Stupidité.
Je suis stupide. Stupide, stupide, stupide. Je pense que toute personne vivante ici présente sera d'accord pour dire que cette idée ne fera pas partie du prochain livre des records, ou alors dans la catégorie: « Ânerie sans préméditation ».
Il faisait sombre. Trop sombre. Un noir opaquement sombre. L'air semblait être solide, et nos poumons se transformaient en trou noir. Je les conduisais dans les ténèbres. Pour ma défense, je n'avais pas prévu qu'il fasse si sombre. Sombrement sombre, aussi obscur que notre avenir. J'avoue, j'ai un peu peur du noir. Un peu. A la folie. ça me rendait dingue.
Le silence aussi, il m'inquiète. Un peu. Comment diable donc le silence pouvait se présenter si menaçant, anxiogène, et brutal ! A devenir dingue. Je n'avais jamais vu cet endroit aussi calme. Non, ce n'est pas le mot. Je ne sais pas. Mort ?
Avant, il y avait toujours des tas de gosses par ici, et des parents épuisés de tirer pour la millième fois sur ces satanés cibles mouvantes pour que le bambin ait la peluche grotesquement gigantesque qui prendra beaucoup trop de place dans sa chambre, et la poussière. Il y avait toujours ces couples d'amoureux qui se baladaient en se tenant par la main entre les stands, les mains toutes poisseuses après avoir partager une barbe à papa. Il y avait toujours des grands-parents entrain de faire coucou à un mioche sur un cheval qui tourne dans un carrousel qui perd des boulons, tant qu'il est vieux, comme la musique entêtante à s'arracher les oreilles par les yeux, et le bonimenteur qui te vante les effets magiques d'un pompon-second-tour-gratuit plein de microbes et de bactéries. Il y avait toujours un type un peu crasseux qui mâchait véhémentement un chewing-gum épuisé, et criant que tout le monde pouvait gagner à son jeu de péquenaud avec des cerceaux attrape-nigauds. Il y avait toujours des cris qui provenaient d'ici; des cris de joie près de la pèche aux canards, des cris d'émerveillement sur la grande roue, des cris de surprise aux bonds des montagnes russes, et des cris de frayeur à la maison d'horreur, où les plus polissons venaient faire des cochonneries derrière le tombeau égyptien dont la momie avait mis les toiles d'araignées et les voiles, c'était un bon endroit pour se cacher, en hauteur, isolé, fermé, notre destination.
Véro sursauta à la tombée d'un squelette en plastique, un qui n'a pas été prévenu du désarroi du dehors, le pauvre pensant qu'il est effrayant alors qu'il est au chômage depuis que les rues sont des maisons d'horreurs en os et en chair de poule, personne ne viendra plus le ranger pour un prochain tour, il n'y aura probablement plus de tournée pour lui, pour personne. Véro sursautais toujours, mais pour une fois je ne pouvais pas lui reprocher d'avoir peur de tout. Surtout dans un lieux comme celui-çi, délabré et abandonné, sauf par ses amies tisseuses de toiles, et les autres compagnons grisâtres.
Avant cet endroit était si vivant. Maintenant, il est plus terne qu'un cimetière. Un cimetière dont les morts ont prit leurs jambes à leur cou, probablement pour aller en mordre d'autre, des cous, heureusement pour nous.
Les néons éteints, la musique en obsolescence, les manèges au repos, et les rêves en panne.
La crainte, la crainte d'entendre de nouveau les sons gutturaux d'un bouffeur-d'organe. La crainte d'être pris au piège. La crainte d'avoir conduit mes amis à la mort. Je frissonnai.
« Aïe!
_Tais-toi, m'extorqua Nox. »
Je m'arrêtai brutalement, certes, mais on était arrivée à bon port sans embûche, ou presque. Ici, on pourrait dormir, reprendre des forces, et affronter de nouveaux ceux qui grondent dehors, surtout des estomacs, comme les nôtres, qui criaient famine. Mais pas de la même chair.
Ne vous inquiétez pas, ai-je dit.
Je vais trouver à manger, ai-je dit.
Attendez moi là, je reviens vite, ai-je dit.
Reposez vous un peu, ai-je dit.
Nous sommes en sécurité ici, ai-je dit.
Puis, je suis sortie, pas rassurée, en espérant qu'un de mes mensonges soit vrai.
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Une Cinglée parmi les Zombies
FantasyAu début, j'étais la seule cinglée de mon lycée, le genre de fille qui rit pour un rien et ne se prend pas au sérieux. Maintenant, le monde entier est devenu dingue. Les morts sont revenus à la vie pour tuer les vivants qui reviendront à la vie pour...