10 – Everything is red.
« Putain de merde, je suis en train de faire une hémorragie interne ! »
Derrière la porte, j'entends Nam Jun qui appelle mon meilleur ami, énonçant le fait que j'emmerdais le monde à hurler comme ça un samedi matin. Il était en retard, d'ailleurs, je l'imagine un instant boutonner sa veste noire qui indiquait : sécurité. Nam Jun travaillait à la gare de la capitale, depuis quelques temps, et il aimait garder un regard froid et antipathique, les bras croisés sur la poitrine, à longueur de journée.
« Tae, ça va ? »
YoonGi frappe deux fois contre le bois, et je jette de nouveau un regard à ma culotte grise. Du moins, rouge, maintenant. Je me replonge dans une transe perceptible, criant au monde entier mon problème matinal.
« Je pisse du sang, YoonGi ! Je suis en train de mourir du vagin ! Je ne veux pas mourir dans tes toilettes, je ne sais pas quoi f... »
- Oh, Tae, calme-toi ! T'es con ou quoi ? Ça doit être tes règles.
Je tente de redevenir un peu lucide en réfléchissant un minimum à ce que venait de me dire le blond.
« Ah, mais c'est dégueulasse ! »
De l'autre côté de la porte, j'entends YoonGi parler à JungKook, qui demandait la provenance de ce vacarme. Le premier devait partir à un rendez-vous arrangé, et le second venait de se réveiller à cause de moi, il aurait aimé une grasse matinée. Je les entends tout les deux soupirer, je devais encore les ennuyer – j'aimais ça.
« Je fais comment pour stopper la mer rouge là, du coup ? »
- J'ai pas le temps de t'aider Tae, mais au pire, tu vois JungKook ?
- Oui, bah il a quoi ?
- Il a quelque chose de spécial qui peut te boucher ton trou.
J'entends JungKook rire, pendant que j'insulte YoonGi. Mes joues avaient la même couleur que ma culotte, maintenant.
« Bon YoonGi, dégage, c'est moi son pseudo petit-copain, si elle veut du réconfort, c'est avec moi que ça se passe. »
Si elle veut. Et je ne peux rien dire, parce qu'à quoi bon luter, le maknae me verrait comme ça tant que je resterais dans ce corps muni de deux seins blancs et fermes. Ce dernier m'annonce qu'il va aller me chercher ce dont j'ai besoin à l'épicerie, et je reste sur la cuvette froide, le cul nu, et une vision d'horreur sur mon sous-vêtement.
Point de vue JungKook
Le parapluie virevolte au-dessus de ma tête, je réchauffe mes doigts en les frictionnant à la poignée avant de presser le pas dans les rues de la capitale. Les lampadaires éclairaient toujours le béton couvert de flaques d'eau, je m'empresse de les dépasser avant d'entrer précipitamment dans la petite supérette, refermant le parapluie sur lui-même. Je parcoure les rayons, toussotant pour essayer de sortir le glaire qui m'encombrait la gorge, avant de me diriger vers l'univers DPH. Je regarde les alentours, deux têtes surgissaient du rayon alimentaire, je m'empresse d'attraper un paquet de tampons au hasard, sans regarder les inscriptions, avant de filer à la caisse. Je cache mon menton dans le col de mon manteau, donnant la boite rose à la vieille caissière. Elle me regardait mal, et je ne me sentais pas bien dans mes baskets (pourtant, c'était des Nike).
« C'est pas pour moi, hein. »
- Je m'en doute.
J'ai honte, putain. Mes joues rebondies doivent être toutes rouge, je sors un billet et m'enfuis avec le petit paquet, le parapluie toujours à la main, avant de me percuter à la porte automatique. Je ramasse mes affaires au sol en jurant, avant de découvrir deux petits pieds chaussés de bottines en cuir boueuses. Je ne venais pas de faire la rencontre d'une porte, mais bien d'une jolie adolescente aux cheveux cachés derrière une épaisse capuche de sweat. Ses yeux étaient grands, son teint très pâle et perlée de gouttelettes, elle avait quelques tâches de rousseurs craquantes. Je me relève, et elle attrape la boite de tampons au sol avant de me fixer, me la tendant, un sourire aux lèvres.
VOUS LISEZ
Upheaval.
Fanfic« Peut-être que quelqu'un m'a maudit, genre une sorcière. J'ai toujours su que j'avais une place importante dans un monde parallèle mené par la magie, j'savais bien que je n'étais pas comme vous, commun de mortels. J'suis supérieur, j'suis pas de vo...