vient de se passer sans flancher ? Serais-je même capable d'aligner une seule phrase ? Je sens la main de Hugo se poser sur mon épaule et exercer une petite pression, m'incitant à me confier à eux sans crainte. Je me racle la gorge et commence à partir du moment où je les ai quitté, ma voix tressautant de temps en temps à cause des sanglots.
- Antoine : "Tout a commencé lorsque je vous ai laissé pour aller prendre l'air à l'extérieur..."
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Bad Players
FanfictionC'est toujours magique pour un footballeur de signer des autographes à ses fans, prendre des photos avec eux ou de les entendre crier son nom lors de son entrée dans le stade. Seulement il ne faut pas que cette admiration parte trop loin, car il arr...