" Tout acte exige l'oubli"
Friedrich Nietzsche
----------------------
J'écrivais, j'écrivais chaque acte, chaque souvenir, chaque endroit, chaque jour.
J'écrivais, parce que je savais que c'était le seul moment de conscience que j'aurais, parce que je savais que dans quelques minutes je ne me souviendrais de rien, parce que je savais que les vapeurs feraient à nouveaux effets et feraient ressurgir l'autre partie de moi.
Au fond, j'espérais qu'un jour je me souvienne de tout.
Qu'un jour, je me souvienne de cet endroit, de ce journal et de lui.
Qu'un jour, la meilleure partie de moi se réveille, prenne le dessus, et agisse.
J'entendis le bruit de ses pas, alors je cachais mon journal à l'endroit où seule, la meilleure partie de moi, serait capable de retrouver.
---------------------
Sisqo me regardait, je le sentais mais je ne pouvais détacher mon regard de la boîte.
- Est-ce que ça va? me demanda t'il
Je ne répondis pas. Mon instinct me poussa à ouvrir de nouveau la boîte, je pris la lettre qui était en dessous du premier mot de maman et l'ouvris sans attendre.
" Lorsque Marina Crúz a débarqué en pleine nuit, en te tenant dans ses bras, j'ai tout de suite su que tu allais me combler de bonheur. Je la détestais pourtant, elle avait profité d'Ale qui n'était qu'un gamin, mais toi, toi tu étais comme un cadeau du ciel"
Mon coeur s'arrêta.
Les sentiments que je pensais ressentir n'arrivèrent pas, comme si j'avais toujours su au fond, comme si j'avais déjà entendu cette vérité.
Maman n'était pas ma mère, mais une certaine Marina Cruz que mon frère Alejandro connaissait.
Ce n'était pas mon frère, ni lui, ni Diego, ni Jesus, ma famille n'était pas ma famille, et tout ce que je ressentais était un vide. Je refermais la boîte et Sisqo me déposa à la maison.
- Aly, est-ce que ça va aller? Je peux rester avec toi si tu veux.
Je le regardai enfin, ces yeux me firent l'effet d'une bombe. J'y lu tant de choses, du désir, de la protection, une peur que je ressentais aussi, et de la retenue.
Mon coeur battait si vite, si fort.
Mon esprit était un énorme bordel, rien allait, et je sentais que j'allai craquer.
Je voulais oublier, il fallait que j'oubli, alors je ne réfléchis pas et posai doucement mes lèvres contre les siennes. Je le sentis se crisper, surpris, ce moment dura à peine quelques secondes avant qu'il ne presse à son tour ses lèvres contre les miennes.
Avide, il passa sa langue sur mes lèvres et ses mains dans mes cheveux.
Sauvage, fut la rencontre des nos deux langues, comme s'il ne leurs restaient que quelques minutes de liberté.
Electrisant, il caressa ma nuque en me griffant doucement, et je sentis cette chaleur dans mon bas ventre, laissant échapper un soupir de désir.
Brutal, il s'écarta de moi, reprenant son souffle et détournant le regard.
- Je... Aly...
Il ne put finir sa phrase, il ne put me regarder, et tout ce que j'avais oublié pendant ce baiser revint me frapper de plein fouet, sa réaction n'arrangeant rien à mon état.
VOUS LISEZ
ALY
Misterio / Suspenso« - Creuse Jesus putain creuse! criait Alejandro Mon frère Jesus était dans le même état que moi, prostré. Le sang sur les vêtements de Diego et Ale me soulevait le coeur. J'étais moi même pleine de sang et j'avais beau avoir une pelle dans les main...