une mauvaise nouvelle

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Ce matin, comme chaque jour, j'étais partie faire mon footing à l'aube. J'étais heureuse. Le soleil brûlait ma peau, et je te retrouverai dans quelques minutes. Je pensais déjà à ce que j'allais te préparer pour le petit-déjeuner, à ce que tu aimerais. Pourtant, lorsque je suis rentrée, tu ne m'attendais pas comme d'habitude, sur le canapé. L'appartement était silencieux. Trop silencieux. Je suis allée dans notre chambre. Le lit était vide, vide de ton absence. J'ai crié ton nom sans réponse. Mon coeur s'est affolé. J'ai eu peur pour ta vie. Je t'ai cherché dans notre appartement. Je t'ai appelé sur ton portable. Enfin, je me suis rendue compte que tes placards étaient vides. Il ne restait qu'un petit bout de papier arraché où tu avais griffonné un mot à la hâte. Adieu. C'est tout. Tu me quittais ainsi, sans explications, sans prévenir. Mon corps s'est vidé. Mon coeur est devenu froid comme la glace, aussi vide que notre lit. Tu l'avais abîmé. Les larmes ont coulé. J'ai pleuré des semaines entières, te regrettant, t'aimant comme jamais je ne t'avais aimé. Car, en quelques sortes, ton absence, le manque que je ressentais, avaient bouleversé mes habitudes et je m'attachais à cette inaccessibilité. Je voulais revenir en arrière, savoir ce qui n'avait pas marché, pourquoi tu ne m'en avais rien dit. Car, le problème était là, je n'arrivais pas à t'oublier car je ne savais rien, je n'avais eu le droit à aucune explication, j'ignorais où j'avais eu tord. Peut-être qu'en sachant, la rupture aurait été moins douloureuse, un peu comme lorsque l'on doit faire le deuil d'une personne, mais que l'on a une preuve de sa mort. Car, alors, dans mon esprit il restait toujours une part d'espoir. Je pensais à un retour éventuel, une blague. Mais les semaines, les mois, les années passaient et tu ne revenais pas. Tu ne répondais jamais au téléphone et tu as même fini par changer de numéro. Le désespoir m'a envahi, j'étais incapable de vivre sans toi. La rage avait fait place à l'amour. J'étais accro à toi ou plutôt au manque de ta présence. J'ai essayé de t'oublier dans le tabac, dans l'alcool, ma santé s'est dégradé et au moment où je pensais que tout était fini, qu'il ne me restait plus que la mort comme solution, je l'ai rencontré. Il a changé ma vie. Il n'a jamais cherché à te remplacer, il a accepté ta "présence" entre nous, dans ma tête. Il m'a appris à vivre sans toi, à accepter ton absence mais surtout a aimé de nouveau. Ce n'est pas le même amour, il ne sera jamais aussi fort que celui que je ressentais pour toi, mais cela reste de l'amour. Alors, j'ai compris, j'ai compris que lorsque l'on pensait que tout était fini il existait toujours une solution, que lorsque l'on se croyait incapable d'aimer à nouveau on se trompait, que lorsque l'on se pensait incapable de refaire confiance on avait tord. Alors, vois tu, tu n'as pas gâché ma vie, tu as été une douce et amère parenthèse. Alors, quand je t'ai vu sous ce pont, seul, triste et le visage roué de coups, je me suis dit que tu avais voulu jouer mais que tu avais perdu. J'ai senti ton regard sur moi, mon sourire s'est élargi, j'étais à nouveau heureuse et je voulais que tu le vois, j'ai serré sa main, il a compris. Te revoir ne m'a rien fait. J'ai fermé la parenthèse. Mon coeur s'est recollé, s'est réchauffé et je me suis envolée de nouveau.

Je Voulais Juste Te Dire...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant