Le vent frappe le carreau, accompagné d'une pluie glaciale, créant un doux fond sonore dans la chambre vide. Les nuages avaient une couleur malfaisante, couvrant le ciel qui s'assombrissait peu à peu, faute des minutes qui passaient. Séoul allait connaitre une énième nuit d'hiver. Allongé sur mon lit, la tête pendante vers le sol, j'observe la fenêtre avec grande attention. Mon esprit était vide depuis que j'avais vomi en rentrant du centre commercial, pour la seconde fois de la journée. Jin m'avait interrogé, lançant l'hypothèse que j'étais en cloque, blague que j'avais pris avec peu d'humour et j'étais partis me réfugier dans ma chambre. YoonGi était à son rendez-vous, et tous les autres s'étaient tirés, mis à part Jin et JungKook qui devaient trainer ou dans la cuisine, ou devant la télé. En temps normal, j'aurais aimé cette journée en petit comité avec le plus jeune mais là, il m'avait vraiment énervé. Je ne dis rien parce que j'veux pas tout foutre en l'air, mais... t'façon, comme s'il y avait une chance pour qu'il tombe amoureux de moi un jour... Il l'a bien dit, les gays, c'est pas son truc. Et même en temps que femme, je reste son pote. Il avait dit ce que je ne voulais pas entendre, ce que je redoutais, il avait insulté mon orientation sexuelle, il venait de la mépriser sous mes propres yeux. Je me lève et prends la couette à YoonGi, la posant sur mes épaules avant de cacher mes jambes dans ma propre couverture. Le chauffage avait beau tourner à fond, j'avais encore froid – le cliché de la fille frileuse est donc vrai.
J'attrape mon ordinateur portable, trainant un peu sur des réseaux sociaux vident de notifications, je regarde quelques profils, retombant comme à mon habitude sur celui de JungKook. Je retrouve l'habituelle photo de couverture, banale image où nous trouvions, tous les sept. Il n'y a pas de grande nouveauté, mise à part des commentaires féminins sur sa photo de profil. Il leur a même donné réponse par un remerciement, j'comprends pas, moi il m'a foutu un gros vent quand je lui ai dit qu'il était moche. Pourtant j'ai commenté en premier, certes je n'avais pas été très tendre mais je devais bien rester à ma place de pote. Et puis aussi, j'étais en train de mourir devant son si beau visage fixe et il fallait que je sois le premier commentaire, comme pour marquer mon territoire. J'aimerais dire qu'un gay se comporte comme une nana psychopathe, mais ce n'est pas vrai, c'est juste moi qui suis comme ça. Je ne traine pas longtemps, la fatigue prenait d'assaut mes paupières, les tirant vers le bas avec hargne. Je pose juste mon ordi au sol avant de m'endormir, emmitouflé dans mes couettes.
« Viens manger, Tae. »
Je bats des cils, cachant mes yeux avec mon bras pour ne pas être brusqué par la lumière. Lumière encore inexistante par ailleurs, les nuages cachent définitivement le soleil, ou bien son couché – je devrais fermer les volets mais la flemme.
« J'ai pas faim, Hyung. »
- Toujours malade ?
- Oui.
Ses pas s'éloignent dans le couloir, il ne devait pas être si tard que ça puisque YoonGi n'était toujours pas présent. Je baille avant de sombrer dans un nouveau cycle de sommeil.
Je me sens comme tomber, avant de sentir le sol contre mon visage. Je me réveille en sursaut suite au contact avec le parquet froid, me retrouvant face aux pieds nus de YoonGi. Il fait chier.
« J'peux savoir pourquoi tu m'as taxé ma couette ? »
- Je suis malade, et c'est comme ça que tu me traites ?!
Il soupire, grattant son crâne à l'aide de sa main. Il avait l'air fatigué et il était trempé.
« Tu vas mieux depuis tout à l'heure ? »
- J'ai encore gerbé.
- T'as du prendre froid.
Mon ami refait son lit avec rapidité pendant que je jette un coup d'œil à mon portable, j'avais un sms en attente. Je m'empresse de le lire, remarquant avec déception que c'était une publicité pour des soldes dans une boutique de matelas.
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Upheaval.
Fanfiction« Peut-être que quelqu'un m'a maudit, genre une sorcière. J'ai toujours su que j'avais une place importante dans un monde parallèle mené par la magie, j'savais bien que je n'étais pas comme vous, commun de mortels. J'suis supérieur, j'suis pas de vo...