[Livre 1] Scorpius Malfoy - The world can stop at any moment.

4 - Douloureux chagrin

Cette scène présente se déroule le même jour que la première, le 26 décembre 2019.

Drago cherchait son fils. Où était-il ? Le manoir était terriblement calme et l'atmosphère tellement lourde. Drago avait le cœur brisé. Il était resté là longtemps assis pendant des heures à regarder la cheminée. Il avait à peine cligné des yeux, il n'avait pas bougé d'un poils et ne s'était pas relevé pendant des heures entières. Il avait fixé les flammes. Oui ces flammes... à l'intérieur elles étaient en train de le dévorer férocement.. c'était si douloureux. Il n'avait même plus envie d'exister alors ses yeux regardaient le néant. Les larmes ne coulaient pas, le feu intérieur les brûlaient avant même qu'elles ne puissent sortir. Le marbre semblait avoir pris possession de son corps mais à l'intérieur s'en était tout autre. Il luttait pour ne pas se laisser engouffrer par les ténèbres. Il venait de perdre l'amour de sa vie, sa chère Astoria. Il ne réalisait pas encore, et se demandait ce que ça allait être après. Après de longues heures il s'était enfin relevé lentement en se demandant où était Scorpius. Oui son fils, son fils unique. Son fils blessé, ravagé.. il l'avait abandonné pendant toutes ces heures. Il n'était pas dans sa chambre mais remarqua que la fenêtre était ouverte. Il était alors dehors, et Drago s'y aventura aussitôt. La pluie s'était arrêtée mais tout restait humide. Il marcha pendant de longues minutes à l'extérieur. Où était-il ? Drago était seul. Seul au monde, tout comme son fils qui devait probablement penser la même chose. Soudainement, il ne tardait pas à voir une petite tête blonde allongée dans l'herbe. « Scorpius...», murmura t-il d'une voix brisée.

Drago ne voulait pas le réveiller alors il se pencha et le prit dans ses bras. Il ramena son fils à la maison et l'allongea sur le canapé à côté du feu pour que ses vêtements mouillés sèchent en même temps. Sa mèche lui tombait dans les yeux alors d'un geste doux, il la repoussa. Scorpius était là avec lui. Il resta à ses côtés jusqu'à ce qu'il se réveille. Une tasse de thé vert l'attendait à côté. Quand il ouvrit les yeux, le jeune garçon fut désorienté. Il resta silencieux pendant un bon moment tout comme son père, et soudainement, il fut pris de panique. Sa respiration s'accéléra et il se redressa un peu trop brusquement. Son père le retint en mettant une main sur son épaule. Drago posa aussi une main sur son front. Il était bouillant. Le père ignorait combien de temps il était resté dehors, il ne savait pas combien d'heures s'étaient écoulées, car il avait perdu toute la notion du temps. « Qu'est-ce que... ? » , murmura son fils perdu. « Scorpius.. » , chuchota Drago en retour ne sachant que d'autre ajouter.

Les yeux du père et du fils se rencontrèrent brièvement puis ils se fixèrent. Ils se regardaient attentivement, presque autant que lorsque Scorpius utilisait son don de légilimencie. Oui, Drago avait appris à reconnaître cela à force, car il avait une autre manière de le fixer.. c'était plus.. voyant, plus direct.. et surtout moins discret et là ça allait arriver. Son fils avait encore du progrès à faire sur la partie discrétion. La main du garçon se posa naturellement sur celle de l'homme en face de lui. Scorpius ressentait alors toute la douleur de son père tandis que leurs regards s'affrontaient. Il n'avait même pas à se concentrer, ni même à parler pour voir et ressentir le souvenir contrairement à d'habitude. Il était là, bien ancré, facile d'accès... même beaucoup trop, mais en même temps, à quoi s'attendait-il ? C'était différent et surtout pas comme les autres fois. Trop intense. Il tenta alors de reprendre ce souvenir en lui. La peine ici était différente de la sienne, voir même inconnue, mais pourtant, elle était tout aussi puissante et douloureuse que celle qu'il avait. Ça faisait mal et le garçon grimaça légèrement. Il se mordit les lèvres l'espace d'un instant, c'était tellement trop fort. Il parvenait cependant à la reprendre petit à petit, il le désirait. Les bribes du souvenir se décomposaient et venaient à lui aussi lentement que le ruban d'une vieille cassette qui continuait de se dérouler. Néanmoins, le problème était que la douleur s'accumulait à la sienne si bien qu'il avait l'impression qu'il allait suffoquer de l'intérieur. Sa mère. C'était tout simplement impossible de tout reprendre maintenant alors que lui même allait exploser à cause de toute cette souffrance. Sa main serra plus fort celle de son père sans s'en rendre compte.

Drago sentait une légèreté en lui l'espace d'à peine une seconde, comme s'il s'apaisait. Était-ce la simple présence de son fils qui le rassurait ? Probablement. Il continuait de le regarder, mais tout à coup, il sentit sa peine revenir de plus belle. Il la ressentait, il ne pouvait pas s'en empêcher, ça ne le quittait pas. C'était étrange, ça venait de le frapper terriblement si bien qu'il recula et lâcha la main machinalement du blondinet. Douloureux. Cela n'était jamais arrivé. Il se mit à le regarder étrangement. Scorpius avait-il fait exprès ? Non, il n'arrivait tout simplement pas à se contrôler. Il avait sans doute voulu lui apporter du réconfort en posant sa main sur la sienne ou encore voir sa peine, mais avait échoué. Le jeune garçon avait sans doute été trop submergé. Les souvenirs étaient bien trop puissants et terribles. Le don de Scorpius l'avait toujours intrigué et à ce moment précis, il était, pour la première fois, bien trop extrême.

Scorpius relevait la tête vers Drago et vit ses yeux humides. Son père était tout aussi rempli de chagrin. Il s'était éloigné et sa main avait quitté la sienne. Qu'avait-il fait ? Il savait... Il s'était soudainement senti englouti par les émotions qu'il avait prises et ne pouvant plus rien contrôler, son père avait reçu la peine de son souvenir en retour de manière brutale. Le tout avait dû durer que quelques secondes, mais c'était inattendu. Le jeune se rapprocha de nouveau vers lui et cette fois-ci, il passa ses bras autour des grandes épaules de son père, se jeta sur lui et le serra contre lui. Le garçon se mit alors à pleurer.

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