Chapitre 2

289 34 178
                                    

Pour un mois de juin, il faisait vraiment beau, et, heureusement, ce n'était pas un temps pluvieux, comme la météo l'avait prédit. L'été n'avait pas encore pointé le bout de son nez, mais il faisait assez chaud pour que l'on s'habille de manière estivale. Aussi, j'avais décidé de mettre un short noir, un tee-shirt classique vert et une casquette.

Quand je sortis de chez moi, je réajustai ma sacoche où je rangeais mes clés, mon portable, mon porte-monnaie ainsi que deux ou trois objets plus ou moins utiles. Je descendis les quelques marches du perron avant de me mettre en route. Le café n'étant pas très loin de chez moi, je décidais de profiter du beau temps pour marcher un peu, le casque bien vissé sur la tête.

Après tout, j'avais un peu de temps devant moi. Ne pouvais-je pas me permettre de traîner un peu avant de rejoindre notre point de rendez-vous ... ? En plus, je connaissais bien Lucas. Il avait... comment dire ? Oui, il a un petit soucis avec sa montre. Il est très souvent en retard, alors je peux bien le faire attendre, non ? Et non, je ne suis pas un mauvais ami, je lui rends juste la pareille !

Il ne fallait que très peu de temps pour y aller. C'est pour ça que j'aimais ralentir un peu, observer ce qui m'entourait, le tout en écoutant les paroles de Dernière danse de Kyo. J'aimais beaucoup ce groupe, et cette chanson était une de mes préférées, sinon ma préférée. Je me souviens encore de la première fois que j'ai écouté cette musique, comme si c'était hier.

¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤¤

J'étais au lycée, en première, précisément. On était au mois de février, il faisait froid et il pleuvait. Je sortais de mon cours de maths, et j'avais une heure libre. Comme toujours, et encore plus parce qu'il pleuvait, je me rendis à la bibliothèque. Ma passion des livres date de plusieurs années. Je passais le plus clair de mon temps à lire, principalement des bandes dessinées. Du coup, je voulais aller lire, calmement, avant d'aller en cours d'histoire. Seulement, ça ne se passa pas comme prévu.

Quand j'arrivai, je trouvai les portes closes et une annonce déclarant que les lieux étaient fermés aujourd'hui. Et, bien évidemment, je n'avais pas lu cette annonce plus tôt. Soupirant, je me dirigeais vers une salle d'étude pour être tranquille, et surtout, pour ne pas subir la pluie qui devenait de plus en plus forte.

Je descendis les escaliers, en quête de cette fameuse salle. Un coup d'oeil à ma montre me dit que cela faisait huit minutes que le cours s'était terminé. Presque un sixième de mon temps libre venait de s'écouler. Dégoûté, et énervé, je finis par trouver cette maudite pièce.

Et croyez-moi, elle n'était pas maudite uniquement parce qu'elle m'avait agacé.

Alors que j'allais entrer, j'entendis quelques sanglots émaner du fond de la pièce. Jetant un regard hasardeux, je vis un de mes camarades, effondré sur sa table. La tête appuyée contre son cartable, il soupirait. Il avait des écouteurs dans les oreilles, et semblait totalement perdu. Il avait l'air d'un animal blessé, d'un fantôme. Du peu que je me souvienne, il avait le teint pâle. Il était brun, et semblait plus jeune que les autres. C'est du moins ce qu'il me sembla quand il releva la tête en me regardant.

– Salut... Désolé, fis-je, un peu gêné par l'état pitoyable du gars, mais aussi parce que je savais que je m'étais trompé de salle. Ça n'a pas l'air d'aller. Je vais peut-être te laisser...
– Non, c'est bon, dit-il en reniflant. Reste, ça ne me dérange pas.
– D'accord.

Il gémit, quand je m'assis, à deux tables de lui. C'était un long soupir, comme une plainte étouffée.

– De toute façon, plus rien ne peut me déranger plus que ça... Marmonna-t-il.

Virtuellement vrai [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant