Épilogue

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– Mamaaannn, se plaigna ma fille. Arrête de prendre des photos !

J'éclatai de rire quand elle se cacha sous les couvertures de son lit. Je continuai néanmoins de prendre des clichés de sa chambre. Elle détestait que je la réveille à coups de prises de photos intempestives et je pouvais la comprendre, mais c'était tellement amusant que je ne pouvais m'empêcher de le faire.

J'entendis le rire de son père qui était dans la pièce d'à côté pour se brosser les dents. On était dimanche et notre fille faisait la grasse matinée, mais il était bientôt midi et je voulais partir déjeuner dehors, en famille.

– Allez Cécile il faut y aller, dépêche-toi de prendre une douche, dit son père devant le pas de sa porte. On va au restaurant.

D'un coup, les couvertures de la jeune fille volèrent pour atterrir sur le parquet. Cécile avait un grand sourire sur le visage alors qu'elle courut vers la salle de bain en entraînant son père dans sa lancée. Je souris avant de secouer la tête.

J'entendis les rires dans la salle de bain. Mon mari finirait certainement trempé de la tête au pied alors qu'il était habillé pour sortir. Il jouait trop souvent quand il l'aidait à la laver. Je retournai dans notre chambre et m'installai sur le lit pour regarder les clichés sur l'appareil photo. Un sourire gravé sur le visage.

Après plusieurs minutes, j'aperçus mon mari entrer dans la chambre à moitié trempée. Il commença à se déshabiller pour se changer tandis que je secouais la tête.

– Cécile s'habille pour partir, elle est vraiment excitée, dit-il en riant.

J'hochai la tête et regardai de nouveau les photos jusqu'à ce qu'une d'entre elles m'interpelle. Je restai un long moment à observer les détails de cette image. Nous sur le pont.

– Julien ?

Je refermai ma bouche quand je vis qu'il était dos à moi. Il ne m'avait pas entendue donc j'attendais qu'il se retourne tout en appréciant son corps. Son portable vibra avec un écran lumineux. Il se dirigea directement vers l'objet sans me voir. Je soupirai et me levai. Je passai mes bras autour de son torse, lui étant toujours dos à moi. Il finit d'écrire son message.

– Antoine et les autres prennent la voiture pour le restau, m'informa-t-il.

Mon mari se tourna vers moi et je le repris dans mes bras. Ma bouche sur la sienne, je fermai les yeux en savourant cet instant. Quand j'ouvris les paupières, je souris à son visage heureux. C'était le moment que je pris pour lui poser ma question.

– Julien, est-ce que tu m'en as voulu d'être parti il y a sept ans ?

D'abord surpris, je le vis se détendre progressivement. Il cherchait ses mots et je le laissai faire. Je ne me sentais pas coupable, mais j'étais toujours triste face à la décision que j'avais dû prendre. Après le baiser échangé ce jour-là, je n'avais eu aucun nouveau souvenir de mon passé avec lui.

– Au début oui. Je pensais que c'était ma faute. Je pensais que tu ne voulais pas être avec moi. Mais après quelques années, j'ai compris pourquoi tu étais partie. Les gens autour de moi m'ont fait comprendre que je me morfondais trop. J'étais toujours dans le passé alors que toi, tu avais avancé. Finalement, ton départ a été une bonne chose. J'ai réfléchi, j'ai avancé, je me suis reconstruit. Et tu sais quand j'ai vu que tu avais ouvert une galerie pour exposer tes photos. J'ai pas réfléchi, j'ai foncé là-bas. Et merde, je croyais pas que tu serais là en vrai.

Je souris à ce souvenir. Moi aussi je n'avais jamais cru le revoir un jour, et pourtant il m'avait retrouvée et depuis nous étions restés ensemble. Nous avions construit de nouveaux souvenirs.

– Je t'aime Mélanie. Je suis tellement heureux que tu m'aies donné cette seconde chance d'être avec toi.

– Moi aussi, je t'aime Julien. Tu ne peux pas savoir à quel point je suis heureuse de t'avoir cherché il y a sept ans. Je suis tellement heureuse de t'avoir rencontré. Tellement.

Avant qu'il ne m'embrasse encore une fois, notre fille de six ans ouvrit la porte à la volée en nous hurlant dessus. Il ne fallait pas être en retard après tout. Je roulai des yeux en prenant mon appareil photo tandis que Julien remit en place le haut de Cécile qui était à l'envers.

Clic.

Une photo de plus dans ma collection.

FIN

Avec moins de 10 000 mots écrits, voici que l'histoire s'achève ! Merci beaucoup pour votre enthousiasme et tous les votes ! C'est toujours un plaisir de lire vos commentaires, j'y réponds avec joie :D

Encore merci et rendez-vous à la prochaine histoire !

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