[Livre 1] Scorpius Malfoy - The world can stop at any moment.

7 - La vie est injuste.

Cette scène se passe le 28 décembre 2019.

Le garçon était assis tout seul près de son piano, mais cette fois-ci, aucune note ne résonnait dans la pièce. Il était là, immobile et ne touchait aucune des touches. Il n'y arrivait pas, ou bien ne voulait tout simplement pas. Une main se posa sur son épaule et il sursauta. Son cœur fit un bond incroyable et il se retourna les yeux pleins d'espoir avec un petit sourire qui retomba bien vite quand il se rendit compte que c'était son père... Non ce n'était pas elle. Elle n'était pas venue le rejoindre à son piano, et elle ne le ferait plus jamais. Il sentit son estomac se nouer à cette horrible pensée et le blondinet détourna le regard pour aller regarder ses pieds. « Je suis désolé » ,fit la voix de son père. Scorpius ne répondit rien et se contenta de continuer à admirer ses chaussures. Il n'était toujours pas ouvert à la discussion et se demandait quand il le serait. Plus il accumulait ses pensées pour lui, moins il voulait le dire à voix haute tellement il en avait et que ça venait de plus en plus difficile. Drago resta debout devant lui pendant un petit moment en espérant que son fils changerait d'avis mais cela ne se produisait pas. Le jeune serpentard était-il en colère contre lui ? « Scorpius parle-moi » Sa voix se faisait presque suppliante ce qui n'échappa pas au blondinet. Cela lui donna une raison de plus pour se taire. Il ignorait pourquoi il faisait ça, mais il avait un besoin de faire ça à son père. Scorpius était en colère contre le monde entier et déversait sa colère sur chaque personne à sa portée avec du silence pour le moment. Il s'en voulait énormément pourtant et toutes ces pensées contradictoires le faisaient encore plus souffrir. Son père n'insista pas pour le moment et le laissa à ses pensées. Il avait tout fait pour que son père parte, mais au fond, il lui en voulait d'être parti, il aurait voulu qu'il reste près de lui. À quoi jouait le garçon ? Aucune idée... D'un geste lent, il s'empara d'un parchemin et d'une plume.

* * *
Flash-back : suite du 26 décembre 2019.

Lorsque son fils se jeta sur lui et qu'il sentit ses larmes dégouliner sur sa chemise, Drago avait encore plus de peine. Il passa lui aussi ses bras autour de Scorpius pour le serrer à son tour dans ses bras. Ses sanglots commençaient à devenir de plus en plus incontrôlables et le père se mit à le bercer en espérant que sa peine allait s'évanouir. Le blondinet avait à présent perdu encore tout son contrôle et cette fois-ci, il n'était plus seul. Son père était là et il pouvait avoir dans ses bras quelqu'un. La peine était cependant très forte et ses mains s'agrippèrent fortement à Drago sans s'en rendre compte. Il laissa toutes ses émotions s'exprimer une nouvelle fois, puis il commença à se redresser les joues remplies de larmes qui continuaient de couler. « C'est injuste.. ! C'est injuste ! » disait-il à répétition. Embarrassé, il tentait de sécher son visage avec la manche de sa chemise déjà bien humide, mais plus il répétait le geste et plus il continuait de pleurer. Drago l'attira de nouveau à lui et ils restèrent longtemps comme cela. Il y avait à présent un si grand vide dans la maison.« Il y avait des choses que je... j'au..rais voulu lui..lui dire » murmura Scorpius entre deux respirations saccadée.

Drago planta son regard dans celui du blondinet et avait l'impression que l'épée qui lui transperçait le cœur était en train de l'achever. Il avait les mêmes yeux que sa mère.. des magnifiques yeux bleus-gris innocents.« Je sais.. je sais.. » Il y avait aussi énormément de chose que Drago aurait voulu lui dire aussi. Elle avait changé sa vie. Elle avait été la seule à voir la lumière en lui. Elle l'avait changé, fait de lui un meilleur homme. Une fois dans sa vie Drago avait réussi à ne pas se haïr lui-même.. C'était grâce à elle. Elle était partie en lui laissant une marque et puis son fils unique.« J'aurais voulu lui..dire.. au revoir.. » sanglota le garçon qui blottissait sa tête dans l'épaule du père. Il avait mal au cœur. Il n'avait pas eu sa chance. Il n'avait pas pu lui dire qu'il l'aimait, au moins une dernière fois. Il aurait voulu voir son sourire, sentir sa main dans ses cheveux et l'entendre. Mais non, il n'avait pas pu ! Jamais il ne le pourrait. C'était fini.

* * *
Il griffonnait quelques mots sur une feuille dans l'espoir de produire ce qu'il fallait. Il lui fallait faire à présent un discours pour l'enterrement de sa mère qui allait arriver demain, mais il n'y arrivait pas. Ça faisait déjà une trentaine de parchemins qu'il était en train de jeter par-dessus le piano. Trois mots. Voilà ce qu'il avait écrit. Il allait bien avancer... Il se maudissait. Il était incapable de réfléchir et de trouver ce qu'il voulait exprimer devant tous les gens qui allaient être là. Pris de colère et totalement désespéré, il jeta un énième parchemin en l'air et se tapa brusquement sur les touches. Bruit totalement affreux. Il n'y arriverait jamais. Il était minable.