Chapitre 15

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Quand je me réveillai, il faisait encore plus sombre que la veille. J'entendis sur le toit qu'il pleuvait. J'étais heureuse d'être à l'intérieur, d'avoir enfin un toit, mais j'étais triste que ce ne soit pas le toit d'Alistair, que ce ne soit pas ses bras autour de moi, son souffle contre moi. Le contact de Logan me gênait. Je n'y étais pas habituée. Ça faisait six ans que je vivais avec lui, je n'avais jamais dormi avec lui. Ce n'était pas ce genre de relation que nous avions. Je craignais plus qu'il me brutalise qu'il ne m'embrasse...

Mais les choses avaient changé, tout n'était plus comme avant. Logan s'était trouvé une maitresse, il agissait différemment, ces derniers jours, s'emportant pour des choses dont il se serait foutu auparavant. Il semblait aussi plus triste, moins déprimé, mais triste. J'avais l'impression que malgré le fait qu'il sourie plus souvent, les choses avaient empiré. Ou peut-être que c'était moi qui me faisais des idées, difficile à dire.

— J'ai faim, maquereau.

— Je vais aller préparer ton déjeuner. Je n'osais pas bouger, j'avais peur de te réveiller.

— Tu es tordue de penser à ce genre de trucs. Pas la peine de me materner, je ne suis pas ton sorcier.

— Ça, c'est sûr...

Je me redressai et quittai la pièce.

— Tu m'en veux demanda-t-il tandis que je sortais.

— Pourquoi ? demandais-je en m'arrêtant sur le pas de la porte.

— Parce que.

— Non, non... Je te trouve un peu étrange, depuis hier, mais... Je n'ai pas de raison de t'en vouloir.

— Bien.

Je le laissai. Je descendis dans la cuisine. Ça me faisait étrange de prendre mes marques dans cette nouvelle maison, c'était la première fois que j'avais un chez-moi. Un chez nous puisque c'était notre maison, à moi et à Logan.

Logan descendit dans la pièce à vivre et regarda longuement par la fenêtre. La pluie avait toujours eu le don de le déprimer, pourtant, aujourd'hui, ça avait l'air d'aller. Il ne s'assit pas, mais fit le tour des lieux, visitant sa nouvelle demeure pour la première fois.

— Tu n'as pas fait ça toute seule, hein, dit-il en venant dans la cuisine.

— Tu imagines bien que non...

— Tu t'es bien débrouillé. C'est impressionnant...

— Logan, c'est vraiment trop étrange quand tu essaies d'être sympathique avec moi.

— Oh, pardon, sourit-il moqueur.

Il quitta la cuisine et s'installa à table. À peine plus tard, je lui apportai son repas.

Il mangea un long moment en silence, je regardais la pluie tomber.

— Tu vas retourner voir ton sorcier ? demanda-t-il.

— Oui.

— Tu ne devrais pas, c'est un sale type.

— Je dois le quitter proprement.

— Oh, tu es de ce genre-là... Tu vas l'agresser comme mes maitresses ?

— Je n'ai jamais rien eu à faire de tes maitresses. Mais lui c'est différent.

— C'est un sale type, crapaud.

— Qu'est-ce que tu en sais ? soupirai-je. C'est un homme qui m'a plu.

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