Chapitre 14

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Il me restait énormément de travail à faire, et pas que des choses agréables, mais tandis que je ramenais ces têtes décapitées à la milice, j'avais l'impression de rayonner de l'intérieur. Comment pouvait-on être aussi heureux, c'était si intense ! J'éprouvais le besoin, moi aussi de me surpasser, de surprendre Logan, de lui faire plaisir, de sentir que oui, je ne le décevais pas, alors je fis de mon mieux.

Les corps, je m'en débarrassai dans les marais. Ceci fait, je me tournais vers des professionnels pour les réparations de la maison. Ils avaient besoin d'or, et j'avais besoin d'aide, c'était parfait. Cela me prit beaucoup de temps pour m'assurer que tout soit fait efficacement et rapidement, je ne laissai rien au hasard. Cependant, je pris une seule fois un instant de repos, en fin de soirée, pour m'acquitter d'une promesse.

— Ma muse, souffla Alistair en m'ouvrant. Comme tu m'as manqué ! Tu es enfin à moi pour la nuit ?

— Bonsoir Alistair, souris-je amusé de le voir aussi tendre. Je venais me faire pardonner de ne pas pouvoir rester cette nuit. Les travaux ne me laissent pas une minute à moi.

— Des travaux ? s'étonna-t-il en me faisant entrer. Tu sais bricoler ?

— Non, je supervise des professionnels qui vont bosser pour moi nuit et jour. Mon maitre m'a donné des délais de fou, tout doit être terminé demain, je ne peux donc pas rester cette nuit. Alors... Ne m'en veux pas.

— Bien sûr que non, assura-t-il avec tendresse. Je suis heureux que tu sois revenue.

— Je suis là, même si ce n'est pas pour longtemps.

Il me serra contre lui. Je fermai les yeux, bercée par sa chaleur.

— Dans ce cas, murmura-t-il, ne perdons pas une seule seconde.

Il me souleva par les hanches et m'embrassa avec fougue. Sa bonne humeur me contamina et je répondis à son baiser. J'étais heureuse de plaire à un homme comme lui. Il me reposa sur son lit et m'y enlaça passionnément.

— Les journées sont trop froides quand tu n'es pas là.

— Appelle la petite flamme, suggérai-je.

— Je préfère quand c'est toi qui me réchauffe.

Ses doigts glissèrent sur mes hanches puis le long de mes cuisses glissant sur la résille. Je frissonnais. C'était pour lui que je les avais enfilées, pourtant, encore une fois, j'interrompis son mouvement en prenant ses mains dans les miennes et tâchai de me faire pardonner en lui baisant les doigts.

— Aie confiance en moi, susurra-t-il en me surplombant.

— C'est en moi que je n'ai pas confiance.

Il enfouit son visage dans mon cou et mordilla la peau tendre sur ma veine. Tout mon corps se tendit sous lui et je le serrais plus fort contre moi. Mon corps appelait le sien, et le sien appelait le mien. Mais je n'étais pas prête à céder à ce genre d'appel. L'ombre de la débauche que Logan n'y était pas pour rien. Je n'imaginais pas qu'Alistair puisse être comme lui, mais je ne pouvais pas m'empêcher d'avoir un doute. Arriverait-il un jour où il me considèrerait comme consommée et me jetterait ? J'avais du mal à ne pas y penser, et tant que la confiance ne se serait pas entièrement installée, il ne se passerait rien.

— Je suis épuisée, murmurai-je. Mais il faut que je reparte.

— Tu en fais peut-être un peu trop pour lui, non ?

— Non, c'est normal, il me le rend bien, à sa manière... Demain, les grands chambardements seront terminés, je pourrais enfin me reposer et envisager de venir te voir plus souvent. J'irai chercher mon maitre chez sa maitresse sur la place Nord, la vie reprendra comme avant...

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