La première épreuve: le Labyrinthe [En pause]

Chapitre 12

Brice semblait fier de lui. Je ne vis aucune haine sur son visage sale. Thomas, quant à lui, grimaçait de douleur.  Il l'avait bien eu.

"- Je vois que tu n'as pas perdu la forme depuis le temps..., remarqua Thomas, qui commençait à se redresser péniblement.

- Je me suis entraîné au W.C.K.D., répondît-il en tendant sa main crasseuse au coureur.

- Merci mec, murmura ce dernier en prenant sa main.

- Alors?, commençais-je en m'avançant jusqu'à eux, je le regardais dans les yeux, essayant de décrypter un quelconque sentiment dans ses iris noisettes. Comment t'as fait pour atterrir ici? Et cette fille, comment tu l'as trouvé? De quoi tu te souviens au juste?".

J'étais surprise de ma prise de paroles, autant de questions prononcée d'un coup sans même avoir cligné des yeux ou respiré, entre les mots.

"- Wow, et bien pour une fois que tu poses des questions..., murmura Thomas perplexe.

- Toujours pas une grande fan de questions, sœurette?", me questionna mon soi-disant frère, en me lançant un clin d'œil.

Je savais pertinemment que cette réaction était déplacée, et vraiment embarrassante, mais je ne pus m'empêcher de rougir. Je baissais les yeux et observais mes chaussures, devenues soudainement intéressantes. J'avais faibli devant eux. Pourquoi ses paroles me touchaient-elles autant? Ce n'était que mon frère pourtant. Mais ma gorge se nouait à chaque regard qu'il me lançait. Ce regard souciant, intriguant et familial.

Thomas mit fin à sa taquinerie en approchant son doigt au torse de Brice. Un liquide gluant, transparent et visqueux, se colla à son index. Brice semblait confus, mais Thomas me lança seulement un hochement de tête inquiet. Il renifla alors la substance, ce qui fit gonfler son nez en trompette. Il ferma ses pupilles afin de se concentrer, tel un prédateur à la recherche de sa proie.

"- Qu'est-ce que c'est?, voulut savoir le nouveau arrivé.

- Je crois que ca provient d'un griffeur. Tu étais proche d'un des leurs dans le labyrinthe?, lui demanda Thomas.

- Non...enfin pas à ce que je sache. Non.C'est quoi même?", assura Brice.

Thomas quitta la pièce. Il disait qu'il voulait en parler à Alby. Il avait une idée derrière la tête.

" Pour répondre à tes questions, je me souviens de lui, de notre père, de ce qu'on a fait au sein du W.I.C.K.E.D., et de toi bien sur. Et de ce qui est de mon arrivée, je me souviens juste de m'être réveillé dans un couloir abandonné du labyrinthe, avec la petite à côté de moi. Elle ma dit qu'elle s'appelait Alice. Elle avait peur. Quand je m'étais réveillé, elle était gelée, elle ressemblait à un fantôme. Et après on a fait que de marcher. Au bout d'une journée de marche elle était à bout de forces, j'ai dû la porter jusqu'ici."

Ses explications semblaient cohérentes. On devait trouver comment ils étaient arrivés ici. Leur entrée était peut-être notre sortie. Cette lueur d'espoir me réchauffa le cœur. L'espoir, était tout ce qui nous restait dans ce trou.

Je le pris par la main et l'emmena au réfectoire où nous rencontrâmes Newt et un ange. Alice. Elle avait des yeux fatigués, et une peau frêle. J'avais peur de la toucher, j'allais certainement la briser en mille morceaux. Alors je me contentais de lui sourire et de m'asseoir en face d'elle. Elle me sourit timidement en retour. Elle avait une petite couverture en tissus sur ses épaules, cachant ses bleus et lui évitant d'avoir trop de frissons. Sa robe ne devait pas lui porter chaud.

"Alice, c'est ça?, tentais-je."

Elle hocha la tête positivement.

"Je m'appelle Nina. Tu es en sécurité ici, d'accord?", continuais-je m'efforçant de ne pas la brusquer.

Newt prit Brice de côté et commença à s'entretenir sur le bloc avec lui.

"C'est lui qui t'as sorti du labyrinthe?", demandais-je en pontant mon doigt discrètement sur mon frère.

Encore un hochement de tête positif.

"Tu lui fais confiance?", voulus-je savoir.

Elle ne répondit pas, elle se comportait comme si elle n'avait pas entendue ma question. Mais j'avais remarqué qu'elle avait avalé durement son morceau de pain lorsque j'avais prononcé mon dernier mot.

"Tu peux me faire confiance.", lui soufflais-je.

Elle tourna la tête dans ma direction et prononça un simple prénom.

"Alice"

Je reculais ma tête afin de voir la fillette entière dans mes yeux. Pourquoi répète-t-elle son prénom?

"Ca fait une heure qu'elle est réveillée, et une heure qu'elle répond à mes questions par son prénom. Les medjacks non plus ne savent pas pourquoi.", me fit savoir Newt.

Ce fut mon tour d'hocher la tête.

"- Où est Chuck?, me renseignais-je.

- Entrain de préparer des lits pour les nouveaux, j'imagine.", supposa le roux.

Soudainement, le petit Chuck apparu, comme commandé. Il avança jusqu'au petit ange et lui proposa d'aller nourrir les vaches. D'un bond, elle sauta de son banc et accompagna son nouvel ami, un sourire aux lèvres. Je me laissais abattre sur le banc vide. Ils étaient si jeunes. Ils n'avaient rien à faire dans un tel endroit. Ils auraient dû être dans un lit douillet, entourés de leurs parents. Ils auraient dû leur  lire une histoire, ou même deux, leur embrasser le front, éteindre la lumière, et leur souhaiter une bonne nuit de sommeil. Là-bas ce n'était pas possible. On ne devait se concentrer que sur une seule chose: trouver une sortie. Ils enduraient tellement de choses. Ils ne se souvenaient même pas de leurs parents, certainement. Personne ne se souvenait.