La première épreuve: le Labyrinthe [En pause]

Chapitre 14

Peu de temps après, les blocards se levèrent, nous saluant. Poêle-à-frire devait préparer le petit-déjeuner, comme à son habitude. Je décidais donc de me mettre derrière le comptoir et d'aider mon ami. Il me gratifia d'un sourire, et me tendit les premières assiettes. Zart passa le premier. Il sourit, et alla s'asseoir près de la porte. Puis vinrent les deux medjacks:  Clint et Will. Ce dernier porta sa sacoche de fortune sur lui et se gratta le crâne, de fatigue. S'en suivirent Winston, Newt, Alby, Thomas, Brice, Chuck et Alice. A l'arrivée de Minho l'assemblée entière se tût, et lâcha ses couverts.
L'asiatique s'étira quelques secondes, grogna et esquissa son plus beau sourire. Le silence complet. Je ne pus m'empêcher de lâcher un rire discret.

"Bonjour à tous!, chantonna Minho. Je sais pas vous mais j'ai dormi comme un bébé!"

C'en était trop, je me mis à rire le plus fort possible. Minho haussa un sourcil intrigué puis, vint prendre un œuf sur le plat et alla s'installer entre Thomas et Alby. On ne pouvait pas qualifier cela de manger. Plus tôt d'avaler. Je ne le vis même pas mâcher.

"- Tu te souviens de ce qui s'est passé cette nuit?, demanda Newt gêné.

- Non...il s'est passé quoi?, voulut savoir Minho.

- Bah..., le rouquin-châtain n'osa plus parler.

- Tu ronfles mec! Tu fais plus de bruit qu'un tracteur!, avais crié Winston, amusé."

L'asiatique fut surpris. Il lâcha son morceau de pain et dévisagea tous les tocards autour de lui. Je vis quelques blocards se retenir de rire, jusqu'à ce que Alice se mette à sourire et rigoler avec Chuck. Tous les blocards furent amusés, et même le coureur aux yeux bridés. Poêle-à-frire et moi dégustâmes nos œufs en parlant du labyrinthe. Il avait peur des griffeurs, comme la plus part des blocards. J'étais comme eux. Envahis par la peur.

Minho, Thomas et moi allâmes dans la forêt. Ils y avaient installé des cibles, différents couteaux, des flèches et un arc. Les plumes coques étaient argentées, tandis que les autres étaient d'une couleur verte forestière. J'empoignai prudemment l'arc boisé et réglai son viseur métallique.

"- Tu te sens prête?, demanda Thomas souriant.

- Oui, t'inquiète pas, et toi?, me renseignais-je.

- Ouais, j'ai hâte de retourner dans le labyrinthe., avoua le brun timidement.

- Moi aussi., répondis-je."

Je me mis en position de tir. Je bandai mon arc, jusqu'à ce que la corde blesse ma peau, et la fasse devenir rouge. La flèche fendit l'air et se logea en plein centre de la cible. J'en tirai une dizaine jusqu'à ce que mon carquois cuivré soit vide. Puis, vint le tour de Thomas. Il se plaça à côté de moi, je croisais les bras sur mon buste et l'observai patiemment. Il joua un instant avec son couteau, me jeta un regard en coin et lança sa lame dans la paille. Elle la déchiqueta. Une deuxième s'en suivit, puis une troisième et une quatrième.
Il semblerait que nous savions bien viser. Minho nous surveillait de son banc, tout en parlant avec le chef du bloc. Ils s'entretenaient au sujet de la plaque sur laquelle étaient inscris mon prénom et le numéro 2. Je faiblis un instant en me rappelant ces énormes bêtes qui avaient tentées de nous tuer dans le labyrinthe. Tommy le remarqua et posa sa main sur mon épaule. Je lui souris afin de le rassurer, tout en décroisant mes bras. Le chef nous scrutait d'un œil énervé.

"- Tu as toujours pas parlé avec Alby?, m'enquis-je.

- À propos de quoi?, voulut savoir Thomas en lançant à nouveau une lame.

- De ce qui s'est passé hier..., lui rappelais-je. C'est un de tes meilleurs potes, Thomas! Tu vas pas rester fâché avec lui pour l'éternité?!

- Ouais je sais...t'as raison. Je vais aller le voir ce soir.", me promit-il.

Nous allâmes chercher nos projectiles, et les délaissâmes pour aller voir notre maton. Tommy marcha à ma droite, son pull bleu était poussiéreux et son jean tâché. Le bloc était réveillé et tout le monde travaillait. J'entendis des vaches ruminer, des coups de marteaux et de hache contre le bois, et les rires de Chuck et Alice. Ils étaient tellement insouciant, quoique rongés par la peur et l'angoisse. Je me demandais comment ils auraient survécu dans le labyrinthe sans les coureurs. Comment le WICKED pouvait envoyer des enfants dans un environnement aussi hostile?
Lorsque nous arrivâmes près de Minho, il tapa dans ses mains, signe que nous devions courir autour du bloc durant une dizaine de minutes. Thomas respira profondément et régulièrement devant moi. Il était certainement un des meilleurs coureurs, peut-être même meilleur que l'asiatique. Je ne pus m'empêcher d'admirer le bloc, malgré le fait que nous y étions enfermés. Nous étions si proches de la nature, de la simplicité.

"Alors? On va trop vite pour toi, Nina?", se moqua l'asiatique.

Un sourire se scotcha sur mes lèvres alors que j'accélérai. J'étais au même niveau que mes deux amis, et les dépassais avec un sprint, tout en riant. Une fois arrivée à la ferme, je levais mes bras en l'air, et m'assis en tailleur dans l'herbe encore humide. Les deux garçons arrivèrent derrière moi, haletants. Newt vint nous chercher quelque temps après, afin d'aller manger.
Battre les garçons, ça creuse!
Fry nous déposa une purée de patates accompagnée de viande de porc. Nous déglutîmes difficilement, à la vue de notre plat.

"- Il faut qu'on trouve la signification de cette plaque., finit par dire le rouquin.

- T'as une idée?, demanda Brice, qui s'était installé auprès de nous.

- Je sais pas c'est peut être le nombre de griffeur que vous avez tué?, proposa Minho en fixant Thomas et moi.

- Ou alors c'est tout simplement le numéro de la section, non?", hésitais-je.

Ils me regardaient tous incrédule, pendant que j'avalais une bouchée de mon repas.

"- Elle a peut-être pas tort..., souffla Thomas.

- Alors on doit retourner dans le labyrinthe! Il faut voir si la section 2 est ouverte.", approuva Minho.

Je vis du coin de l'œil, Alby hocher la tête en direction de Minho. Il baissa la tête et m'informa que nous retournerions dans le labyrinthe, seuls, après manger.