Parfois, j'aimerais tant être une grenouille. Une grenouille pour pouvoir bondir haut, loin mais surtout pour avoir des réflexes.
Parfois, des jours comme aujourd'hui.
Mon escapade avait pourtant si bien commencé. J'avais trouvé un stand avec des trucs pas trop pourris à bouffer, pas trop moisis, des confitures surtout, du pain dur comme du béton, quelques sodas et des sucettes (les légumes et fruits faisant parti du trop pourri). Mais c'était toujours mieux que rien. Je trouvais aussi quelques lampes torches, ce qui me fit sourire jusqu'aux oreilles. Le sourire retomba comme un cheveux sur la soupe, ou un soufflé sur une fenêtre, lorsque je me rendis compte qu'il n'y avait plus de pille. La poisse 2.0.
Je me dirigeais donc vers notre abris d'horreur avec mon panier chargé de nourriture, me donnant l'impression d'être le petit chaperon, mise à part le fait que je n'avais pas de chaperon, je n'étais pas blonde, je ne traversais pas la forêt pour rendre visite à ma grand-mère, et je ne devais pas faire attention au loup, mais plutôt au dentier des grand-mères bouffeuses d'organes à croquer.
Avez vous déjà eu l'impression d'être observé ? Je me mis à marcher plus vite, en jetant des coups d'œil furtifs derrière mon épaule. Bien sûr je ne voyais rien, ce qui me rendait encore plus nerveusement parano. Mes jambes accélérèrent mais une des deux ne tenu pas le rythme.
Lorsque je me relevai de ma chute, quelque chose manquait. Le silence me manquait. Je n'entendais plus que la glotte et les gencives s'entrechoquant de mon inconnu avec un creux, au sens littéral du terme, un creux dans le bras, comme une morsure en pire. Il avait surgit de nul part, sans doute bloqué dans un des stands que je venais de visiter. Je l'avais libéré. Il était affamé, et moi essoufflée.
Je courus plus vite. Tout se passa vite. Il se jeta sur moi, je parviens à l'esquiver. Il ne prit même pas le temps de se remettre de ses émotions, (j'aurais apprécié une trêve pourtant, je lui aurais même tendu mon pouce si j'étais sûre qu'il ne finirait pas en amuse-bouche), qu'il fit un nouvel assaut, je le repoussais de toute mes forces. Mes méninges aussi elles se forçaient pour trouver une solution. Je ne pouvais pas crier. Et s'il y en avait d'autre ? J'aurais l'aire maline ! Quoique, je ne pense pas que cet adjectif soit approprié dans ma situation quoiqu'il en soit.
Et là, drame, je me retrouvais le nez par terre. Je me voyais morte. Dévorée jusque ma substantifique moelle, et revenir pour bouffer celle d'un autre.
Et pourtant, Dieu, Bouddha, Rha, Zeus, Sangoku ou je ne sais quel autre crétin jouant au sentinelle dans le ciel, me fit un signe. Je remerciais les forains et leurs hot-dogs, en me servant de leur machine pour embrocher mon ami le zombie dessus. Le bruit me donna envie de vomir, ce que je fis. Plus d'une fois.
Je ramassai mon panier, et ne m'attardai pas dans les parages. A vrai dire je courus encore une fois pour rejoindre le repère, prenant bien soin de barricader l'entrée pour ne pas avoir de mauvaise surprise. Mon cœur ne survivrait pas à une nouvelle surprise.
Nox et Véro n'avaient jamais été aussi content de me voir, ou plutôt de voir le panier pleins de nourriture presque comestible que je tenais. Véro me l'arracha des mains, je m'écartai violemment.
"Qui a t-il ? demanda Nox.
_ Non rien, on y voit rien, j'ai eu peur c'est tout.
_ Froussarde !"
Ils étaient de bonne humeur. Et bien qu'on soit dans le noir, je cachai mon poignet, par peur. Il me faisait mal, et j'avais peur d'en connaitre la raison.
J'attendis que les deux zigotos soient endormis pour m'examiner à la lueur d'un briquet. Mon bras me faisait affreusement mal. Je soulevai ma manche délicatement, en essayant de ne pas me brûler, aucune envie de finir en poulet rôti ! Et fermant un œil pour la grande découverte, j'inspirai profondément. Mes yeux s'écarquillèrent.
Surprise!
Une morsure.
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Une Cinglée parmi les Zombies
FantasyAu début, j'étais la seule cinglée de mon lycée, le genre de fille qui rit pour un rien et ne se prend pas au sérieux. Maintenant, le monde entier est devenu dingue. Les morts sont revenus à la vie pour tuer les vivants qui reviendront à la vie pour...