Le Royaume d'Élenwë

Chapitre 6 : Touffu

J'avais été soudain prise de violents spasmes qui faisaient vibré tout mon corps. C'était très étrange, comme si on essayait de s'infiltrer dans mon cerveau. Je m'était débattue, mais les tremblements avaient persisté, me démontrant que je n'étais plus maîtresse de mon corps.

Puis tout s'était arrêté.

Mes parents étaient apparu devant moi. En chair et en os, juste sous mes yeux. Ils m'avaient regardée avec tant d'amour que des larmes avaient inondées mes joues rosées par le bonheur. J'avais alors couru vers eux pour les embrasser... Et le rêve avait pris fin, mes mains n'atteignèrent jamais leurs corps.

Ce n'était qu'une illusion, mes parents étaient bel et bien morts et ils ne reviendraient jamais. La tristesse m'avait subitement envahie. Quand j'avais entendu une douce voix légère comme l'air :
-Elena, tu m'entends ?

À cet instant, le monde aurait pu mourir sous mes yeux, je serais rester figée. Jamais on oublie une telle voix.

- Maman ? avait-je murmuré des larmes dans la voix.

- Oui mon ange, tout va bien.

- Mais comment as tu...

- Chut ma chérie, le temps nous sera bientôt compté, tu dois...

- Mais comment ça ? Et puis j'ai tellement de choses à te dire.

- Mon trésor, je ne peux pas t'expliquer pour le moment mais écoute-moi attentivement...

- Maman, qu'est ce qui ce passe ?

- Ma fille tu es notre seule espoir pour pouvoir vaincre les maléfices d'Ambros ! Ses sorciers noirs sont prêts à envahir la terre. Tu dois mettre une terme à son règne !

- Mais comment ?!

- Sébastien et Touffu t'apprendront tout ce que tu dois savoir. Ils seront tes alliés les plus précieux. Oh non... Elle arrive !

- Non ne pars pas !!! Je t'aime !!! avais-je hurlé la voix déchirée par les sanglots.

- Crois en toi, avait-elle dit en un souffle."

Je me remémore ce passage en boucle car je pense avoir loupé un épisode. Juste après mon échange avec ma mère, un halo doré était apparu dans le ciel me forçant à fermer les yeux tellement sa lumière était puissante. Lorsque je les avais rouverts, un magnifique oiseaux au plumage flamboyant se trouvait devant moi.

Dorénavant il me fixe avec ses yeux noirs perçants. Ainsi depuis tout à l'heure, j'essaye de comprendre comment ce phénomène est arrivé. J'inspecte alors de plus près cette bête splendide, sans pour autant trop m'en approcher car j'ai peur de l'effrayer. Je remarque qu'elle a quelque chose autour du coup. Je m'approche doucement vers elle sans faire de gestes brusques et lui retire...une chaîne. Oui c'est une chaîne possédant un pendentif circulaire creux, à l'intérieur y est retenu un morceau de papier.

Je m'empresse de le prendre puis de le déplier et trouve inscrit :
"Touffu". Je le regarde amusé et sors : " Alors c'est toi Touffu, mon fameux allié. Pff tu parles, je suis sur que tu sais même pas voler."

Son regard devient de braise et il lâche un piaillement indigné. Soudain il déploie ses ailes et s'envole majestueusement dans les airs. Il scille le ciel et frôle les nuages. C'est un ballet époustouflant.

Lorsque l'animal atterrit à terre en se plaçant près de moi, je m'en veux d'avoir insulté un être aussi noble. Je lui marmonne de brèves excuses parce qu'il ne faudrait pas qu'il prenne la grosse tête non plus. Ses yeux luisants se posent sur moi et j'y lis de la satisfaction. J'esquisse un sourire.

Brusquement il prend feu et quelques secondes plus tard il ne reste plus de lui qu'un piètre tas de poussière.

"- Elena ?

Je tourne la tête affolée et découvre Sébastien.

- Je n'ai rien pu faire... Il s'est enflammé... réussis-je à dire pétrifiée sous ce terrifiant spectacle qui s'était déroulé.

- Je sais Elena, dit-il calmement, j'ai vu.

- Mais qu'est ce qui c'est passé ? l'interrogé-je.

- Cette créature est un phœnix.

- Est ? Moi je dirais plutôt était.

- Les phœnixs renaissent de leurs cendres."

Je tourne la tête vers les restes de la créatures et y voit le superbe phœnix de tout à l'heure. Il s'ébroue les ailes comme si rien ne s'était passé. Je le regarde incrédule et croit voir dans ses yeux de l'amusement. Il va se percher sur l'épaule de Sébastien qui lui gratte le cou en riant. Touffu se débat et lui pince la main. Il lâche un gémissement de douleur et secoue son épaule pour faire partir le volatile. Le phœnix tombe à terre et piaille de colère, Sébastien bat des mains pour l'éloigner. Je me retient de pouffer de rire devant cette scène comique. Puis reprends mon sérieux :

" - Bon assez joué. Sébastien j'ai quelque chose à te dire.

- Oui ? dit-il en frottant sa main j'imagine encore endolorie.

- Tu te rappelles ce matin, quand tu m'as retrouvée contre un tronc d'arbre ?

- Oui naturellement. Je commence à vieillir mais j'ai encore toute ma tête.

- Eh ben tu vois, dans la nuit quand je cherchais Léo, quelqu'un m'a parlé.

- Qui donc ? s'inquiète-il.

- Je ne sais pas. En fait je ne voyais personne. Mais j'ai entendu une voix.

- Une voix ? Qu'a t-elle dit ? m'interroge t-il. Il paraît calme mais je sens qu'à l'intérieur c'est la panique.

- Elle prétendait... être mon oncle.

- La situation est plus critique que je ne le croyais. Ambros a réussi à faire passer son âme dans ce monde.

- C'était lui !

- Nous devons tout tenter pour l'empêcher de débarquer sur Terre en chair et en os, dit-il tout en se caressant le menton, ce qui signifie qu'il est en état d'intense réflexion.

- Ah d'ailleurs à ce propos, ma mère m'a prévenue que ses sorciers noirs étaient prêts à envahir la Terre.

- Impossible, s'enquiert-il de dire. Je le surveille jour et nuit, et encore hier, ils n'étaient même pas parvenu au transportak.

- C'est pourtant bien ce qu'elle m'a dit...

- Attend qu'as tu dis ?! Ta mère !?"

Je lui explique toute la conversation avec ma mère. Il me regarde déconcerté et ne cesse de répéter
" C'est impossible, Adélaïde est morte !"
Mon sang ne fait qu'un tour. Cela signifierait que... elle est encore vivante. Un tourbillon d'émotion me force à m'asseoir pare-terre pour ne pas tomber à la renverse. Mais Sébastien m'a pourtant dit l'avoir vue mourir sous ses yeux. Mon excitation soudaine s'évapore instantanément.

Oui j'y ai cru. Pour la première fois de mon existence j'ai osé y croire. Mais voilà le résultat : mon coeur est en lambeaux. J'ai mal et je me sens si triste. À quoi bon espérer si ce n'est que pour subir de cruelles déceptions.

- Morgane si c'est ce que tu affirmes alors je te crois. Mais nous ne pouvons nous lancer à sa recherche sans réfléchir. Surtout que nous sommes toujours sans nouvelles de Léo.

Dans ma tête ça fait tilt. Mais oui Léo. Je l'avais complétement oublié. Je suis vraiment horrible. Comment peut-on oublier la disparition de son ami alors qu'elle a eu lieu il n'y a même pas 48h.

- Prophéteur, on doit y aller sinon elle ne sera jamais prête à temps, dit une voix masculine.

Suite au prochain épisode.
Désolé pour l'énorme temps que j'ai mis pour publier ce chapitre mais j'ai encore du mal à écrire régulièrement.
Bref j'espère que ça vous a plu. Bisous😘