Assumer

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Gringe repart s'asseoir sur le canapé, Orel le suit du regard, puis le suit tout court, après s'être déchaussé.

Guillaume a l'air très concentré, et lève le regard vers Aurélien quand celui-ci s'assied. Il se tourne vers Gringe, le regardant attentivement.

Le coeur d'Aurélien bat toujours aussi fort, et ses pensées continuent de s'entremeler. Il ne regarde plus Gringe de la même façon. Il voit tous les détails de son apparence auxquels il ne prêtait pas attention au paravant. Son nez plutôt fin, droit. Sa barbe courte, soignée et sombre, contrastant avec ses yeux verts, trop souvent cachés par son bonnet. Sa taille fine mais qui n'a rien de féminine, ses mains larges, ses longues jambes.

Il le voit tellement... Différement.

*

Pour une fois, Guillaume est fier de lui. Personne ne peut lui reprocher de ne pas avoir porté ses couilles ou de se cacher derrière sa fierté. Certes, il n'était pas allé jusqu'à rouler une pelle à Aurélien sur un stand de la GayPride, mais tout ce qui comptait après tout, c'était ses actes envers Orel. Pour le reste, ils verraient plus tard.
Il acceptait enfin les sentiments qui s'étaient installés en lui. Il écoutait enfin son coeur qui lui criait d'être avec Aurélien, il écoutait ses mains qui voulait le toucher, ses yeux qui voulaient le regarder et ses bras qui désiraient l'enlacer.
En se contenant tout de même encore un peu.

Suivant donc les intentions de ses pensées, il ouvrit les bras comme il l'avait déjà fait, de façon à inviter Orel à se blottir contre lui, ce que ce dernier fit avec joie.

Guillaume était surtout rassuré de voir qu'Orel ne lui crachait pas à la gueule en le repoussant. Que c'était "réciproque" ? Non, il n'allait pas s'avancer à ce point. Mais en tout cas, il se laissait faire avec plaisir, et participait parfois.

*

- Bon je vais me coucher, bonne nuit Gringe, dit Orel, déjà à moitié endormi.
- Bonne nuit Orel, répondit Guillaume, presque déçu.

Aurélien se leva et fit quelques pas pour sortir du salon et se diriger vers sa chambre.

Quelques heures plus tard, au milieu de la nuit, Orel se réveilla, assoifé. Il se leva paresseusement, et se traina jusqu'à la cuisine. Juste avant d'y entrer, il jeta un coup d'oeil au canapé, où Gringe ne se trouvait pas.

... Effectivement, en regardant bien il était juste à quelques mètres de lui, appuyé dos au frigo.

- Oh, salut. Je t'avais pas vu.
- Salut. Tu fais quoi ? questionna Gringe.
- Soif, marmonna Orel.

Il prit un verre dans l'étagère au dessus de l'évier et alla pour ouvrir le robinet, quand il sentit une présence dans son dos, et un souffle dans sa nuque.

Il commençait à émerger peu à peu, et comprenait bien que c'était évidement les mains de Gringe qui s'était posées sur sa taille, commençant peu à peu à l'entourer.

Guillaume appuya sa tête sur l'épaule d'Aurélien, regardant les gestes de celui-ci. Il s'était justement arrêté, et restait bloqué, son verre dans une main et l'autre sur le robinet d'eau froide.

Guillaume accelera alors les choses (sans vraiment savoir où il allait) en déposant un baiser dans le cou d'Aurélien. Il attendit un possible refus de la part de son binôme, qui n'arriva pas. Il répéta alors son geste, un peu plus haut cette fois-ci, juste en dessous de son oreille, près de sa mâchoire, pendant que ses mains remontait très lentement le long des côtes d'Aurélien.

ObsessionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant