1 - Terrible nouvelle

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C'est les vacances de Noël pour les élèves de Poudlard. Alors que certains restent à l'école d'autres rentrent chez leurs parents. C'est le cas de Scorpius. Ces vacances se déroulent en plusieurs scènes, sous forme de moments présents ou encore de flash-backs. En l'occurrence, cette scène présente se passe le 26 décembre 2019 dans le Manoir de la famille Malefoy.



Des larmes. Des larmes et encore des larmes. Les flots d'eau sur les joues du garçon ne s'arrêtaient pas. Les mots de son père ne cessaient de lui résonner dans l'esprit. La tête lui tournait tellement si bien qu'il s'effondra sur son lit. Inconsolable. Le monde venait brusquement de s'arrêter. L'eau salée dégoulinait sur son visage si bien que le jeune Malefoy ne voyait plus rien autour de lui. Tout n'était que du noir, du malheur et encore du malheur. Il se releva pour s'effondrer aussitôt par terre au bord de son lit. Sa respiration saccadée devenait complètement alarmante, et ses tremblements incontrôlables. Ses bras entourèrent ses côtes. Il avait mal, mal au cœur... La réalité le heurtait de plein fouet et il avait envie de s'en débarrasser. Il ne voulait plus être ici, il désirait tout simplement disparaître, mais ce n'était pas possible. Comment cela avait-il pu arriver ? Comment ? C'était injuste et il ne comprenait pas pourquoi le monde avait choisi de le punir comme ça. Sa vie n'était que foutaises, mauvaise, affreuse, ignoble, désastre total. Il tapa du poing sur le sol et recommença jusqu'à se faire encore plus mal. Il s'en fichait à présent, il avait tout simplement envie de ne plus ressentir la peine intérieure. Cette si grande douleur qui prenait possession de lui ne le lâchait pas au contraire, elle s'empirait. Il était prisonnier, le volcan ne cessait de cracher du feu. Il le brûlait à vif, et même ses larmes sur son visage le brûlait aussi. Il avait l'impression que l'on avait chauffé un morceau de fer et qu'on le blessait continuellement. Non, non non, il n'arrivait pas à y croire tout simplement. Ayant besoin d'évacuer au plus vite la pression, il se mit à crier, mais ces cris ne tardèrent pas à se transformer en gémissements puis en sanglots de nouveau. Toute cette tristesse débordait et elle se transformait en colère pour repartir de nouveau en chagrin profond.

Il avait besoin de la sortir là et maintenant sinon il avait vraiment en crever. Mais ce n'était pas assez alors il se releva et frappa le mur avec ses mains puis avec ses pieds. Le monde venait de s'effondrer. Le mur de pierres qu'il avait porté sur son dos depuis si longtemps venait soudainement de l'écraser bien violemment. Il n'avait rien compris, presque rien vu venir.. Il revoyait la tête de son père et entendait sa voix complètement brisée. Son cœur s'était alors arrêté et les larmes avaient presque aussitôt coulé. Il n'avait pas compris, il n'avait pas cru, mais pourtant, c'était vrai. Il avait été si méchant avec les autres, si terrible, si malsain, un monstre, oui un grand monstre et on le punissait pour ça. Il le méritait probablement si le destin lui affligeait une telle horreur. Il en payait le prix désormais.

La douleur grandissante le rendait complètement dingue. Ses poings ayant atterri avec force sur le mur glissèrent lentement et il se retrouva à genou, mais il se releva pour se diriger vers la vitre. Il sauta alors de la fenêtre de sa chambre et atterrit dehors. Il pleuvait. Les gouttes lui trempaient déjà les cheveux. Le garçon ne perdit pas de temps et il se mit à courir. Il allait bientôt courir le plus vite possible. Il ne voulait plus rien sentir. Il espérait que le vent et la pluie allaient l'apaiser, mais ce fut son rythme et ses cris qui le soulageaient le temps d'un court moment. Il continuait son sprint le plus loin possible comme une ligne droite. Il courait vers la sortie du malheur, mais rien ne venait. Les effets éphémères partaient déjà. Sa respiration était maintenant presque coupée, le jeune homme ne pouvait même plus respirer correctement et il s'effondra. Ses genoux heurtèrent violemment le sol. Ses mains vinrent agripper l'herbe le plus fort possible et en arracha la moitié par la même occasion. Il était mal physiquement et il se sentit soudainement nauséeux. Le dégoût mélangé à la peine physique le faisait souffrir. Le tournis le prenait aussi et il ne voyait bientôt plus que des étoiles devant lui, désagréable. Il continuait de sangloter en même temps si bien qu'il en avait mal à la gorge. Son estomac faisait terriblement mal aussi, tous ses muscles se contractaient et le supplice ne faisait qu'empirer. Ce dégoût était vraiment très intense à ce moment-là. La sueur dégoulinait de son front et son teint devint encore plus pâle qu'il ne l'était déjà. C'était injuste !

Avec une violence de nouveau incontrôlable, ses mains allèrent toucher encore une fois le sol trempé. Folie. Rage. Désespoir. Il frappait et se laissa glisser vers l'avant et hurla à s'en déchirer les cordes vocales. Sa tête ne se taisait pas ! Il n'avait plus aucun contrôle. Réel ou pas réel ? Les images lui venaient. Réel ou pas ? Bon sang ! Ça ne disparaîtrait jamais. Bientôt, il se relevait et enroula ses deux bras autour de son estomac. Quelque chose transperçait sa poitrine semblable à une lame brûlée à vif ou à un couteau qu'on aurait planté dans son cœur sans aucune pitié. Cri de douleur. Des larmes roulèrent sur ses joues et il se perdit dans un monde dépourvu de toute lumière. Folie. Folie meurtrière qui à présent l'emportait. On lui parlait. On lui jetait encore ces terribles mots à la figure, mais, il n'écoutait plus, il ne le pouvait plus.

Il ne savait même plus où il se trouvait. Perdu. Tant de peine et de douleur. Insupportable. Il aurait encore plus voulu s'effondrer, mais il n'y arrivait même plus, il était au plus bas. Ses mains toujours avec puissance se mirent à envelopper son crâne dans l'espoir de faire partir les pensées, en vain. Elles avaient pris le contrôle et lui n'était plus qu'une petite marionnette. Le feu continuait son ravage et ne le laissait aucun répit pour reprendre son souffle. Les flammes virtuelles l'étouffèrent. Se relevant, il se mit à tousser. Ses poumons criaient à l'aide, son estomac menaçait de se retourner d'une seconde à l'autre et seul dans son supplice, sa vision se brouilla encore plus. Le sang cognait violemment contre ses tempes. Il cognait si fort qu'il ne le supportait pas. Tout était fini. Elle ne pouvait pas disparaître, on ne pouvait pas la lui prendre, ce n'était pas possible, pas comme ça, pas maintenant, jamais ! Jamais !!! Qu'avait-il fait pour mériter cela bordel ? Le brasier, cet ignoble brasier était en train de le noyer. Il voulait relever les bras pour remonter à la surface, mais quelque chose le tirait vers le fond. Elle n'était plus là. Il se sentait impuissant, il n'avait pu rien faire. Il n'avait pas pu la sauver. Injustice. Colère. Rage. Elle n'était plus ici. Avait-elle peur ? Était-elle seule ? Où était-elle maintenant ? Cela le fit souffrir encore plus. Qu'allait-il devenir sans elle ? Ses bras relâchèrent désespérément l'herbe. Il se laissa tomber vers l'arrière cette fois-ci pour s'allonger comme il le pu. Il pleurait toutes les larmes de son corps en suppliant et gémissant. Le noir l'emportait peu à peu aussi... il s'épuisait. Toute lumière s'évaporait. Le froid s'installait encore plus. Sa maman. Oui.. Parce que c'était ce qui est arrivé. On lui avait enlevé sa maman. Il ne pouvait pas la quitter, elle ne pouvait pas, elle n'avait pas le droit ! La vie, remplie d'injustice faisait résonner sa dernière cloche en signe d'adieu. L'adieu. Sa maman était partie. Sa maman était morte.

[Livre 1] Scorpius Malfoy - The world can stop at any moment.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant