CHAPITRE 2 : "Alors ? T'as fais de jolis dessins j'espère !"

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Hugo Lloris
01/09/16


Je suis tiré de mon sommeil par la musique de mon téléphone faisant office de réveil.

Va-y DJ fait péter le son !
10h du matin on est déjà à fond !
Je sens que ce matin va être une pure soirée !
Oh ohoh hého oh ohoh hého !

Ouais bah moi à 10h du matin je suis pas à fond ! J'éteins le réveil et sors de mon lit à contre-cœur, autant parce que j'ai encore besoin de sommeil que parce qu'on est le 1er septembre. Rien à voir avec la rentrée des classes, il y a bien longtemps que je n'y vais plus mais parce que je suis le premier à recevoir un gage pour en faire voir de toute les couleurs à nos fans. Vous trouvez ça méchant et qu'il est inutile de punir tout le monde parce que quelques un ont fait une bêtise ? Déjà c'était une très grosse bêtise et ensuite quand ces personnes apprendront ce qu'on fait, ils ne chercheront plus la merde ! Je prends les vêtements de sport préparé la veille sur ma chaise et file prendre une douche froide. J'adore les douches froides, elle me réveille à 100% le matin pour un résultat fraicheur totale.

Je sors une dizaine de minutes plus tard et descend prendre mon petit-déjeuner. Une fois en bas je découvre Olivier et Antoine en plein baby-foot, Patrice et Paul regardent les actualités à la télé pendant que Benoît et André-Pierre déjeunent en discutant. Je les tchek tous pour leur dire bonjour puis je vais prendre mon jus de raisin et mes deux croissants habituels. Je m'assois en face de Benoît et ce dernier me sourit.

- Benoît : "Alors t'es prêt ?"

- Hugo : "Bah je sais pas trop là, je me demande encore lequel va en baver le plus : le joueur qui a le gage ou les supporters."

- Benoît : "T'inquiète on te mettra pas dans une situation gênante, on sait que tu aimes être discret, dit-il en coulant un regard qui se voulait discret à André-Pierre. Raté, et c'est pas rassurant.

Je plisse les yeux en espérant avoir des explications mais Didier descend et nous dit qu'on doit être sur le terrain dans 15 minutes. Je bois mon jus de raisin d'une traite et par chercher rapidement mes gants, une serviette et ma bouteille d'eau en ruminant.


L'entrainement c'est bien passé et je dois dire que je suis loin d'être rassuré. J'avais passé l'entrainement à imaginer toutes sortes de scénarios pour mon gage du genre "Hé Hugo, envoie la balle super fort sur le public et tu fais genre t'as pas fait exprès" ou encore "Quand t'ira boire tu fais genre tu t'étouffes et tu leur craches l'eau dessus". Oui c'est débile mais comme l'entrainement est public, c'est normal que je m'attende au pire ! Que pouvaient-ils trouver de gênant à me faire faire ? Je sens l'appréhension me serrer l'estomac. Il faut que je me détende, ce n'est qu'une seule journée après tout. J'inspire et expire à plusieurs reprises afin de faire disparaitre la boule de stress qui se forme dans mon estomac. C'est encore pire que les résultats du bac ! Je récupère mes affaires et me dirige avec les autres signer des autographes. Ça au moins ça me détendra. Après en avoir signé quelques uns, je sens une main se poser sur mon épaule. Je sursaute en me retenant à grande peine de crier et tourne la tête pour découvrir Antoine, le sourire aux lèvres.

- Antoine : "Hugo..." minaude-t-il d'une voix malicieuse particulièrement flippante à mon goût.

- Hugo : "Non Antoine, t'oserais pas..."

- Antoine : "Si... ton premier gage ça va être de faire des petits dessins à la place de ta signature sur les autographes," dit-il indiquant les papiers d'un geste de main désinvolte.

J'ouvre la bouche pour protester mais seul un soupire m'échappe. Ce n'est pas si terrible que ça en y réfléchissant bien et puis il n'y a aucune raison valable pour que je refuse en temps qu'arbitre. Le sourire d'Antoine s'agrandit à l'entente de mon soupir et il me donne une petite tape sur l'épaule avant de rejoindre les autres qui arborent des sourires moqueurs. Je me tourne vers les supporters restants et prend le premier papier. La première chose qui me vient à l'esprit est une fleur alors je dessine une fleur. Pas quelque chose de magnifique loin de là , plutôt un dessin de primaire avec le rond au centre et les demi-cercles sur les côtés. Je passe au suivant et dessine un soleil, le suivant la lune, l'autre un nuage, puis un arbre. J'entends les rires de mes camarades dans mon dos, certainement en train d'observer les réactions devant mes dessins de gamin. Je me sens rougir de honte au point que je finis par délaisser les autographes et m'occuper le plus possible des personnes voulant prendre des photos. Mais qu'est ce que j'ai fais pour mériter ça ? Il va voir Antoine, je m'occuperai personnellement de son cas ! Je dessine rapidement une voiture sur le papier que j'ai dans les mains et fait comme si je n'avais pas entendu le "euh..." de la personne à qui je l'ai rendu. Je ne suis pas prêt de signer des autographes de si tôt... Je rejoins enfin les autres après ce qui me semble être des heures de ridiculisation.

- Olivier : "Alors ? T'as fais de jolis dessins j'espère !"

- Dimitri : "Tu parles, à un moment j'en ai vu un j'ai cru c'était le gamin qui l'avait dessiné avant lui !"

Je rigole avec les autres en entendant la remarque de Dimitri. Maintenant que mon gage est passé j'ai l'impression de respirer à nouveau. Je me tourne vers lui et lui lance d'une voix mielleuse, le regard pénétrant.

- Hugo : "Tu veux que j'te dessine un petit truc Didi ?"

- Dimitri : "Aller !"

Il me tend sa main et Olivier me prête un stylo. Je m'arrête pour me concentrer et intime au jeune homme de fermer les yeux afin d'admirer le résultat en entier une fois fini. Je fais mon petit gribouillage et Paul, penché au dessus de mon épaule explose de rire, attirant l'attention du réunionnais qui ouvre les yeux. J'entends son cri choqué particulièrement efféminé et commence à courir après avoir esquivé une tentative de Dimitri pour s'emparer de mon stylo.

- Dimitri : "Vient là moi aussi je vais te dessiner une bite mais sur la gueule !"

- Antoine : "Ah bah c'est du propre Hugo !"

- Olivier : "Ah ouais vraiment là, t'es censé être notre exemple à tous !"

Je n'ai pas le temps d'entendre la suite que je dépasse déjà la porte de Clairefontaine en direction de ma chambre, poursuivis par un Dimitri aussi mort de rire que moi.

Bad PlayersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant