Chapitre 16

104 10 0
                                    

J'entrevis une ouverture à ma droite, et tirai donc Minho vers moi. Au début, il ne comprenait pas ce que je faisais, puis il sprinta vers le bout du champ de lames. Nous nous lâchâmes à mon plus grand regret, car subitement, j'eus l'impression d'être livrée à moi même.

"Te r'tourne pas!", hurla Minho.

Mais je ne pus m'empêcher de lancer quelques regards au griffeur, que nous commencions peu à peu à distancer. Le coureur franchit le seuil de l'ouverture et s'arrêta. Je ralentis l'allure afin de cerner le couloir dans lequel nous avions décidé de nous réfugier. A côté de moi était le néant, un mauvais pas et je risquais de mourir, encore une fois. Derrière nous rugissait l'abominable créature. Elle nous collait encore. Nous courrions jusqu'à l'autre bout du couloir où se trouvait une autre porte en pierre. Elle était fermée, et décidée à ne pas s'ouvrir. Minho, paniqué, essaya de tirer sur la porte, tandis que je tapais des poings sur la surface dure. Je savais aussi bien que lui que cela ne servirait à rien, mais nous étions désespérés. Un cliquetis se fit entendre à l'autre bout. Nous nous retournâmes, la mine grave. Le griffeur laissait apercevoir ses dents pointues. Nous allions être son repas, j'en étais sûre. A ma gauche, je vis Minho, serrant des poings, tellement forts que je vis ses artères et ses veines pulser. Il était si énervé qu'il mit sa peur de côté.

"Dès que je te le dis, tu sautes sur ta droite, pigé?", annonça Minho, l'air déterminé.

Je hochais la tête de haut en bas, prête à m'écarter. Le griffeur rugit à nouveau, et courut vers nous.

"Attends...", murmura-t-il.

La bête se rapprocha de nous.

"Attends...", répéta-t-il.

Elle n'était plus qu'à quelques mètres de nous.

"Attends encore...", me dit-il.

Mon cœur rata un battement.

"Encore un peu...", insista-t-il.

J'entendis alors un bruit étrange lorsque le tas de ferraille s'approcha de la porte, où nous étions. C'était un son ressemblant à celui d'un compte-à-rebours.

"Maintenant!", hurla-t-il à pleins poumons.

Je sautais au côté, et failli tomber dans le vide. Je commençais à perdre mon équilibre, et sentis quelques cailloux se dissoudre sous mes pieds. Je me rattrapais en tombant en avant. Je me mis rapidement debout lorsque je vis le griffeur foncer dans l'ouverture. La porte s'ouvrit finalement, le laissant glisser à terre. Derrière la porte était une sorte de tuyau canalisant une lumière rougeâtre. Je sentis un laser nous analyser de haut en bas. J'avais l'impression qu'on me chatouillait de partout. La lumière disparut, et je décochai quelques flèches sur le corps visqueux du griffeur. Si cela ne le tuait pas, je pouvais peut-être le ralentir. La même alarme qu'auparavant retentit, au moment où la porte se referma.

"Putain, c'est pas bon ca!", se plaignit Minho affolé.

Il fallait avant tout réfléchir. Mais je sus que nous n'avions plus le temps, puisque le griffeur venait de se réveiller, et commençait à nous rattraper. Je courus à côté de mon ami, voyant que les lames se remettaient comme avant. Nous devions vite sortir du labyrinthe, mais pour cela, il fallait se débarrasser du griffeur. La première ouverture que nous avions passée commençait peu à peu à se refermer. J'eus une idée, folle certes, mais qui nous permettrait de nous échapper.

"- Ramène-toi!, incitais-je le tas de ferraille.

- Mais qu'est-ce que tu fous bordel?", paniqua le coureur.

Je ne répondis pas et attirai le griffeur vers moi. Je dus me cogner contre un mur puis au mur opposé afin de le faire hésiter. Minho comprit rapidement que la bête allait trop vite, et ne sera par conséquent pas prise au piège, il sortit alors une lame, plus aiguisée que les autres, et la lança sur griffeur. Il ralentit instantanément.

"Salut...connard!", ricanais-je en au moment où les portes se refermaient sur la tronche de la machine.

Du liquide rougeâtre et verdâtre gicla près de nous, de l'autre côté de la porte. Nous fîmes des têtes dégoûtées, jusqu'à ce que le coureur m'entraîne vers la sortie du labyrinthe.

Lorsque nous arrivâmes aux portes du labyrinthe, je vis Chuck et Alice jouer dans l'herbe. Le reste du bloc semblait désert.

"- Euh...c'était une course intéressante, Nina...je vais aller en parler à Newt et Alby, ok? A tout à l'heure alors!, se pressa Minho.

- Euh ouais d'accord mais...", essayais-je de le retenir, mais il était déjà partit.

Je décidais donc d'aller poser mon arc et mon carquois dans la salle des cartes. J'observais une nouvelle fois le plan de ce foutu endroit. Non seulement les blocards et moi étions cernés par quatre gigantesques murs mais aussi mon cerveau. Mais où étaient-ils tous passés?
Je partis à la recherche de mes amis, partout dans le bloc. Je commençais par la cuisine, où j'aurai dû trouver mon ami Poêle-à-frire, puis j'allais en direction de la ferme ou auraient dû être Zart ou Simon, je terminais par la tour d'observation. Quand j'arrivais en haut des escaliers, je vis les deux enfants du bloc parler. Je redescendis donc quelques échelons, afin d'entendre ce qu'ils se disaient.

"- Je veux sortir d'ici., assura le petit bonhomme grassouillet.

- Moi aussi je veux partir...", pleura Alice.

Je me mordis la lèvre inférieure, en me souvenant que c'est à cause de Thomas et moi si nous étions coincés ici. J'en avais les larmes aux yeux.

"- Tu crois que nos parents se font du soucis pour nous?, s'inquiéta-t-il.

- Parce que tu te souviens d'eux?, se réjouissait-t-elle.

- Bah non...mais on doit bien en avoir non?, supposa Chuck tout de même.
En tout cas, je leur ai fait ca...".

Il lui montra une figurine en bois blanc, taillée en forme de hibou.
Il s'était vraiment appliqué. J'étais impressionnée par son talent de sculpteur, c'était très réussi. Je décidais de continuer à chercher les blocards. Malheureusement, le bloc était un peu grand pour cela.

La première épreuve: le Labyrinthe [En pause]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant