Chapitre 18 : Le cours de vol

34 7 0
                                    


Les jours passaient, l'hiver laissait doucement sa place au printemps, et l'atmosphère ambiant s'en ressentait. Les fleurs sortaient de terre, ainsi que les Pokemons de leurs tanières, l'air se réchauffait, et quelques fruits attendait déjà pour être cueilli. Depuis les révélations de Léo, nous nous sentions pas de recapturer des Pokemons avec des Pokeballs, et elles sont terribles pour de jeunes dresseurs idéalistes comme nous. Peut-être que nous reprendrions confiance en cette balle à l'avenir, mais maintenant, nous hésitions même à sortir nos Pokemons. Nous avions arrêter de nous entraîner, et nous refusions les combats avec d'autres dresseurs. Au bout d'un moment, nous étions proche d'Azuria, et nous nous reposions pour la nuit dans une clairière. C'était un moment propice pour faire sortir nos Pokemons dehors, pour avoir de la compagnie, une présence amicale, mais cette fois encore, nous ne voulions pas les faire sortir. Agacé par cette situation, je décidai :
« Il faut que je parle au Professeur Chen demain, ce n'est pas possible que nous ayons peur à ce point de faire sortir nos Pokemons de leurs Pokeballs. Sinon, nous pouvons abandonner de suite.
- Tu as raison, répondit peiné Richie. Nous ne pouvons pas continuer à nous morfondre comme cela. Nous devons en parler à ton professeur. »

Et ce soir-là, sans doute pour la dernière fois, nous nous endormions seul, sans nos Pokemons, nous tourmentant des révélations de Léo.
Le lendemain, nous rejoignions rapidement Azuria, donnions nos Pokemons à l'infirmière Joëlle au centre, et je décrochai le combiné du téléphone pour déranger Chen.
« J'attendais ton appel, Yves, me lança-t'il directement.
- Vous savez pour Léo, je demandai.
- Oui, il m'a téléphoné juste après votre départ du phare pour me raconter ce qu'il vous avez dit. Je l'ai engueulé dans la foulé, et depuis, j'attendai ton appel, car je savais l'impact qu'aurait ces recherches sur vous.
- Comment ne pas réfléchir à deux fois maintenant, répliqua Richie.
- Il ne faut pas réfléchir, c'est tout ! J'ai étudié aussi l'effet des Pokeballs, du temps où Léo avait trouvé ce problème, et j'en ai conclu, et je conclu toujours, que cette perte est très minime, et qu'il n'affecte pas le Pokemon.
- Alors, pourquoi Léo nous a-t'il raconter le contraire ?
- Parce qu'il est persuadé du contraire, tout simplement. Il a arrêté ses travaux sur l'effet de Pokeballs depuis bien longtemps, et il reste toujours persuadé du contraire. Sauf que depuis, la technologie a évolué, les Pokeballs aussi, et même si Léo d'un côté avait raison, il a maintenant tort. Cela fait des années que je m'occupe des Pokemons des dresseurs qui partent de Bourg Palette, je les sors et les rerentre au moins une fois par jours, minimum, pour les faire dégourdir, ou pour les faire manger. Je n'ai jamais rencontré de soucis, pas une maladie bizarre, aucun problème que je pourrais imputer au Pokeball. Vous n'auriez jamais dû entendre cela, désolé de vous dire cela crûment, mais vous êtes trop jeune pour vous soucier de ces problèmes qui n'en sont pas. »

Il y eut un silence après le monologue de Chen. Il conclu :
« Léo est un homme détruit par des années de recherches qu'on lui refuse d'accorder ou de donner un peu de crédit. Il est bloqué au passé, et malgré qu'il soit un grand chercheur, il est déconnecté de tout. Je regrette que vous êtes venu le voir, même si cela était pour une bonne raison.
- Nous sommes venu le voir pour en savoir plus, et nous en savons trop, fini Richie. Je vais essayer d'oublier cette histoire, même si cela sera difficile. Au moins, vous parler nous a été utile. Ne vous inquiétez pas Professeur, nous nous en remettrons. »

Nous coupons la conversation après l'avoir salué. Nous échangeons ensuite nos ressentis, en entendant nos amis.
Le lendemain, nous récupérons, et avec une petite appréhension, et dans une clairière au sud d'Azuria, nous retrouvons nos compagnons de voyage. Ils ne manquèrent pas de nous sauter à nos cous en nous voyant, cela faisait des jours qu'ils n'étaient pas sortis. Qu'il était agréable de les retrouver, de s'amuser avec eux, de les voir à nouveau. Nous décidions de prendre notre journée dans cette clairière, et de repartir que le lendemain, juste pour avoir un moment entre nous. L'après midi, nous nous amusions avec nos Pokemons, Draco et Roucarnage s'amusaient ensemble, dans les airs, Tetarte et Machoc se mesuraient dans un combat amical de force. Quand à Cara et Metamorph qui le copiait, ils se reposaient dans un lac juste à côté. Nous croisions des dresseurs, et nous discutions ensemble, comme à chaque rencontre amical, de nos aventures respectives, de nos combats, et bien sû , de nos Pokemons.
Le soir venu, le soleil commençait à peine à se coucher, et nous préparions notre campement pour la nuit quand soudain :
« Ahhhhhhh »

Nous entendions un cris lointain venant d'en haut, et qui se rapprochait. Au bout de quelques secondes, nous repérions une personne qui tombait vers nous. Draco fut le premier à rattraper l'énergumène, et à le poser plus délicatement sur la terre ferme. C'est un homme d'une trentaine d'années, qui restait très serein malgré sa chute. Il est bronzé, sauf au niveau de ses yeux bleus, car il portait des lunettes d'aviateurs aux verres teintés. Il portait un manteau épais vert foncé, sur une chemise rouge, et un pantalon de la même couleur. Il gardait près de lui une sacoche attaché en bandoulière. Il se remit droit, dépoussiéra son manteau, et nous tendit la main pour que l'on lui serre en annonçant :
« Merci jeune homme de m'avoir sauver la vie, et merci à toi, grand Pokemon. »

Il se tourna vers Dracaufeu en disant cela, et ce dernier fit une posture de fierté en entendant ces remerciement. Puis notre invité s'en alla, ou du moins, c'est ce qu'il s'apprêtait à faire si Richie ne l'interpellait pas :
« Vous voulez partir alors qu'il va faire nuit ? Vous pouvez rester avec nous.
- Je ne vais pas vous déranger d'avantage, ma destination n'est pas loin, à moins que... »

Pris d'un doute, il récupéra de sa poche une carte qu'il consulta. Il fut dubitatif, et fit volte-face :
« Très bien, j'accepte votre proposition. »

Nous nous installions autour du feu, tandis que notre être tombé du ciel se présenta :
« Je m'appelle Jacques, je suis éducateur de Pokemon Vol
- Éducateur de Pokemon Vol, nous répétions ensemble, abasourdi.
- Oui, j'apprend à de jeunes Pokemons comment voler, ou au dresseur comment voler avec son Pokemon.
- Et que faisiez-vous aujourd'hui, je demandai.
- J'apprenais à un Rapasdepic à voler en haute altitude. Malheureusement, il a était surpris par un courant d'air, et m'a fait basculer dans le vide.
- C'est terrible, réagit Richie.
- Oh, ça arrive. »

Il ne se rendait pas compte que cette chute lui aurait été mortel, et continuait sans de rien n'était à parler. Il réagit sur Draco et Roucarnage.
« Vous avez de beau spécimens, vous pouvez en être fier.
- Merci, je répondis gêné.
- Voler sur un Dracaufeu doit être un vol des plus extraordinaire.
- Je ne l'ai fait qu'une fois, je ne peux pas vous dire.
- Tu ne profites pas d'avoir un Dracaufeu pour le monter ?
- Je ne veux pas lui imposer ma présence, mon Pokemon n'est pas un moyen de locomotion !
- C'est noble de ta part, mais je suis sûr que si tu lui demandais, il serait ravi de t'emmener, et pas juste pour te ravir. Je connais des Roucarnage tête de mule, qui certains jours ne veulent pas de ma présence sur leurs dos. Dans ces cas-là, je ne le force pas. Mais tu ne sais pas à quel point un Pokemon qui sait voler est heureux de faire un vol avec son maître, ou de transporter quelqu'un. Je te montrerai demain, le ciel sera dégagé, et il est trop tard maintenant. »

Après notre repas frugal, nous fumes rejoins par son Rapasdepic, qui alla naturellement vers Roucarnage. Il vint ensuite se consoler auprès de Jacques, qui le rassura comme un véritable dresseur envers son Pokemon. La scène fut touchante, et peu après, nous nous endormions tous jusqu'au petit matin.
Le lendemain, le cours de pilotage commença. Je prêtai Roucarnage à Richie, tandis que je pris Draco pour le voyage. Bien entendu, en tant que fidèle ami, il m'accepta en tant que cavalier, et Jacques nous expliqua quelques points :
« Voler est une expérience fantastique, un moyen rapide de se déplacer, mais c'est aussi un bon moyen de se planter. Il faut tout d'abord regarder le ciel. Un temps clair et dégagé est le mieux, l'orage est à proscrire, même si vous pensez le contraire. Un Pokemon touché par la foudre.... Ensuite, il faut connaître son Pokemon, mais ça, je n'ai pas besoin de vous l'apprendre. Enfin, il faut savoir quand piloter, et quand se laisser mener. »

Nous nous élevions, Richie sur Roucarage, Jacques sur son Rapasdepic, et moi sur mon meilleur ami. Nous décidions de partir vers Celadopole, vu que Jacques avait l'intention de partir au parc Safari. Le ciel était dégagé, un léger vent venu de l'est nous rafraîchissait des rayons du soleil qui nous chauffaient. Nous étions rapidement rejoint par des Roucouls sauvages, voyageant spontanément avec Roucarnage. Jacques profita pour nous expliquer la conduite. Nous nous débrouillions bien, et nous nous laissons guider par nos Pokemons. Nous survolions Safrania, et l'arène de Morgane, la grande piste cyclable, empruntée par nombreux vélos, et qui descendait vers Parmanie, Néonville, qui devait être joli de nuit avec ses lumières, et enfin, Celadopole, la mégalopole. Ce voyage fut magique, tout le monde se régala à voler à des centaines de mètres du sol. Nous nous arrêtions à l'entrée de cette métropole, et Jacques partit presque tout de suite, en nous donnant un dernier conseil :
« Ayez confiance en vos Pokemons ! »

Il s'envola à la vertical, et disparu dans le ciel. J'étais maintenant tout proche de mon huitième badge, il était maintenant à porté de mains...

[tome 2] La route Indigo (la trilogie de Baudet) [terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant