[Livre 1] Scorpius Malfoy - The world can stop at any moment.

11 - Retour à une autre réalité

La scène se passe le 2 janvier 2019, c'est presque l'heure de retourner à Poudlard, mais avant il y a autre chose, les aurevoirs.

Il était maintenant temps de retourner à l'école pour le blondinet. Sa valise était prête, le train était sur le quai et son père se tenait à ses côtés. Les deux ne s'étaient pas vraiment reparlé depuis la veille et leur dispute. L'ambiance était assez étrange. Le blond en voulait encore terriblement à son père qui avait osé le frapper, et Draco lui s'en voulait affreusement pour sa fatigue et sa perte de contrôle. Il n'avait pas été dans son état normal. Il avait honte de lui-même. Comment avait-il pu ? Le regard accusateur de son fils et le froid qui s'était glissé entre eux ne cessait de lui rappeler. Ils étaient tous les deux ici parmi les autres adolescents chargés de leurs valises et leurs hiboux en prétendant faire comme si rien ne s'était passé.

Draco portait sa cape noire habituelle qui contrastait encore plus avec son teint de marbre. Il sentait des petits regards rivés sur lui et Scorpius. Ce dernier entendait parfois le prénom de sa mère chuchoté. Il croisa le regard de son père qui tentait de rester neutre. Il regardait au loin, et certains s'approchaient d'eux pour leur souhaiter les mêmes choses qu'il avait entendu un millier de fois lors de l'enterrement de sa mère. ''Toutes mes condoléances". Cela dura trop longtemps et il fut presque soulagé quand il entendit le dernier signal pour le train. Il avait une envie folle de serrer son père dans les bras, mais de l'autre côté, il voulait mettre le plus de distance entre eux. Il avait néanmoins réfléchi, oui son père était à bout, tout comme lui, et il avait craqué.. Il se retourna timidement vers lui et l'inquiétude de son père se lisait sur son visage. Il hésita vraiment, et Draco le sentit. Celui-ci ne voulait pas que son fils parte tant qu'il n'avait pas saisi sa chance pour s'excuser. Il n'était pas du genre à faire de démonstrations affectives en public, cependant cette fois-ci ça semblait différent. Les deux blonds se regardaient étrangement pendant de longues secondes. Draco posa sa main sur l'épaule de son fils qui frissonna et il le regarda dans les yeux. Le jeune serpentard remarquait que son air était rempli de tristesse, de désespoir et peut-être aussi un peu de colère. Scorpius pénétra dans la tête de Draco quelques secondes pour tenter de le comprendre. Il ignorait si son père l'avait fait volontairement pour lui laisser cette chance, mais il l'avait saisi. Le sentiment de culpabilité se propagea dans tout son corps. Il revit aussi certaines scènes, son père était en train de penser à son bonheur... Le blondinet ferma les yeux pendant quelques secondes sans s'en rendre compte et il finit par lâcher prise. Ce qu'il ressentait était déjà trop lourd à porter alors il ne voulait pas ressentir cette culpabilité en plus.

Il avait envie de passer ses bras autour de la taille de son père, mais il se contenta d'un léger sourire, car ils étaient en public. Draco avait envie de faire la même chose, mais il se mit à lui tapoter l'épaule doucement. Son fils allait repartir et il allait maintenant être seul, c'était d'ailleurs la première fois qu'ils se trouvaient ici sans Astoria. Le blond avait aussi envie de dire plein de choses à son père, il désirait lui faire comprendre que ça allait aller, mais il n'en était même pas certain lui-même. Il fut donc incapable de sortir le moindre mot. Il n'était pas très doué pour cela, mais il réussit à murmurer à son père qu'il reviendrait. Il n'avait pas réussi à lui dire qu'il tenait à lui, mais il n'avait pas chassé la main qu'il avait posée sur son épaule. Le blond esquissa un dernier petit sourire - il n'y avait pas réellement de la joie dedans vu qu'il n'avait pas le cœur à être joyeux, mais son père avait compris l'intention - avant de prendre sa valise et de se diriger vers le train. C'était parti pour une autre année à l'école, sa troisième. Le train finit par démarrer quelques instants après. Il s'assit alors dans un wagon vide où il posa ses bagages à l'endroit approprié. Il était seul. Oui, il était seul au monde, et l'autre réalité qu'il avait fuie était en train de revenir. Il avait les deux pieds dedans. Il redoutait le moment des retrouvailles avec les autres.

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