Chapitre 1

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Quand on a presque vingt ans, on peut faire à peu près tout et n'importe quoi. Certains profitent de leur vie, certains ont une vie de famille, une femme et peut-être même des enfants. D'autres voyagent et préfèrent partir à la découverte du monde et de toutes les cultures. Quelques uns enchaînent beaucoup d'emplois. Personnellement, et comme une majorité de jeunes gens de mon âge, j'ai choisi de faire des études, d'aller à l'université pour approfondir mes connaissances et trouver un travail qui me correspondait.

Pourtant, j'ai choisi d'aller étudier les lettres modernes. Je sais, ce n'est pas un choix que l'on peut dire « ordinaire » étant donné que peu de gens le font vraiment. Quelques élèves se retrouvent là par pur hasard, parce qu'ils ne savent pas ce qu'ils vont faire plus tard, parce qu'ils n'avaient pas vraiment le choix et qu'arrêter les études ne semblait pas être une option envisageable.

Je me souviens encore de la première fois où j'ai dit à un de mes anciens camarades de classe, avec lequel je devais à la base partir dans le même cursus, que j'allais en lettres. Il m'a lancé un truc du genre : « Ah, cool, espèce de traître ! » en me lançant une grimace dont il avait le secret. Mais je sais plus ou moins lire dans le regard des gens. Je vois leur sincérité. Après tout, ne dit-on pas que les yeux sont le miroir de l'âme ? J'ai senti dans son regard la déception, comme si je l'avais trahi. Je ne lui ai rien dit, bien sûr, mais ça m'a fait beaucoup de mal. J'y repense encore souvent et j'ai encore un pincement au cœur. Et malgré le fait que ça fasse bientôt trois ans.

Je suis plutôt doué en mathématiques, et même dans toutes les matières scientifiques. Alors pourquoi ai-je choisi les lettres ? Pour plein de raisons. J'aime la littérature plus que tout au monde, j'aime la culture médiatique et c'est le cursus qui me permet d'approcher le plus de cette passion. À vrai dire, depuis que je suis tout petit, j'ai toujours lu. Les livres sont des outils sacrés pour moi. Je les ai apprivoisés, je les ai manipulés, je les ai compris. Je tente de percer leurs secrets... Voilà pourquoi j'aime tant la littérature.

Et même quand je suis en vacances, ce qui était le cas puisque c'étaient les vacances de fin d'année scolaire, j'aimais passer du temps à lire. C'était comme si je me coupais du monde, un instant, où je me mettais dans la peau d'autres personnages... Je vivais des aventures que je ne vivrais probablement jamais.

Quand on lit un livre, on voit l'univers d'une autre manière. On rit avec les personnages, on les comprend, on les soutient, on est joyeux quand leur situation est bonne mais on souffre également quand ils souffrent. On se met dans la peau d'un personnage, jusqu'à devenir comme lui. On retient les leçons qu'ils apprennent. Certains de ces personnages d'encre sont même des amis.

N'avez-vous pas imaginé qu'un personnage ou un autre serait votre ennemi, votre frère, ou même votre idéal amoureux ? N'avez-vous pas admiré sa force face à ses problèmes ? On dévore les livres et on s'imprègne de leur aura, jusqu'à en devenir complètement dépendant. On vit les péripéties des héros que l'on admire ou que l'on déteste au point de s'y investir corps et âme. Puis, quand on finit un livre, on repense à tout ce que l'on a vécu.

Quand je ferme un livre, j'ai l'impression de refermer une histoire, une partie de l'univers. D'abord, je me sens triste. Triste d'abandonner tout ce que j'avais imaginé durant des heures, peut-être même des jours. Puis je suis nostalgique, en repensant à tous ces bons moments que j'ai passé, parce que la magie du livre m'avait permis de m'éloigner de mes propres problèmes. Juste en parcourant mes yeux sur des mots. Après, je suis heureux, fier de me dire que j'ai fini de lire cette histoire, de l'avoir dévorée, d'avoir encore lu un autre récit. Puis vient la prochaine fois.

Et on recommence.

C'est d'ailleurs pour ça que j'appréciais tant les moments que je m'accordais, à lire toute sorte d'œuvres. Bien sûr, avec mes études, mon regard critique se confrontait la plupart du temps aux classiques, mais j'aimais aussi lire d'autres genres : la fantasy entre autre. C'était la catégorie de livres que je lisais le plus. Et c'était aussi ce qui me permettait de me changer les idées quand j'avais trop de travail. Y a-t-il quelque chose de mieux que de se prélasser sur sa terrasse, en lisant un bon roman ? Non. C'était un moment que je privilégiais, surtout quand il faisait vraiment un beau temps, comme aujourd'hui. Par ailleurs, je détestais être dérangé...

Virtuellement vrai [EN PAUSE]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant