[tome 2] La route Indigo (la trilogie de Baudet) [terminé]

Chapitre 11 : Retour à la maison

Je voyageai à bord du bateau qui me menait à Bourg Palette. Pas directement à Bourg Palette, mais à Port Palette, un petit village de pêcheurs et escale de bateaux, à un ou deux kilomètres de ma ville natale. J'avais une certaine appréhension de revenir à la maison, comme si j'annonçai mon échec en rentrant. L'air extérieur ne m'aidait guère a me remonter le morale. Le ciel restait gris, échappant parfois quelques gouttes, et le froid se faisait de plus en plus mordant. L'hiver s'installait durablement, et je m'imaginai que je devrai m'adapter pendant mes trajets et mes arrêts. Heureusement, avec le badge Mer, cela me faisait six badges, soit trois quart du minimum. Le tournoi commençait dans six mois, j'avais encore le temps. Je ne pus trouver de réconfort qu'avec cette information, et avec mes compagnons de voyages toujours prêt à me rendre le sourire et à s'amuser. Dans quelques jours, je retrouverai mes autres Pokemons, le professeur Chen, et surtout mes parents, s'ils sont là...
Le bateau fit escale à Port Palette. Je mis un moment à m'acclimater au continent, et à la terre ferme. Je me posai quelques minutes dans cette bourgade. C'était un village typique de pêcheur, avec ses maisons en bois, ses bateaux qui venaient y déverser les pêches du jours, les petits marchands,... Le village ne faisait sa maigre fortune que par cette activité, qu'il vendait qu'aux villages alentours et aux restaurants qui avaient l'habitude d'y faire leurs marchés. Je croisai beaucoup de pêcheurs qui me saluaient amicalement. Bourg Palette et Port Palette étaient très proche, autant humainement que géographiquement. Tout le monde me connaissait, et connaissait ma famille ainsi que le professeur Chen. Ces deux derniers n'étaient pas avare en aide, ou en conseils, quand ils en avaient besoins. Surtout quand un Tentacool ou un Poissirene se mettaient malencontreusement dans leurs filets, et se retrouvaient blessé. Je profitai d'être au bord de la mer pour faire sortir Cara et Ptitard, qui apprécièrent bien de barboter un peu dedans.
Je me décidai enfin à partir. Le temps de rejoindre la maison fut court, et je retrouvai le moulin du professeur accolé à sa petite demeure, ainsi que l'immense terrain dédié aux Pokemons. Je rejoignis rapidement ma maison, pensant qu'une fois de plus elle serait vide. Je sonnai tel un colporteur, et la porte s'ouvrit sur ma mère qui s'était mise un masque de beauté vert sur le visage. En me voyant, elle ne put s'empêcher de sourire jusqu'aux oreilles, et de me serrer dans ses bras, en me laissant quelques bouts de masques sur moi au passage.
« Mon Nanou, pourquoi tu n'as pas prévenu de ton arrivé ? J'aurai pu faire un gâteau ?
- Je voulais faire la surprise, je m'excusai, en faisant la moue rien qu'en pensant aux gâteaux de ma mère, à classer dans mes CINI, Choses Immangeable Non Identifiées, un classement créer rien que pour elle.
- Mais tu dois avoir froid, rentres, je vais te faire du thé. »

Je m'installai dans la maison, le temps que ma mère fasse chauffer l'eau. Rien n'avait changé depuis mon départ, d'un autre côté, pour le peu que mes parents y restent... Je profitai pour enlever de mon sac les objets que j'avais accumulé en souvenir : un collier sans pierre Lune, une pierre Feu de la montagne de l'évolution, une photo d'un font marin heureux et une médaille à l'effigie de Mew. Je combinai aisément le collier et la médaille, et je laissai le reste dans le sac. Je rangea le nouveau collier ainsi crée dans ma chambre, et je repris ma place sur le canapé. Ma mère arriva enfin avec un service à thé et quelques biscuits. Elle fit le service pour moi et elle-même, et commença à m'asticoter pour que je lui raconte mes aventures. Elle apprit ainsi mes rencontres amicales, et moins amicales, mes victoires et mes défaites, mon naufrage, la perte de mon vélo, et mes badges. Elle put les contempler, avant de s'insurger :
« Mais tu les transportes dans ta poche ?
- Je n'ai pas trouvé d'endroit où les mettre, et tu me vois les épingler à ma veste ? Je pourrai les perdre facilement comme cela.
- Attends, ton père a dû encore conserver son coffret à badges quelques part. »

Elle partit dans sa chambre, pour y ramener le fameux coffret. Il est blanc, avec l'intérieur en velours rembourré rouge, et une feuille verte, une flamme rouge, et une goutte d'eau bleu sur le couvercle. Elle me fit voir les badges de mon père, il en avait dix. Ils n'avaient pas perdu de couleurs, et avait la même douceur que les miens, ce toucher un peu surnaturel. Elle extirpa les badges de mon père pour y mettre les miens.
« Je suis fier de toi, me dit-elle spontanément. Tu as grandis depuis ton départ, Tu devient peu à peu un homme. »
Elle s'essuya légèrement les yeux, et fit volte-face en souriant :
« Et alors ? On ne montre pas ses Pokemons à sa moman ? »