La première épreuve: le Labyrinthe [En pause]

Chapitre 20

Le lendemain matin, je savais pertinemment que je devais parler à Thomas. Il m'en avait certainement voulu pour avoir dérangé l'interrogatoire brutal d'Alby, mais je devais passer outre. Il était le seul, mis-à-part Brice et moi, de se souvenir de quelque chose et je devais à tout prix savoir de quoi il s'agissait.

"Thomas!", appelais-je le concerné, qui se chamaillait encore avec son ennemi juré, Gally.

Je voyais bien que mon arrivé soudain ne plaisait à aucun des deux blocards, et ils me le firent comprendre en me lançant un regard noir, tueur. Le bâtisseur me fixa des ses yeux remplit de haine alors qu'il quittait le devant de la ferme.

"- Nina? Qu'est-ce qu'il y a ?, s'inquiéta le beau brun.

- Il faut qu'on parle., lui lançais-je d'un ton sérieux. Maintenant, mais pas ici. Les murs ont des oreilles."

Il me connaissait tellement bien, qu'il se doutait que je faisais référence aux scaralarmes. J'avais remarqué depuis peu, que les lézards qui se baladaient dans le bloc n'étaient que des petites caméras, certainement en contact permanent avec W.C.K.D..Sur ce, il me suivit à travers la verdure, qui s'étendait devant nos pieds. J'avançais dans le champ de maïs sans me retourner vers mon ami, partant du principe qu'il m'avait suivi. En plein centre du terrain cultivé, je m'asseyais en tailleur, retirant une mèche de cheveux de mon visage pâle.

"-Alors?, s'impatienta Thomas.

- Je...je comprends que tu sois en colère contre moi. Mais il faut que tu comprennes que vous étiez entrain de foutre la trouille à cette gamine! J'allais pas vous laisser faire, c'était inhumain et je sais que tu penses la même chose., justifiais-je mon acte brusqué de la veille au soir.

- Je suis pas en colère contre toi...jamais je le pourrais., se défendit le coureur.

- Alors pourquoi tu n'es pas venu me passer un sermon après que j'ai emmené Alice?, me demandais-je tout de même vexée.

- Parce que je devais savoir qui avait eu l'idée de faire ca, et Brice m'a aidé à le découvrir., m'assura mon ami.

- C'était Alby, n'est-ce pas?

- Justement, non. Souviens-toi quelle est la première règle au bloc."

Je fis alors appel à mes souvenirs des premiers jours après mon arrivé, me remémorant chaque mot, chaque expression utilisée dans leur jargon, chaque visage.

"- Tu ne frappes aucun blocard..., me revint alors en mémoire.

- Exact. Pas de violence., ajouta le beau brun.

- Donc ce n'était pas Alby, qui avait organisé tout ça., en conclus-je.

- Non, ca devait être quelqu'un d'assez violent qui voit en Alice et en toi une menace pour le bloc. Quelqu'un qui a assez de contrôle sur les gens ici pour les persuader que vous êtes le mal., renchérit Thomas.

- Gally., affirmais-je. Cest pour ca que tu lui parlais?

- Ouais.", il se frotta le nez en pleine réflexion.

Le jeune homme aux tâches de rousseurs et à la chevelure cuivrée essayait donc de se débarrasser du peu de féminité qui se trouvait au bloc. Cependant, nous étions toujours face au même problème. Pourquoi?
Ne pouvant pas répondre à cette question pour l'instant, je décidais de passer à un autre sujet: les souvenirs.
En effet, Thomas ne mit pas longtemps à m'expliquer, qu'il se souvenait de la raison pour laquelle il eut le droit de quitter l'établissement du W.C.K.D. pour entrer dans le foyer hostile qu'était le labyrinthe. Il semblerait que cela ait un rapport avec Alice, Brice et la sortie de cet amas de couloirs. Il m'expliqua tous ses souvenirs.
Nous devions trouver Newt, Minho, Brice, Chuck, Alice et Alby, malgré le fait que je ne le porte pas dans mon cœur, et laisser Thomas leurs annoncer les faits. Notre ennemi commun n'avait pas le droit d'apprendre les mots qui allèrent sortir de la bouche du coureur, il empêcherait les blocards de s'en servir afin de quitter cette prison.

Un vent frais commença peu à peu à se lever, fouettant mon visage curieux. C'est alors que nous vagabondâmes jusqu'au chef du bloc et ses disciples convoités. Newt et son supérieur furent coupés dans leur conversation alors que Minho roupillait près d'un tronc d'arbre. Thomas me proposa d'aller à la recherche de Brice tandis qu'il se chargeait des enfants du bloc. Je montais alors l'échelle menant à la tour d'observation, retrouvant un Brice dos à moi, observant l'horizon proposé par les créateurs: des murs en pierre.

"Brice?", l'appelais-je.

Son visage inquiet se retourna vers moi, parcourant mon bras de sa paume sale.

"- Quelque chose ne va pas?, demanda-t-il.

- Thomas doit vous parlez de quelque chose d'important. Maintenant., lui annonçais-je.

- Tu étais avec lui?, je pus sentir le dégoût qu'il ressentait envers son meilleur ami.

- Oui, pourquoi pas?, voulus-je savoir.

- Comme ça..., il feignit s'arrêter. Tu sais que je veux que ton bien, n'est-ce pas?

- Bien sûr, tu es mon frère!, lui rappelais-je.

- Et si je te disais que je suis plus que ça? Que notre lien n'est pas du sang mais du cœur?, il se stoppa net en me voyant reculer lentement. Ce n'est pas parce qu'on a presque la même couleur de cheveux ou les mêmes yeux que nous partageons nos parents!

- Arrête s'il te plaît...Tu sais aussi bien que moi qu'entre nous il y a jamais rien eu et qu'il n'y aura jamais rien.", essayais-je de lui faire comprendre.

Il sembla contrarié, non, fâché, voire même énervé. Je savais ce qui était arrivé dans les labos...je m'en souvenais. Or, je n'avais pas le temps de m'inquiéter pour notre relation, nous devions rejoindre les autres blocards et trouver un moyen de fuir.

"Viens, on a pas beaucoup de temps.", l'incitais-je.

Il me suivit sans un mot de plus, venant ni de lui ni de moi. Le silence complet.

Dans la cabane, cachée par le feuillage vert de la forêt, les blocards s'étaient déjà installés sur la terre poussiéreuse. Newt me fit signe de m'asseoir entre lui et Chuck alors que Thomas prit Brice par le bras, le forçant à s'asseoir en face de moi. Comme à son habitude, le coureur ne put s'empêcher de se lécher les lèvres et de gratter son nez en trompette.

Puis, se levant lentement, il commença:
"- Puisque tout le monde est là, on va pouvoir commencer à parler de choses sérieuses...

- La sortie de cet enfer.", concluais-je.