Chapitre 19

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Bien malgré moi, un sourire fendit mon visage. Des réponses ! Nous aurons enfin avoir des réponses aux milliers de questions qui s'étaient imposées à nous durant la quête. J'étais vraiment content, parce que, depuis mon réveil, j'étais tourmenté par mes questionnements. Et je n'étais pas le seul ; le visage du blond se para du même sourire, trop heureux d'aller voir celui que l'arrivant avait nommé « Le Boss ».

Je le connaissais maintenant assez bien – eh oui, sinon il ne serait pas mon meilleur ami ! – pour savoir que, ce qui l'intéressait, c'était de voir « le Boss », juste pour son statut. J'étais presque sûr qu'au vu de ce qu'on avait vécu, il s'imaginait qu'on verrait un genre de super héros, tout en muscles, tout droit sorti de livres ou de dessins animés. Je savais aussi qu'il aimerait rencontrer cet homme en l'imaginant doté d'une surpuissance, d'un arsenal d'armes toutes plus impressionnantes les unes que les autres, ou à la tête d'une armée de dix milles hommes. Il avait de l'imagination, quand même !

Quant à moi, qu'imaginais-je ? Eh bien... C'est vrai que je pensais rencontrer un homme robuste, à la hauteur d'un général, un vétéran, qui se serait retiré pour vivre à la tête d'une organisation secrète. Je l'imaginais un peu bourru, avec une grosse barbe, qu'il tâtonnerait toutes les deux minutes, pendant qu'il réfléchissait avant de nous répondre, d'une voix ferme. Voilà comment j'imaginais cet homme que notre guide nous avait présenté.

Cela faisait maintenant deux minutes que nous marchions dans le jardin, sur l'allée de pavés pour nous rendre dans le bureau. Le soleil se tenait fièrement au-dessus de tout et il faisait assez chaud. Je me demandais bien comment il faisait avec sa tenue pour supporter la chaleur... Quelle idée ! Je trouvais ça un peu étrange...

Au début, aucun de nous trois ne semblait vouloir parler, de peur de casser un silence profond. J'étais, à vrai dire, assez distrait, préférant de loin l'observation des lieux et leur mémorisation. L'idée qu'ils soient nos ennemis n'était pas encore sortie de ma tête, d'autant plus que le garçon qui nous accompagnait paraissait savoir beaucoup de choses. Alors, je préférais de loin être prudent et tenter un repérage des lieux, surtout si nous devions nous enfuir.

Il aurait été dommage de se retrouver coincé pour une simple erreur de parcours. Et je profitai de ce moment de quiétude pour me concentrer... Mais c'était sans compter sur la curiosité presque maladive de mon compagnon, qui s'amusait à poser plein de questions sur tout ce qui nous entourait, comme un enfant qui questionne ses parents :

– Il est comment, le Boss ?
– Tu verras bien, répondit notre guide. C'est un homme très secret. Tout ce que je peux vous dire dessus, c'est de bien vous comporter avec lui.
– Ah. Et tu le connais depuis combien de temps ?
– Un petit moment déjà.
– En tout cas, tu tires vachement bien. C'est lui qui t'a entraîné ?
– Oui. C'est un très bon professeur.

Tout en répondant aux questions de Lucas, il passa doucement sa main sur son arc, et je devinai un sourire se former sur son visage. À y regarder de plus près, son arme dégageait vraiment quelque chose d'extraordinaire :

– Et ton arme... elle est... d'origine magique... ? le questionnai-je, une pointe d'appréhension dans la voix.
– Oui. Mon arme est magique. Et tu n'as pas besoin d'hésiter, Thomas. Je sais que ça peut paraître déroutant, mais chez nous, la magie est aussi normale qu'un ciel bleu.
– Je vois. Parce que je me disais qu'un tir aussi précis et puissant, tel que celui que tu as tiré tout à l'heure, c'était anormal.
– Et tu as raison. Mais je reste quand même un excellent archer, même sans magie.
– Et ta magie, c'est quoi ? lança Lucas.
– Tu la verras en temps voulu.

Il sembla alors se désintéresser totalement des questions de Lucas et de ma présence. Il avança sans même reposer les yeux sur nous, se concentrant uniquement sur le chemin qu'il empruntait. La discussion était close, et il nous le fit bien sentir. Il ne voulait pas trop en dire sur lui, et ça se voyait, tant dans sa façon de marcher que dans sa façon de parler.

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