Chapitre 17 - Chez lui

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J'étais impressionnée. Je n'arrêtai pas d'admirer les photos sous mes yeux. Moi et lui. Lui et moi. Julien et Mélanie. La Mélanie d'avant.

Je parcourais les clichés avec curiosité et un sourire aux lèvres. On avait l'air heureux.

- Tiens j'ai trouvé un autre carton.

Julien déposa la boîte marron au sol près de moi. Assise en tailleur, j'avais étalé toutes les photos de nous avant l'accident. Je le remerciai puis il s'installa à côté de moi. Il sortit un à un les affaires.

Cela faisait une heure que j'étais chez lui, dans son appartement. Il était plus grand que le mien avec une chambre séparée. Apparemment, il voulait jeter mes affaires après notre rupture, mais avait gardé le tout dans un carton bien rangé au fond d'un placard.

Avec enthousiasme, il me montra aussi les autres clichés que j'avais pris. Je prenais souvent des photos de paysages et des portraits de personnes. C'était une passion même avant. Je souris à cette pensée. Je n'avais finalement pas tout perdu de ces derniers mois dans le coma ; mon corps se souvenait de la photographie.

Soudain, je sentis sa chaleur plus près de mon corps. Sa main frôla la mienne quand il voulut tourner la photo que j'avais dans les mains vers lui. Dans un réflexe, je me crispai face à son toucher.

Julien ouvrit grands les yeux avant de reculer. Il resta près du canapé tandis que je regardais au sol les photos éparpillés.

- Je suis désolé... commença-t-il.

- N-non, c'est m-moi. C'est ma faute. Je suis d-désolée, dis-je en secouant la tête.

Malheureusement, je n'articulais pas bien les mots ce qui l'empêchait de lire sur mes lèvres. Je fis son regard confus puis désolé. Il me fit un sourire encourageant puis retourna dans son carton sûrement pour que j'évite de voir la peine sur son visage.

Je pinçai mes lèvres, hésitante, puis tapotai son épaule. Il me regarda d'un air étonné.

Je signai ce que j'avais dit précédemment avec plus ou moins de mal. D'abord surpris, il sourit ensuite face à mes mouvements de mains.

- Tu n'étais pas obligée d'apprendre le langage des signes, Mélanie.

Je secouai la tête et lui avouai qu'avec ma prononciation déplorable, signer était le seul moyen de bien communiquer avec lui. Il hocha la tête d'un air sérieux puis tourna la tête sur les clichés.

- Tu ne te souviens vraiment de rien ?

Je secouai la tête. Son visage triste me faisait de la peine. J'aurais aussi tellement voulu me rappeler de l'année passée, mais mon cerveau me bloquait l'accès.

Je ne savais pas si un jour je pourrais retrouver mes souvenirs éparses, cependant je savais que je pourrais en forger de nouveau tant que j'étais encore en vie.

On va manger ? signai-je.

Avec un hochement de tête nous étions partis pour dévorer des pizzas, enfin je l'espérais.


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