Chapitre 7 : Elenwë

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Je tourne brusquement la tête et voit un jeune garçon d'environ un vingtaine d'années, les joues creusées, recouverte de barbe naissante. Ses cheveux en pagaille contrastent avec son air extrêmement sérieux.

Mais une chose me saute au yeux, il a autour du coup le même collier que moi sauf que le sien est rouge. Je regarde plus intensément et crois voir danser des flammes à l'intérieur. Je reconcentre mon attention vers lui et sens qu'il dégage une sorte d'énergie surpuissante. Son regard se tourne alors vers moi. Je découvre des yeux magnifiquement bleutés mais aussi un air fier qui me rappellent quelque chose :

- Tu es Touffu ! m'exclamé-je.

- Si ça ne te dérange, je préfère Jack, dit-il en me fixant.

- Moi c'est Elena, dis-je joyeusement.

- Je sais, dit-il le regard fermé.

C'est assez étrange à chaque fois qu'il me regarde, je me sens intimidée et attirée à la fois. Je ne comprends pas.

- Bon maintenant que les présentations sont faites, nous pouvons y aller, dit Sébastien.

- Mais où ?

- Sur Elenwë bien sûr ! Ça fait tellement longtemps que j'ai quitté cette endroit. Ça a du bien changé, dit-il tristement mais qu'importe nous verrons bien.

- Attends un peu, comment ça nous ?

- Nous est un pronom personnel. Enfin plus précisément la première personne du pluriel. Il désigne le locuteur et une ou plusieurs autres personnes constituant avec lui un groupe.

- Je sais ce que ça veut dire ! crié-je. Mais pourquoi tu dis nous ?

- Tu pose trop questions . Tais-toi un peu que je puisse me concentrer, dit Jack.

Je m'apprête à rétorquer lorsque je vois des plumes rouges feu apparaîtrent sur ses bras. D'autres naissent sur le dessus de sa tête remplaçant ses cheveux, dans un camaïeu de rouge et d'orange. Il se met à rétrécir jusqu'à devenir de la taille d'un gros chien. Puis ses jambes font place à de petites gambettes toutes fines qui semblent de bois. Une queue flambante lui pousse désormais sur le derrière. Ses magnifique yeux bleus sont remplacés par un regard noir charbon. Maintenant les plumes ont envahi tout son corps.

Me revoilà devant Touffu

Sébastien s'installe sur son dos puis me fais signe de monter :

- Allez monte vite, n'ai pas peur, dit-il d'une voix rassurante.

Je m'approche alors doucement et m'assois sur Touffu ou Jack, je ne sais pas. Mais il se cabre ( je ne sais pas si ce verbe convient pour un oiseau mais bon je ne sais pas comment le dire autrement). Je lâche alors un cri étouffé. Puis Touffu déploie ses ailes et et se projette dans le ciel comme une flèche filant à tout allure.

C'est tellement magique. J'ai l'impression de ne plus sentir la pesanteur qui m'emprisonne sur Terre. De là-haut le paysage est à couper le souffle. J'aperçois même le soleil qui se couche sur la forêt. Laissant filtrer ses derniers rayons mais sûrement les meilleurs. Nous volons dans sa direction.

Je rie aux éclats, je sens l'adrénaline qui monte en moi. Touffu descend vers un lac et laisse ses griffes frôler l'eau tandis qu'il étend ses ailes au maximum. Il est alors entraîné par le vent. Je pousse un gigantesque " Waouh!".

Je suis tellement contente. Tout à coup j'entends quelqu'un parler. Mais Sébastien ne réagit pas. Je dois être la seule à entendre.

- Ça te plaît ?

Le Royaume d'Élenwë Où les histoires vivent. Découvrez maintenant