Chapitre 1 - Paris

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(Photo prise sur Wikipédia)

Les yeux grands ouverts, je fixai la tour métallique. Certains la trouvaient belle, mais je n'étais pas dans cette catégorie. Vêtue de métal, les clous se voyaient, la couleur avait des nuances de brun, aucune chaleur n'émanait de sa structure. Elle n'était pas la plus sympathique des tours, mais elle était immense. Imposante.

Glorifiante. Paris et la Tour Eiffel.

Je laissai mon appareil photo prendre encore plusieurs clichés avant que la nuée de touristes ne se pose près de la tour. Le vent soufflait moins fort qu'à six heures du matin, mais elle incitait toujours à s'en aller.

Je souris à sa Grandeur avant de m'engouffrer dans les bouches de métro. Avalée pendant quinze minutes, je réussis à en sortir pour rejoindre mon appartement chaleureux. Le logement n'avait rien d'immense ni d'élégant. Mais j'avais laissé des empreintes à ma façon.

Les photographies que je développais arpentaient les murs blancs, les rangements pour les vêtements, les placards de la cuisine et les rideaux marron

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Les photographies que je développais arpentaient les murs blancs, les rangements pour les vêtements, les placards de la cuisine et les rideaux marron.

Elles étaient partout. Elles étaient ma vie depuis l'accident. Ma mère était satisfaite que j'eus trouvé une passion. Elle pensait sûrement que cela m'empêcherait de finir en dépression, et elle aurait raison.

Ces bouts de papier contenaient mes souvenirs. Avec eux, je ne risquais pas d'oublier ma nouvelle vie. Cette nouvelle vie que j'avais peur d'oublier à chaque fois que je fermais les paupières.

Je sortis de mon sac le carnet qui contenait mes aventures après mon séjour à l'hôpital. Des mots emmêlés dans des phrases. Des photos collées en biais. De la couleur pour égayer le tout.

Je soupirai toute en prenant une ancienne photo du tiroir de mon bureau. Celle-ci était issue de mon portable. Cet appareil qui recélait des fragments de mon passé oublié. J'avais demandé à ce qu'on la développe pour que je la garde toujours entre les mains.

Une jeune femme blonde embrassait un homme aux cheveux châtains clairs. Je ne pouvais pas voir leurs yeux, mais ils s'aimaient. À chaque fois que je me regardais l'embrasser avec autant de sentiments, mon cœur tambourinait sans le savoir.

Après une année à voyager, j'avais enfin réussi à trouver où avait été prise cette photo. Sur un pont parisien. Les cadenas étaient la preuve. J'avais quitté le domicile familial pour venir m'installer dans la capitale. J'avais quitté ma mère inquiète et l'avais laissé à sa solitude. Egoïste encore une fois, mais je devais le faire. Pour me rappeler.

Je devais le retrouver pour me souvenir ce qu'il s'était passé avant la mort de mon ancienne vie.

Image prise sur : http://frenchyfancy.com/creer-coin-cosy-cheminee-ethanol-plaid-bougie-cocooning/

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